28.1.10

Jean-Paul II "se flagellait" ? Laissez-le en paix


Internet nous apprend que Jean-Paul II se serait "flagellé"... avec une ceinture. L'"information" est reprise partout avec un ensemble suspect.

Si l'on se donne quelques coups avec une ceinture on ne se flagelle pas. La flagellation suppose un fouet, un fouet c'est un instrument spécialement conçu pour donner des coups. Cet instrument est pourvu d'un manche, ce qui augmente la vitesse de la lanière et donc peut causer des blessures. Nous avons ici à faire à une ceinture, donc Jean-Paul II ne se flagellait pas et l'on n'a retrouvé aucun fouet dans ses affaires.

On saurait qu'il se donnait des coups de ceinture parce que certains auraient écouté à sa porte et l'auraient entendu se donner des coups de ceinture. C'est un peu court comme preuve.

Il aurait également dormi sur la dure. La belle affaire. Ceux qui sont obligés par la pauvreté de dormir sur la dure apprécieront la solidarité du pape.

Mais toute ce battage ne serait-il pas là pour occulter cette donnée de la doctrine catholique :

"1. Corps et âme, mais vraiment un, l’homme est, dans sa condition corporelle même, un résumé de l’univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur [12]. Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle. Mais, au contraire, il doit estimer et respecter son corps qui a été créé par Dieu et qui doit ressusciter au dernier jour. Toutefois, blessé par le péché, il ressent en lui les révoltes du corps. C’est donc la dignité même de l’homme qui exige de lui qu’il glorifie Dieu dans son corps [13], sans le laisser asservir aux mauvais penchants de son cœur."
Gaudium et spes 14


Que certains mystiques se procurent volontairement de petites souffrances corporelles souvent pour assouplir le corps, "la chair" qui cherche ses aises, et se révolte contre la raison c'est possible encore que cela soit déconseillé par l'ascétique chrétienne (qui préfère les souffrances non recherchées que ménage la Providence). Que Jean-Paul II l'ait fait de façon très modérée, c'est encore possible (encore que l'on aimerait en être sûr et connaître plus précisément les circonstances qui entourent ce récit), mais cela le regardait, c'était son intimité. Venir exhiber ces choses intimes en les exagérant, dans un but anti-chrétien, sans rappeler la doctrine catholique, sur le corps n'est qu'une façon subtile de violer le droit à l'information, de violer l'intimité d'une personne contemporaine et de violer la liberté religieuse.

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