Monsieur Madiran fait état comme d'une trouvaille que, selon lui, auraient existé des accords secrets entre le Vatican et les autorités soviétiques pour que le concile ne condamne pas le communisme.
Or, il est faux que le communisme n'ait pas été condamné par la déclaration Dignitatis humanae qui proclamant la liberté religieuse, s'oppose à l'intervention de l'Etat dans les affaires de conscience.
Or, il est faux que le communisme n'ait pas été condamné par la déclaration Dignitatis humanae qui proclamant la liberté religieuse, s'oppose à l'intervention de l'Etat dans les affaires de conscience.
"[le saint concile] déclare (...) que le droit à la liberté religieuse a son fondement réel dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même [2]. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil."
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651207_dignitatis-humanae_fr.html
Alors que l'article 124 de la constitution de 1936 (dite constitution de Staline) reconnaissait la liberté de propagande anti-religieuse (ce qui est un encouragement au prosélytisme anti-religieux), mais seulement l'exercice d'actes de culture religieuse et surtout en nationalisant l'activité éducative établissait l'interdiction pratique de l'enseignement religieux. Et violait déjà dans les seuls principes la liberté religieuse.
Mais au plan aussi doctrinal, dans Gaudium et spes, le concile Vatican II § 20 condamne l'athéisme agressif :
"2. Parmi les formes de l’athéisme contemporain, on ne doit pas passer sous silence celle qui attend la libération de l’homme surtout de sa libération économique et sociale. À cette libération s’opposerait, par sa nature même, la religion, dans la mesure, où, érigeant l’espérance de l’homme sur le mirage d’une vie future, elle le détournerait d’édifier la cité terrestre. C’est pourquoi les tenants d’une telle doctrine, là où ils deviennent les maîtres du pouvoir, attaquent la religion avec violence, utilisant pour la diffusion de l’athéisme, surtout en ce qui regarde l’éducation de la jeunesse, tous les moyens de pression dont le pouvoir public dispose."
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19651207_gaudium-et-spes_fr.html
Plus loin le même document réfute cette idéologie et démontre que la religion loin d'être un obstacle à la libération, implique au contraire un engagement dans les choses de ce monde.
Mais ces passages démentent les affirmations de monsieur Madiran comme quoi le concile Vatican II aurait été entravé dans sa liberté par une promesse secrète envers les autorités soviétiques. Les conséquences des affirmations de monsieur Madirans pour ses lecteurs sont tragiques puisqu'elles sont à la source de l'intégrisme qui est désespérance de l'Eglise. Une des marques fondamentales du lefebvrisme est en effet le désespoir au sujet l'Eglise.
(La photo est celle du fronton de l'église de Cesana Torinese - Italie. Il représente une coquille saint Jacques et des dauphins, car la vallée était autrefois française et rattachée au Dauphiné)
Plus loin le même document réfute cette idéologie et démontre que la religion loin d'être un obstacle à la libération, implique au contraire un engagement dans les choses de ce monde.
Mais ces passages démentent les affirmations de monsieur Madiran comme quoi le concile Vatican II aurait été entravé dans sa liberté par une promesse secrète envers les autorités soviétiques. Les conséquences des affirmations de monsieur Madirans pour ses lecteurs sont tragiques puisqu'elles sont à la source de l'intégrisme qui est désespérance de l'Eglise. Une des marques fondamentales du lefebvrisme est en effet le désespoir au sujet l'Eglise.
(La photo est celle du fronton de l'église de Cesana Torinese - Italie. Il représente une coquille saint Jacques et des dauphins, car la vallée était autrefois française et rattachée au Dauphiné)
3 commentaires:
core une très jolie photo. Ca semble être le fronton d'une toute petite église.
C'est un peu un effet d'optique car le portail d'entrée de l'église que surplombe ce fronton peut permettre le passage de deux personnes de front.
L'église qui date de Louis XIV et qui comporte des inscriptions en français est moyenne (je dirais deux cents places assises et cent debout).
Ce pays a été détaché de la France en 1713, deux ans avant la mort de Louis XIV, il est resté de culture française jusqu'à environ la fin du XIXème siècle, mais l'italien a été introduit dans les écoles, cependant jusqu'à récemment, il restait beaucoup de la culture française qui disparaît presque totalement aujourd'hui. (ne pas confondre avec Suse qui faisait partie du Piémont avant Cesana (Cézanne en français). Cesana, ce bourg a le même nom que le fameux peintre, pourtant celui-ci n'avait pas sa famille originaire du bourg, mais des Alpes de hautes Provence. Certains croyaient que la famille de Cézanne venait de Cézanne (Cesana), mais des érudits ont démontré que c'était faux.
Je vous remercie de trouver ce fronton intéressant, je le trouve aussi.
Dans l'architecture de ce pays, on a l'impression que la vie culturelle s'est arrêtée avec le détachement de la France en 1713, pour ne revivre qu'à compter du milieu du XXème siècle. Il n'existe, sauf erreur, pas de construction des XVIIIème et XIXème siècles (ni religieuse, ni civile, ni familiale). L'exode rural peut expliquer cela en grande partie, car ces pays vivent maintenant du tourisme, il n'y a ni industrie, ni agriculture (tous les champs ont été abandonnés car inexploitables par les moyens modernes). Du côté français, il subsiste une poignée d'agriculteurs. Tout cela bien sûr est une impression, je ne saurais dire s'il n'existe pas une ou deux familles vivant de l'agriculture, mais cela m'étonnerait. Dans les années soixante, je peux témoigner qu'il existait des agriculteurs assez nombreux qui survivaient plus qu'autre chose. Ils vivaient encore comme au XVIIème siècle avec mule, traîneau, grange, vaches, sans eau courante, sans tout à l'égout, sans chauffage (sauf âtre avec crémaillère) avec une installation électrique folklorique et un fort goût pour la lecture (et donc livres) et la culture... Tout cela a complètement disparu avec le français, sauf le goût pour la culture.
Historique passionnant. Je ne connais pas du tout cette région mais ça me parait fabuleux.
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