Jean Madiran s'est éteint à l'âge de 93 ans.
J'ai découvert les publications de monsieur Madiran en 1975. Elles ont fait une vive impression sur moi. La clarté et la force de son expression me convainquaient que j'avais à faire à un grand penseur.
Cependant, je trouvais un côté mystérieux et inachevé à ses textes. Par exemple, il attaquait violemment Paul VI sur des questions graves, mais ne concluait jamais. Il prétendait que Jacques Maritain était idéaliste, mais déclarait n'avoir pas le loisir de le démontrer.
Sur Vatican II, il prétendait que les pères conciliaires avaient lu le Syllabus à l'envers. J'ai mis longtemps à comprendre que c'était faux. Mais que de perplexités et d'angoisses entre temps ! À l'époque, il n'y avait pas Internet et je ne lisais Vatican II que dans Madiran...
Du point de vue de l'action, il nous conseillait monsieur Le Pen, dom Gérard, monsieur Antony...
Tout bien réfléchi, sous des dehors de grandes profondeurs, l'œuvre de monsieur Madiran n'a pas grande valeur. Quelques éléments de vérités dans un océan de polémiques injustes (il adorait attaquer les grands, surtout les évêques et le Pape) qui laissaient les jeunes que nous étions plus désarmés, plus désorientés que nous ne l'étions avant la lecture.
Pour moi, son œuvre restera surtout pour avoir attiré mon attention sur Gilson.
Qu'il repose en paix !
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