31.12.09
Débat "progressistes" contre "traditionalistes" ou la confusion des langues.
La pratique religieuse a baissé, même parmi les gens se disant catholiques. La pratique religieuse suppose la confession. Autrefois on était pratiquant même sans communier (normalement, comme encore aujourd'hui on devait se confesser et communier au moins une fois l'an pour pouvoir se dire "pratiquant"). Avec l'abolition pratique du jeûne eucharistique tout le monde, ou presque, communie. En France du moins, pratiquer, c'est communier chaque fois que l'on assiste à la messe, ce qui n'était pas le cas autrefois.
Mais surtout ce qui a changé, c'est le caractère belliqueux d'un certain épiscopat. Il a déclaré la guerre à son clergé et aux fidèles. C'est probablement, pour ce qui concerne la France, une suite sociologique de la crise d'Action française où l'épiscopat était invité à traquer le militant d'Action française, à le pourchasser et à l'exclure. (1)
C'est donc une habitude sociologique prise de traquer le fidèle chez un certain clergé. Qu'il y ait la guerre encore aujourd'hui contre les droits de fidèles, guerre menée par un certain épiscopat lui-même est un élément pas assez pris en compte. On n'est bien qu'en famille. Si au lieu de trouver une famille on trouve un tyran préoccupé par l'application d'une idéologie, on s'éloigne.
La violation d'un droit fondamental de l'homme met les fidèles dans un état de légitime défense. Procédant par analogie c'est peu comme un évêque qui violerait un séminariste, il pourrait être repoussé par le séminariste. Mais il faut compter que la plupart partiront et voteront avec leurs pieds.
En effet, la "nouvelle messe" a été introduite en violation des droits des catholiques. Le clergé et jusqu'au pape Paul VI lui même ont violé la liberté des évêques, des prêtres et des fidèles.
Dès lors le débat entre monsieur Madiran et monsieur Denis Pelletier tient de la confusion des langues. Chacun tient un monologue dans son coin. Ce monologue est sans rapport avec la réalité des droits faute d'un langage commun. Et le langage commun, c'est "droits de l'homme", "liberté religieuse".
Dès lors ,en cette occurrence, ce n'est plus le droit ecclésiastique qui fonde le droit des catholiques, mais le droit naturel qui lui est antérieur et qui le fonde. Tant que nous aurons à faire à des sociologues ou à des historiens non formés au droit, nous n'arriverons à rien car "ubi societas, ibi jus" et non science positive fermées à la métaphysique et donc au droit. En matière de société, ce n'est que la science sociale fondée sur la métaphysique qui est le langage commun. C'est la "fermeture des sciences humaines à la métaphysique" (2) que l'on retrouve jusque chez les intellectuels catholiques qui est la cause de la confusion babélienne.
(1) Je ne suis pas maurrassien et je pense que Rome avait parfaitement raison dans la condamnation de la doctrine d'Action française. Les maurrassiens ont, en théorie du moins, renoncé à leur doctrines fautives, l'affaire est donc close.
(2) Encyclique "Caritas in veritate" § 31, reprenant une expression de "Fides et ratio" de Jean-Paul II.
30.12.09
Changement de fondement du droit : de la volonté aux droits.
En germe cette idéologie est totalitaire. Il n'y a aucune barrière si la "volonté générale" détruit les droits de l'homme, va contre le bien commun. L'expérience du XXème siècle a montré les limites et les dangers de pareils principes de droit. Car si dans la pratique, les droits de l'homme et le bien commun (vérité, justice, solidarité, droits de l'homme) étaient plus ou moins promus, il n'existait aucune protection intellectuelle et juridique des droits de l'homme par les principes.
Appliqué au droit international, ce volontarisme juridique s'exprimait par le critère ultime de la volonté souveraine et autonome des Etats.
C'est ce qu'exprime Mgr Lajolo dans son intervention au "Conseil des droits de l'homme" du 20 juin 2006 :
"Dans le droit et dans la conscience morale de la communauté internationale d'aujourd'hui, la dignité de l'homme se manifeste comme la semence d'où naissent tous les droits et elle se substitue à la volonté souveraine et autonome des Etats comme fondement ultime de tout système juridique, y compris le système juridique international."
Ainsi le fondement ultime du droit n'est plus la volonté autonome, mais la dignité de l'homme. Cette dignité devient la source de tous les droits.
Combien le constituant français (article 1er de la constitution alinéa 2), le législateur français, l'Administration française, les magistrats français sont en retard. Ils vivent encore au temps du communisme, du fascisme et de la technocratie. Et les lois actuelles (ou les décrets ayant valeur législative), rédigés par les anciens élèves de l'ENM sont des lois technocratiques volontaristes. Ne prenons comme exemples que l'article 1014 du code de procédure civile, ou d'autres lois de corvée, comme celle obligeant à justifier de travaux gratuits pour être admis à faire valoir ses droits (article 1360 in fine du code de procédure civile -issu d'un décret du 31 décembre 2006).
29.12.09
A propos de saint Louis. Une mise au point sur l'article de wikipedia.
L'article de wikipedia sur saint Louis, roi de France prétend que le roi saint Louis, en exécution des "recommandations" du concile du Latran II avait imposé aux Juifs un certain costume et leur avait imposé de ne pas sortir de chez eux pendant la semaine sainte.
