7.1.10

Selon la constitution, la France est constitué d'un peuple formant une nation disposant d'un territoire et parlant le français.

Selon le Parisien via François Desouche, le ministre Eric Besson a déclaré que la France la France

"n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble."



Or selon la constitution la France est un peuple (premier mot du préambule). Ce peuple a une langue (article 2 de la constitution). Ce peuple dispose d'un territoire (article 5 alinéa 2). Ce peuple respecte toutes les croyances, donc s'il ne professe pas une religion, il respecte les religions dans tous les cas où elles ne s'opposent pas aux droits de l'homme.

En niant l'existence de ce peuple affirmée par la constitution, le ministre viole le droit à l'existence de tout un peuple et méprise l'affirmation collective officielle de ce peuple lui-même.

Qu'un ministre viole ainsi la constitution en niant sa partie fondamentale n'entraîne aucune réaction visible en dehors de celles des dissidents (ce qui est un comble !).

Pourtant le préambule de la déclaration des droits de l'homme du 26 août 1789 énonce ainsi le but la déclaration subséquente :

"Afin que cette Déclaration (sic), constamment présente à tous les Membres (sic) du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que leurs actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de tout institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondés désormais sur des principes simples et incontestables tournent toujours au maintient de la constitution et au bonheur de tous."


L'emphase ridicule et la grandiloquence n'empêchent pas les violations des droits fondamentaux dans l'indifférence. Je pense même que l'expression approximative ("la loi n'a le droit", comme si la loi - une abstraction - pouvait être titulaire de droit), les prétentions absurdes ( "le bonheur de tous") déconsidèrent les dispositions juridiques valables qui leur sont juxtaposées ("maintien de la constitution").

Cependant, on peut conclure avec certitude de la confrontation entre la constitution et les déclarations de Besson que la France n'est plus un Etat de droit (on le savait déjà, entre autres, par la lecture de certaines décisions de "justice").

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