30.9.09

Exercices spirituels de saint Ignace : les humilités.

Aujourd'hui sur le site "L'évangile au quotidien", l'enseignement de saint Ignace de Loyola sur les "trois sortes d'humilité" :

"Les trois sortes d'humilité : La première sorte d'humilité est nécessaire au salut éternel. Elle consiste à m'abaisser et m'humilier autant que cela m'est possible pour que j'obéisse en tout à la Loi de Dieu notre Seigneur. De la sorte, même si on faisait de moi le maître de toutes les choses créées en ce monde ou s'il y allait de ma propre vie temporelle, je n'envisagerais pas de transgresser un commandement, soit divin soit humain...

La deuxième sorte d'humilité est une humilité plus parfaite que la première. Elle consiste en ceci : je me trouve à un point tel que je ne veux ni ne m'incline davantage à avoir la richesse plutôt que la pauvreté, à vouloir l'honneur plutôt que le déshonneur, à désirer une vie longue plutôt qu'une vie courte, étant égal le service de Dieu notre Seigneur et le salut de mon âme...

La troisième sorte d'humilité est l'humilité la plus parfaite : c'est quand, tout en incluant la première et la deuxième, la louange et la gloire de sa divine majesté étant égales, pour imiter le Christ notre Seigneur et lui ressembler plus effectivement je veux et je choisis davantage la pauvreté avec le Christ pauvre que la richesse, les opprobres avec le Christ couvert d'opprobres que les honneurs ; et que je désire davantage être tenu pour insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, plutôt que « sage et prudent » dans ce monde (Mt 11,25). "


Tous les mots portent dans cet exposé très subtil. Ce n'est pas un texte à lire à toute vitesse, comme on lirait un article de quotidien.

D'ailleurs en le lisant on ne comprend pas tout immédiatement, très loin de là !

A noter que la première humilité consiste à obéir aux lois divines. Ces lois divines nous enjoignent d'obéir aux commandements divins et humains.

Noter la différence entre loi et commandement. La loi est divine, le commandement peut être humain. Le commandement est donné en vertu de l'autorité que l'on détient.

Il s'agit d'un commandement (qui peut être) humain. La volonté de Dieu et la voie du salut passe par la soumission aux hommes.

A rapprocher de l'article du cardinal Ratzinger sur la crise moderne (Liberté et vérité) où il démontre que l'idée directrice de toute la crise moderne, c'est le refus de la soumission aux institutions, aux hommes, donc aux commandements humains. Et pourtant, cette soumission ne doit pas être absolue puisque le commandement divin est prioritaire ; ce qui n'empêche nullement que cette autorité soit normalement obligatoire et pas facultative du tout.

On ne fera pas l'économie de la pensée si l'on veut vivre en homme et sauver son âme. Il faut classer soigneusement les principes, les cas. Il faut d'abord classer les principes, il ne faut pas faire de l'exception le principe.

Enfin avant de nous attaquer aux deux autres degrés supérieurs de l'humilité, commençons par le premier, c'est un vaste programme.

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