Voici le texte de wikipedia :
"en 1269, en application d'une recommandation du IVe concile du Latran de 1215, il impose aux juifs de porter des signes vestimentaires distinctifs. Pour les hommes, un rond d'étoffe jaune, la rouelle, sur la poitrine et un bonnet spécial pour les femmes. La couleur jaune est le symbole de la couleur de l'or représentant le péché d'avarice. En mettant en garde la population, ces signes permettent de les différencier et d'empêcher ainsi les mariages mixtes."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Louis#L.27influence_de_l.27.C3.89glise
Voici les points du concile Latran II :
1) il réaffirme la foi en résumé
2) condamnation des doctrines de l'abbé Joachim contre Pierre Lombard
3) anathème contre les hérétiques et conséquences politiques (du fait du consentement des peuples)
4) exhoration aux grecs de se réunir
5) prérogatives des patriarches
6) concerne les conciles provinciaux
7) réforme des moeurs aux soins des évêques
8) procédure criminelle
9) rites orientaux et latins leurs rapports dans un évéché mixte
10) choix des évêques du personnel idoine
11) Enseignement gratis aux clercs
12) périodicité des chapitres
13) interdiction de création de nouveaux ordres religieux
14, 15, 16) Discipline des clercs pour les mariages, l'incontinence ou l'ivrognerie
... Il y ainsi 70 points de droit pénal, de droit ecclésiastique, de recommandations diverses ne concernant nullement les juifs.
On pourra lire dans le "Dictionnaire universel et complet des conciles tant généraux que particulier" publié par l'abbé Migne sur le site Gallica
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2098625.image.r=migne.f3.langFR
Le concile décide que "les juifs des deux sexes porteront sur leurs habits quelques marques qui les distinguerons des chrétiens" (point n° 68) et "défense de donner des charges publiques aux Juifs et aux païens" (point n° 69). (Tome 1 page 1071)
L'Eglise ne se reconnaît aucune juridiction sur les non-baptisés. Le concile commande cela aux pouvoirs civils catholiques en vertu du pouvoir du Pape sur ceux qui ont la foi (liberté religieuse).
Ces dispositions, fondées sur la liberté religieuse des peuples catholiques, ne concernent pas les mariages mixtes.
Wikipedia poursuit à propos des décisions du 4ème Concile du Latran :
"La justification donnée est que: « dans certaines provinces, les habits des Juifs et des Sarrasins se distinguent de ceux des Chrétiens, mais que dans d’autres, un degré de confusion se produit, de sorte qu’ils ne peuvent pas être reconnus par aucune marque distinctive. Comme résultat, par erreur, des Chrétiens ont des rapports sexuels avec des femmes juives ou sarrasines. De façon que le crime d’un tel mélange maudit ne puisse plus avoir d’excuse dans le futur, nous décidons que les Juifs et les Sarrasins des deux sexes, dans toutes les terres chrétiennes, se distinguent eux-mêmes publiquement des autres peuples par leurs habits. Conformément au témoignage des Écritures, un tel précepte avait déjà été donné par Moïse (Lévitique 19.19 Lévitique 19; Deutéronome 22.5.11 Deutéronome 22) »[9Par ailleurs, le concile interdit aux Juifs d’occuper des fonctions d’autorité, d’avoir des relations professionnelles et sociales avec les chrétiens, de sortir pendant la Semaine sainte."
Selon cet article les juifs sont interdits de fonctions d'autorité. Mais c'est faux. L'interdiction est faite aux chrétiens de conférer des fonctions d'autorité aux Juifs et aux païens. Le commandement ne désigne donc pas les juifs spécialement.
Quant aux références bibliques elles n'ont aucun rapport avec les questions et de plus elles font références à des dispositions de lois divines positives abrogées à la Pentecôte. Et quant à interdire aux Juifs de sortir pendant la semaine sainte, c'est une pure invention.
28.12.09
Les trois blancheurs : suite et fin de l'interview de M. Introvigne.
Que – comme le disaient les premiers catholiques contre-révolutionnaires français (l’expression s’est ensuite répandue au Québec) – qu’il y a trois choses blanches, les trois blancheurs [en français dans le texte], en les suivant le catholique ne se trompe pas : l’Eucharistie, la Sainte Vierge et le Pape. Etre proche du Pape et de son magistère est notre façon d’aimer aussi l’eucharistie et la Sainte Vierge. Au XXIème siècle c’est difficile. Nous sommes un agence, mais pour réussir à être une agence nous devons être – devant la pression d’un monde marqué par la « dictature du relativisme » évoquée par Benoît XVI – aussi une ambiance : d’où l’importance par exemple des fêtes pour les familles, des initiatives pour les enfants et pour les adolescents et encore plus de la vie spirituelle et des Exercices spirituels (parmi lesquels nous privilégions la méthode ignacienne). Mais être agence et ambiance n’est pas seulement un devoir. Vécu dans la joie, elle est la plus belle et joyeuse aventure que le monde contemporain permette encore d’expérimenter. C’est la plus belle aventure du monde.
28 décembre Saint Innocents.
Le roi Hérode le Grand (un sombre tyran, créature des Romains) avait demandé aux rois mages de lui indiquer l'endroit où le roi des Juifs était, sous prétexte d'aller, lui aussi l'adorer. Il le leur avait demandé en réalité en vue de le tuer ou le faire tuer. Les rois mages avertis en songe avaient évité Jérusalem sur le chemin de retour. Hérode se voyant joué entra en fureur et donna l'ordre de massacrer les enfants en-dessous de deux ans "à Bethléem et dans toute ses environs" (traduction Fillion).
La sainte Famille, sous l'autorité de Joseph, avait quitté Bethléem pour l'Egypte en Afrique où elle resta sept ans. Alors qu'elle avait prévu de rentrer dans le nord en Galilée, Jésus, Marie, Joseph partent vers le sud, vers une terre inconnue.
L'ange parle à saint Joseph parce qu'il est le chef de la sainte Famille.
L'évangile au quotidien nous propose un texte de méditation d'Edith Stein martyr à Auschwitz sur le mystère des saints Innocents :
"C'est ainsi qu'ils sont l'image de la plus extrême pauvreté. Ils ne possèdent nul autre bien que leur vie. Et maintenant elle leur est prise aussi et cela s'accomplit sans qu'ils résistent. Ils entourent la crèche pour nous montrer de quelle nature est la myrrhe que nous devons offrir à l'Enfant divin : celui qui veut lui appartenir totalement doit se livrer à lui dans un total dessaisissement de soi-même et s'abandonner au bon vouloir divin comme ces enfants."
Ne peut voir aussi dans ce drame le martyr des mères à qui l'on arrache le fruit vivant de leurs entrailles pour les tuer. Elles font penser à Marie.
Le Sauveur de l'humanité commence par apporter indirectement et involontairement la mort à "ses petits camarades de promotion" (selon l'expression de Péguy) et le deuil à leurs mères. Ce qui s'imaginent que le Sauveur vient résoudre tous les problèmes d'ici-bas, devraient méditer ces vérités. Ce ne sont pas les succès, la vie facile et les honneurs que promet le Christ, mais les persécutions (Mc 10,30). Notons aussi la résignation des mères : aucune révolte, aucune sédition, aucun trouble, elles aussi étaient des mères de saints et des saintes.
25.12.09
Le pape est à tous.
On peut voir un vidéo de l'"agression" ici.
http://www.dailymotion.com/video/xbmrgy_le-pape-benoit-xvi-agresse_news
Ceux qui agressent le pape physiquement ou à coups de diffamations (comme Alain Duhamel, qui est payé pour cela) devraient avoir à l'esprit que le pape est à tous. Ils ne peuvent se l'approprier à titre exclusif pour en disposer, a fortiori se l'approprier pour lui faire du mal.
Cela dit on voit sur la vidéo que la personne, qui semblait en pleine forme physique, n'avait pas de mauvaises intentions, mais voulait s'approprier le pape quelques instants. Les services de sécurité n'ont pas bien saisi, ils ont réagi trop violemment.
Le cardinal Etchegaray souffre d'une fracture du fémur. Il est âgé de 87 ans. Prions pour son prompt rétablissement.
Joyeux Noël ! Un fête pour tous.
Que la gaieté et la joie ensoleillent votre Noël !
Et si votre Noël n'est pas gai, ni ensoleillé, songez que le petit Jésus n'est venu en ce monde que pour souffrir et aimer.
Notre pape veut créer, sur le modèle du temple de Jérusalem qui comportait un parvis des gentils où les nations participaient au culte de Dieu selon leur condition, notre pape voudrait créer un cercle périphérique à l'Eglise, où les incroyants de toutes sortes pourraient venir adorer Dieu selon leur condition. Il ne s'agirait plus seulement de dialogue avec les autres religions mais de dialogues avec les incroyants ou les athées.
"Je pense que l'Eglise devrait aujourd'hui aussi ouvrir une sorte de «parvis des Gentils», où les hommes puissent d'une certaine manière s'accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d'avoir trouvé l'accès à son mystère, au service duquel se trouve la vie interne de l'Eglise. Au dialogue avec les religions doit aujourd'hui surtout s'ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l'approcher au moins comme Inconnu."
http://www.zenit.org/article-23053?l=french
Cela ne veut pas dire que nous autres chrétiens "connaissions Dieu" qui est inconnaissable. En un sens nous l'approchons tous comme quelqu'un qui est et qui reste inconnu et même l'Inconnu, mais qui nous permet la connaissance, qui illumine notre intelligence.
"Vous seul savez ce que vous êtes absolument, parce que seul vous êtes l'Etre immuable, l'immuable connaissance et la volonté immuable; votre volonté est, et connaît immuablement; votre connaissance est, et veut immuablement. Et vous ne trouvez pas juste que la lumière immuable soit connue, comme elle se connaît elle-même, de la lumière illuminée et muable. Aussi, u mon âme est-elle «en votre présence comme une terre sans «eau (Ps 113,6).» car elle ne peut pas plus faire jaillir d'elle-même la source qui la désaltère que la lumière qui l'illumine. Comme nous ne verrons la lumière que dans votre lumière, c'est en vous seul que nous pouvons puiser la vie (Ps 35,10)." Saint Augustin "Les Confessions." 1316
Noël est heureusement fêté aussi par, naturellement les chrétiens des autres confessions (la plupart du moins), mais également par les juifs, par des musulmans, par les agnostiques et les athées, les bons et les méchants (quelles que soient leurs croyances).
Noël une fête commerciale ? Non, mais une fête de tous !
Joyeux Noël !
"Lc 2,7. Et Elle enfanta Son Fils premier-né, et Elle L'enveloppa de langes, et Le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie."
Lc 2,16. Et ils y allèrent en grande hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et l'Enfant couché dans une crèche.
Traduction de la vulgate par Fillion (site magnificat)
La fête de Noël est aussi une fête de la Sainte Vierge. Je crois que saint Luc est l'évangéliste de la Sainte Vierge, c'est lui qui a mis par écrit les récits de la Vierge. C'est donc aussi la fête de saint Joseph et des bergers, soient des ouvriers agricoles.
24.12.09
Vigile de Noël : "Sachez aujourd'hui que le Seigneur va venir, et il nous sauvera ."
"Sachez aujourd'hui que le Seigneur va venir, et il nous sauvera ."Aujourd'hui, c'était jeûne dans l'ancienne discipline. C'est-à-dire que l'on devait ne faire qu'un repas dans la journée. Le jeûne ne se rompait que le 25 décembre qu'après la messe de minuit, c'est pourquoi, il y avait un réveillon après la messe de minuit. Je crois que l'on devait, pour communier, jeûner au moins trois heures avant minuit ou du moins avant la communion !
Les prêtres en revanche jeûnaient jusqu'à la fin de la troisième messe (la messe du jour) !
Nous étions très loin des repas pantagruéliques du 24 décembre au soir...
C'est une bonne explication des "Trois messes basses" le conte d'Alphonse Daudet. Pour pouvoir manger pendant le jour de Noël dès le matin, et plutôt dans la nuit, le prêtre dit trois messes basses à la suite : la messe de minuit, la messe de l'aurore et la messe du jour.
Voici le début du conte :
— Deux dindes truffées, Garrigou ? ...
— Oui, mon révérend, deux dindes magnifiques bourrées de truffes. J’en sais quelque chose, puisque c’est moi qui ai aidé à les remplir. On aurait dit que leur peau allait craquer en rôtissant, tellement elle était tendue...
— Jésus-Maria ! moi qui aime tant les truffes ! ... Donne-moi vite mon surplis, Garrigou... Et avec les dindes, qu’est-ce que tu as encore aperçu à la cuisine ? ...
— Oh ! toutes sortes de bonnes choses... [ 212 ] Depuis midi nous n’avons fait que plumer des faisans, des huppes, des gelinottes, des coqs de bruyère. La plume en volait partout... Puis de l’étang on a apporté des anguilles, des carpes dorées, des truites, des...
— Grosses comment, les truites, Garrigou ?
— Grosses comme ça, mon révérend... Énormes ! ...
— Oh ! Dieu ! il me semble que je les vois... As-tu mis le vin dans les burettes ?
— Oui, mon révérend, j’ai mis le vin dans les burettes... Mais dame ! il ne vaut pas celui que vous boirez tout à l’heure en sortant de la messe de minuit. Si vous voyiez cela dans la salle à manger du château, toutes ces carafes qui flambent pleines de vins de toutes les couleurs... Et la vaisselle d’argent, les surtouts ciselés, les fleurs, les candélabres ! ... Jamais il ne se sera vu un réveillon pareil. Monsieur le marquis a invité tous les seigneurs du voisinage. Vous serez au moins quarante à table, sans compter le bailli ni le [ 213 ] tabellion... Ah ! vous êtes bien heureux d’en être, mon révérend ! ... Rien que d’avoir flairé ces belles dindes, l’odeur des truffes me suit partout... Meuh ! ...
— Allons, allons, mon enfant. Gardons-nous du péché de gourmandise, surtout la nuit de la Nativité... Va bien vite allumer les cierges et sonner le premier coup de la messe ; car voilà que minuit est proche, et il ne faut pas nous mettre en retard...
Gardons-nous donc du péché de gourmandise ou d'ivrognerie et songeons qu'aujourd'hui, dans l'esprit de la liturgie, c'est encore pénitence jusqu'à minuit, pour nous préparer à la venue du Sauveur qui n'est pas encore ici :
"(...) elle enfantera un fils à qui tu donneras le nom de Jésus : car ce sera lui qui sauvera son peuple, en le délivrant de ses péchés." Mathieu chapitre 1
Pendant longtemps j'ai cherché à "comprendre" les mystères du péché originel, des péchés actuels, de Noël qui est aussi le mystère de Marie, mère de Dieu, et de tant et tant d'autres mystères. Depuis peu je tente de me délivrer de l'esprit cartésien. Je tâche d'imposer silence au discours intérieur. De sorte que me taisant un moment, je contemple les mystères ; et cette abstinence d'explication sublime ma raison ; ce silence éclaire le mystère de l'homme dans celui du Christ, elle résout obscurément l'énigme qu'est mon existence à moi-même, lui montrant son importance et la dignité de son être.
23.12.09
L'organisation de la conférence islamique est hostile à la laïcité. La France ne doit pas y adhérer.
Sur le site "Le Monde" on peut lire un article d'un nommé Conesa ou celui-ci prône l'adhésion de la France à l'"Organisation de la conférence islamique". http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/22/la-france-devrait-occuper-un-siege-a-l-oci-par-pierre-conesa_1283934_3232.html
Conesa utilise l'éternel argument selon lequel il faudrait adhérer à cette organisation pour la faire changer ou au moins l'influencer. L'organisation a condamné Rushdie, adhérons à l'organisation et cela ira mieux, on pourra parler et défendre Rushdie.
L'effet inverse qui consistera à diffuser la charria, n'est pas envisagé. Il est pourtant nettement plus probable.
Ce sont les principes de l'organisation qui lui donnent sa couleur ineffaçable et qui influencent l'adhérent et pas l'inverse. Quand on signe une adhésion, c'est que l'on adhère aux principes.
Or l'OCI milite contre les droits universels de l'homme. Voir mon précédent post sur la question.
Contrairement à ce que dit Conesa selon lequel " l'OCI a vocation à défendre les intérêts moraux et religieux des musulmans.", l'OCI a pour but (selon l'article de wikipedia) de
Ce ne sont pas les intérêts des musulmans, mais les intérêts des peuples et Etats musulmans. et consolider une "solidarité islamique" et pas universelle qui sont les buts de cette OCI. C'est donc un mensonge que profère Conesa.
- Consolider la solidarité islamique entre les États membres (...) 7Consolider la lutte de tous les peuples musulmans pour la sauvegarde de leur dignité, leur indépendance et leurs droits nationaux;
De plus, selon le même article parmi les buts de l'OCI figure
"Coordonner l'action pour sauvegarder les lieux saints, soutenir la lutte du peuple palestinien et l'aider à recouvrer ses droits et à libérer ses territoires;" but n° 5
On retrouve ici la confusion entre le religieux et le politique, propre à la pensée musulmane.
Pour finir d'étayer sa thèse, Conesa parle d'un article 12 d'un projet de déclaration islamique des droits de l'homme (?), alors qu'il existe une "déclaration des droits de l'homme en islam" d'ailleurs promulguée par l'OCI pour s'opposer à la déclaration universelle des droits de l'homme. Il prétend qu'il faudrait contrôler la mise en oeuvre pratique de tels principes, qui ne sont pas adoptés, mais n'examine pas les principe ACTUELS ! Il espère que le lecteur pressé se trompera.
Lisons l'article 12 (actuellement en vigueur) de la déclaration des droits de l'homme en islam promulguée par l'OCI :
"Article 12
Tout homme a droit, dans le cadre de la Charria, à la liberté de circuler et de choisir son lieu de résidence à l'intérieur ou à l'extérieur de son pays. S'il est persécuté, il a le droit de se réfugier dans un autre pays. Le pays d'accueil se doit de lui accorder asile et d'assister sa sécurité, sauf si son exil est motivé par un crime qu'il aurait commis en infraction aux dispositions de la Charria."
Un crime en "infractions aux dispositions de la Charria" comme l'abandon de la religion musulmane par exemple ?
L' article de Conesa est mensonger et il met en évidence que le prestige du journal "Le Monde" est infondé.
Quant à l'"alliance de civilisations" de Zapatero et consorts, sur lequel Conesa termine son article, j'en ai parlé dans ce post. Il s'agit d'un projet raciste, niant implicitement l'universalité de l'esprit humain. Ce projet est encouragé par Conesa comme on pouvait s'y attendre.
Noël est-elle une fête religieuse, familiale, commerciale ?
C'est sur France2 que l'on pose la question
Noël est-il une fête "religieuse", "familiale", "commerciale" ? : une seule option est possible.
Mais Noël est une fête religieuse, une fête familiale et une époque importante pour le commerce.
Donc la question n'a aucun intérêt : Noël est tout cela à la fois.
On ne répond pas à une question exclusive, alors que les réponses ne s'excluent pas. Encore une manipulation contre Noël. Encore un attentat contre la liberté religieuse avec l'argent de tous.
22.12.09
Saint Thomas était-il un escroc au grand coeur ?
Saint Thomas fêté le 21 décembre est un des plus grand saint que la terre ait porté. Il était juif de Galilée, il était pécheur comme saint Pierre. Il a parcouru le monde (Allemagne, Afrique Abyssinie, Perse, Inde, Chine, Amériques) pour prêcher la foi. Il fut martyrisé en Inde où il semble s'être établi, par des prêtres de dieux locaux jaloux et inquiets du manque à gagner que pouvait leur causer la prédication de saint Thomas.
Il avait comme surnom "Dydime", c'est-à-dire "jumeau", car il avait probablement un jumeau.
Saint Thomas est célèbre pour deux choses. D'une part, alors que les autres apôtres veulent détourner Jésus de monter à Jérusalem, en raison de la haine que lui vouent les pharisiens, les entraine par ces paroles "Allons-y nous aussi et mourons avec lui". (Jean 11, 16)
C'était un personnage très courageux, un militaire en quelque sorte. Il croyait qu'ils allaient tous à la mort s'ils "montaient" à Jérusalem. Il croyait qu'ils allaient se faire massacrer, mais que par amour pour Jésus, il ne fallait pas l'abandonner, même au prix d'un grand danger.
Il est célèbre pour avoir voulu voir le Christ ressuscité car, absent au moment de l'apparition en chair, il ne voulait pas croire le témoignage de ses confrères et de ses amis. Son doigt devint le témoin de la résurrection. Il n'avait plus la foi puisqu'il savait, mais il garda la foi dans tous les mystères de la religion qu'il ne voyait pas.
Sur le forum catholique, on est consterné de lire une histoire diffamatoire sur saint Thomas selon laquelle il aurait escroqué de l'argent à un roi pour distribuer de l'argent à des pauvres en vue de faire des conversions. http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=523042
Sur ce Forum très contrasté, aucune contradiction ne viendra mettre à néant cette histoire sacrilège.
L'histoire de saint Thomas peut être lue sur jesusmarie.com dans les "petits bollandistes" de Mgr Guérin, numérisé et accessible gratuitement sur ce site. http://jesusmarie.free.fr/vies_de_saints.html
Il me semble probable que saint Thomas soit le patron des architectes et des maçons en raison de ce qu'il construisit une église à Méliapour en Inde à la suite d'un miracle (il traîna de la plage au lieu de la construction, une poutre très lourde que les éléphants eux-mêmes n'avaient pu faire bouger).
Alcoolisme social masculin.
Parmi ces sans voix et ces malheureux sont les alcooliques. L'alcoolisme est souvent lié à une culture familiale qui ne voit dans l'alcool qu'un ami.
"Nous allons sacrifier aux traditions familiales, et commencer par l'apéritif." Ces simples phrases d'un père de famille peuvent initier des problèmes d'alcoolisme chez bon nombre des membres de la famille.
Un alcoolique raconte ce qu'est l'alcoolisme mondain, l'alcoolisme :
"Je l'ai remarqué également dans mon entourage qui se composait majoritairement d'alcolo à une certaine époque. Les femmes buvaient mais toujours en gardant un certain écart, une certaine retenue. Alors que les hommes, on fêtait pour s'éclater. La fête était une occasion de nous bourrer bien comme il faut. [souligné par moi]
On l'apprends très jeune cette facon de vivre, les hommes. Je n'a jamais eu conscience de groupes de femmes se planifier une bonne cuite collective, alors que c'était chose courrant pour les hommes et ce dès l'adolescence."
http://www.youtube.com/ektaro2000
L'alcool en milieu chrétien peut être présenté idéologiquement comme une riposte à l'islam anti-alcool (ce qui est d'ailleurs phantasmé car l'alcoolisme existe aussi chez des musulmans). Les malheureux s'entrainent les uns les autres, ou plus exactement, il existe un entraîneur.
Le meneur choisira ses futures victimes parmi des gens isolés, fragilisés (qu'il peut avoir contribué à fragiliser) pour les inciter à "se bourrer" pour "bien rigoler". La personne "anti-alcoolique", même si elle est le père, est représentée comme un "rabat-joie", un abruti qui est "trop pieux", car "il faut savoir se détendre" et ne pas respecter les règles sociales qui ne sont que des règles humaines.
Ce qui induit cet alcoolisme d'entraînement est l'absence de culpabilité. On boit ? Mais c'est normal ! C'est festif, on n'est pas des musulmans !
"les alcoolites : ils correspondent à 60 % des alcooliques en France. Il s'agit surtout d'hommes. La consommation d'alcool a lieu en société, sans culpabilité. On parle aussi d'"alcoolisme d’ entraînement".
http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20080706160604AAGgmNr
L'alcoolisme d'entraînement suppose un entraîneur.
Cet entraîneur doit avoir une réputation élevée, socialement être considéré comme un maître spirituel. Cela pour l'apparence, car en réalité, il s'agit d'un être faible, ambitieux, donc dépendant de l'opinion des autres par conséquent vaniteux. Son système psycho-social pathologique entraîne de très profonds problèmes intérieurs qu'il tente de régler en s'étourdissant dans des soirées sociales "alcool". La faiblesse de son être ne l'empêchera d'ailleurs pas d'être cruel et sans cœur, car son mobile intérieur est d'assouvir son ambition en se créant un cercle d'intimes. Pour cela il lui faut éliminer ceux qui le rappellent à son devoir social et personnel. Il faut dès lors neutraliser par tous les moyens, cet éventuel rabat-joie à n'importe quel prix, même celui de l'unité des familles, des relations sacrées entre les parents et les enfants ou entre les époux etc.
Le sevrage alcoolique ne peut se faire, à mon avis, que par la rupture définitive avec l'entraîneur.
Silence de l'abbé Laguérie.
Il ne s'en aperçois probablement pas, mais en suivant les opinions lefebvristes (fondées sur des paralogismes), il nie des vérités qui me semblent de foi. Mais comme c'est moi qui l'énonce, il se dispense de répondre. Un aveu d'impuissance peut-être.
Curieux pour un prêtre qui est un homme public, un homme de charité, de traiter quelqu'un comme cela le père de ses neveux et le mari de sa soeur.
20.12.09
Controverse avec l'abbé Laguérie sur la collégialité.
"Il ne peut y avoir fin de la collégialité en raison de ce que rapporte Jean-Paul II lui-même :
"3. Restant sauf le pouvoir d'institution divine que l'Évêque a dans son Église particulière, la conscience de faire partie d'un corps non divisé a amené les Évêques, au long de l'histoire de l'Église, à employer dans l'accomplissement de leur mission, des instruments, des organismes ou des moyens de communication qui manifestent leur communion et leur sollicitude pour toutes les Églises et qui continuent la vie même du collège des Apôtres: la collaboration pastorale, les consultations, l'aide mutuelle, etc.
Depuis les premiers siècles, cette réalité de la communion a trouvé une expression particulièrement appropriée et caractéristique dans la célébration des conciles, parmi lesquels, outre les Conciles œcuméniques, qui commencèrent avec le Concile de Nicée en 325, il faut mentionner aussi les conciles particuliers, pléniers ou provinciaux, qui furent célébrés fréquemment dans toute l'Église dès le deuxième siècle.(24)"
http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/motu_proprio/documents/hf_jp-ii_motu-proprio_22071998_apostolos-suos_fr.html
A la façon idéaliste, le lefebvrisme oppose l'institution divine que l'évêque a dans son église particulière avec le fait qu'il fait partie d'un collège. Il oppose également le collège épiscopal aux pouvoirs du pape.
Rien n'est plus cartésien et donc plus faux en théologie.
Il ne peut y avoir fin de la collégialité puisque la collégialité est apostolique et ne contredit pas l'autorité du pape, ni l'autorité de l'évêque sur son territoire. Elle fait partie, selon moi, de la constitution divine de l'Eglise.
Car l'abbé Laguérie prétend que :
Il y a dans la collégialité une ambiguïté redoutable, quel que soit le jugement que l’on porte sur ses fondements doctrinaux (nature collégiale du corps épiscopal, par exemple, telle que décrite aux numéros 22-23 de Lumen Gentium...). En théorie, elle fut introduite par le concile pour contre-balancer le pouvoir pontifical et prit la forme d’une ampliation vraiment extraordinaire du pouvoir épiscopal : sacramentalité de l’épiscopat, responsabilisation universelle de l’évêque, plénitude spirituelle de "l’économe de la grâce qui ressortit au suprême sacerdoce" (26) etc... En pratique, malgré et pourtant à cause d’elles, les mises en place des synodes romains et l’omnipotence donnée aux conférences épiscopales (antérieures cependant au concile) se concrétisèrent par un affaiblissement considérable de ce pouvoir, ou, plus exactement, à une déresponsabilisation personnelle de l’évêque. La charge épiscopale est devenue ainsi de plus en plus inconfortable, à la limite de la "mission impossible" ! Entre les prérogatives sublimes, mais théoriques, de l’évêque et son véritable pouvoir local, c’est le grand écart permanent. Les évêques consciencieux vous l’avoueront aisément et simplement. Ils sont un peu comme le roi Louis XIII qui confessait parfois à Richelieu : "mon pouvoir réel s’arrête aux quatre pieds de mon bureau" ! D’où la tendance innée et compréhensible (non excusable pour autant) de se retrancher toujours plus derrière le consensus général pour limiter sa responsabilité. Bigre, que le concile est loin... Car les bergers eux-mêmes n’échappent pas au grégaire."
En réalité, il n'y a aucune antinomie. C'est une vérité que la collégialité, c'est une vérité que le pouvoir du pape, c'est une vérité que le pouvoir de l'évêque sur son diocèse. Tout cela coexiste et se consolide mutuellement dans la réalité.
Christus dominus semble résumer la doctrine de la collégialité ainsi :
Tête et les membres du collège, sont établis membres du corps épiscopal [8]. « L’ordre des évêques, qui succède au collège apostolique dans le Magistère et le gouvernement pastoral, bien mieux dans lequel le corps apostolique se perpétue sans interruption constitue, lui aussi, en union avec le Pontife romain, son chef, et jamais en dehors de ce chef, le sujet du pouvoir suprême et plénier sur toute l’Église, pouvoir cependant qui ne peut s’exercer qu’avec le consentement du Pontife romain [9]. Ce pouvoir s’exerce « solennellement dans le Concile œcuménique » [10]; aussi le Concile décide-t-il que tous les évêques, en qualité de membres du collège épiscopal, ont le droit de participer au Concile œcuménique. (extrait du § 4)
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651028_christus-dominus_fr.html
Il faudrait sans doute distinguer, cher, o très cher monsieur l'abbé (vraiment cher !), de la collégialité, les dispositions de droit positif actuellement en vigueur sur les conférences épiscopales. La collégialité est de constitution divine, les conférences épiscopales sont de droit positif.
Le droit positif, même ecclésial est toujours révisable, mais non moins obligatoire en conscience tant qu'il est en vigueur.
L'abbé Laguérie confond 1) la difficulté posée lorsque l'évêque, qui a un pouvoir divin sur son diocèse est contesté par ses fidèles, par son clergé ou par les bureaux (comme récemment Mgr Cattenoz évêque d'Avignon sur la révocation d'un curé, comme cela a été le cas de Mgr Lagrange de Gap), donnée de pur fait et de fait délictueux, avec celui posé 2) par les conférences épiscopales, disposition de droit positif ecclésial, avec celui 3) de la théologique de la collégialité.
Mais pour cela il faut étudier autre chose que les textes de ce pauvre Mgr Lefebvre, étudier autre chose que les textes de monsieur Madiran et autres moindres écrivains intégristes ou (c'est la même mentalité) les textes des gros médias.
Il faut se rendre sur le site du Vatican et étudier les textes des papes (de tous les papes) et des conciles et, après s'être soigneusement dépouillé de la mentalité intégriste, libérale et machiavélienne (elles coexistent souvent chez le même penseur), soigneusement classer, distinguer, usant de sa raison, les faits et les doctrines que l'on se propose de juger.
Vérité et liberté, culte des antinomies.
La justification en faisant un détour par Dieu lui-même, n'est pas très claire. Dieu personne ne le voit, personne ne peut invoque Dieu affirmer la véracité de ses propres idées humaine. C'est de cette méthode de recherche de la vérité que vont sortir les systèmes philosophiques de Mallebranche à Rousseau, puis à Kant. (Selon le cardinal Joseph Ratzinger, à l'époque cardinal, pour Kant "seul ce qui est clair pour la raison doit avoir cours"(1)
La difficulté qui va surgir est que deux idées claires et distinctes peuvent s'exclure mutuellement. Il faut pourtant choisir celle qui est vraie comme vous apparaissant comme plus claire. Dans le binôme vérité vs liberté et liberté versus vérité, il va falloir choisir son camp.
La vie intellectuelle sera dès lors un champ de bataille où les partisans d'une idée claire excluront du débat intellectuel, les partisans de l'autre idée non moins claire. C'est le culte des antinomies. On aura ainsi l'anarchisme et le totalitarisme, les libertaires et les technocrates, ceux qui détiennent la vérité et qui veulent l'imposer et ceux qui ne détiennent aucune vérité et qui veulent aussi imposer cette idée... etc. (Voir l'oeuvre de Gilson et notamment "Constante philosophiques de l'être).
On peut se demander, constatant ces exclusions réciproque si, dans la réalité nous ne pourrions avoir deux vérités qui soient vraies en même temps parce que dans la réalité, elles ne s'excluent pas, mais se complètent : par exemple donné par Gilson (si mes souvenirs sont bons) que l'homme compose la société et que donc la société est faite pour lui et que la société dépasse l'homme puisqu'elle est une collection d'hommes et qu'en conséquence l'homme est fait pour la société, deux vérités qui semblent s'exclure et qui sont pourtant vraies en même temps.
Le cardinal Ratzinger fait observer dans son article "Vérité et liberté" que la vérité et la liberté semblent s'exclure dans notre esprit, alors qu'elles sont intimement unies dans la réalité, sans se confondre. Parce que c'est la loi de l'esprit humain de ne pouvoir exprimer toute la réalité clairement dans les sujets complexes. Ce qui ne signifie nullement que l'esprit humain soit incapable de vérité, ni que la liberté soit un vain mot.
Il n'y a de liberté que dans la vérité de notre être, la liberté dans la vérité de notre nature humaine intelligente et libre.
(1) "Vérité et liberté" in "Communio" mars avril 1999 p. 87
Eléments de la famille selon Jean-Paul II.
Par sa nature, la famille est une communauté fondée sur la confiance réciproque, sur le soutien mutuel, sur le respect sincère. (...)
http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/2003/documents/rc_seg-st_20030524_tauran-gregoriana_fr.html
Comment détruire une famille dès lors sinon en cassant la confiance qui doit régner entre ses membres. En cassant la confiance réciproque vous détruisez aussi le soutien mutuel et le respect. En particulier le respect dû au père (voir sur ce point les recherches en matière de syndrôme d'aliénation parentale) est détruit.
La destruction du respect se perpétue par un cercle vicieux. Il faut, pour détruire l'image du père, le diffamer. La diffamation va détruire la confiance due au père, présenté comme un être ignoble : "avec tout ce qu'il a fait !".Ce discours diffamatoire va causer la rupture et l'aliénation du père, exclu du cercle de famille. La destruction de la confiance et du respect va encourager le discours de rupture etc.
Généralement cette exclusion se fait avec la complicité de l'intime de la mère qui a remplacé l'intimité et la confiance normalement due au mari, par l'intimité et la confiance indue à un usurpateur, parfois même avant la rupture avec le mari.
C'est sans doute ce que ne perçoit pas suffisamment l'abbé Laguérie dans son ridicule post sur "ne jamais divorcer". Les prêtres intégristes s'immiscent dans les familles, il captent la confiance de la mère de famille à leur profit en éliminant le père par un discours insinuant dans lequel ils n'hésitent pas à se présenter comme les représentants de Dieu et le père comme un incapable, un fou, un monstre.
Ce discours insinuant peut être tout simplement le silence, lorsque l'épouse est suffisamment fascinée par le "secours" que lui apporte le prêtre intégriste contre le père des enfants désigné comme un être dont on doit se défier.
Le silence sur une personne, sur le père par exemple, quand on parle aux enfants ou à la mère de bien d'autres choses est évidemment diffamatoire. C'est une ruse fréquente de l'intégrisme "catholique".
Dans le fond le diable étant le "malin", il est à la fois malin parce qu'il veut le mal, mais encore malin parce qu'il est rusé. Il a bien compris que pour détruire une famille, il faut casser la confiance, détruire le respect. Il a pour ce faire de zélés auxiliaires dans l'idéologie libertaire intégriste "catholique".
19.12.09
Faux matériel et faux intellectuel. Les milieux judiciaires me font vomir.
L'avocat qui a été condamné pour "faux intellectuel" a été condamné dans les circonstances suivantes :
Il a exhibé devant le juge d'instruction un acte d'état civil qui ne mentionnait pas son deuxième mariage (il était à l'époque accusé de bigamie). Il s'agit donc d'un document vrai, exhibé pour se disculper du délit dont on l'accusait.
Selon ce que j'ai appris en faculté de droit : on fait un faux matériel lorsque l'on imite la signature de quelqu'un. C'est simple, c'est un faux "matériel".
On fait un faux intellectuel lorsque l'on certifie quelque chose qui est faux. Exemple un médecin fait un certificat certifiant de faits inexacts. Autre exemple on huissier raconte des faits inexacts dans son constat etc. Le document est vrai mais les faits relatés sont faux.
Voici ce que dit le code pénal article 441-1 :
"Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d'expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences juridiques."
Passons sur le fait que cet écrit ne pouvait dans les circonstances dans lesquelles il a été exhibé causer un préjudice (nous sommes devant une juridiction pénale).
Lorsque vous tentez de vous disculper devant un juge d'instruction, vous ne voulez pas établir la preuve d'un droit, ou d'un fait ayant des conséquences juridiques, mais être innocenté conformément à votre droit d'être présumé innocent et d'être innocenté, il n'existe aucune obligation de collaborer à sa propre condamnation. Il n'y a aucun droit strict à la poursuite et à la répression (la preuve : l'opportunité des poursuites, autre preuve cet adage de droit pénal : "il vaut mieux laisser courir un coupable que de condamner un innocent").
Condamner pour "faux intellectuel" un homme parce qu'il a tenté de s'innocenter en exhibant un document authentique, alors que cela n'est pas constitutif d'un délit de faux intellectuel, signifie une condamnation sans titre.
Si l'avocat, bien qu'il n'ait même pas menti au sens propre, est tout de même condamné à de la prison avec sursis pour faux intellectuel, cela pose le problème de la "justice" française.
Un esprit d'arbitraire souffle sur la "justice" française.
18.12.09
Les milieux judiciaires me font rire.
La dépêche du Figaro nous apprend qu'un avocat de 61 ans du barreau de je ne sais plus où, a été accusé de bigamie par une femme avec laquelle il était marié depuis 1993.
Pour se disculper, il avait exhibé devant le juge d'instruction un acte d'état civil où ne figurait pas son mariage de 2002. Puis il avait déposé plainte contre le procureur de la République pour faux et pour harcèlement. Mais avait renoncé à sa plainte sous les pressions de gens tout aussi assermentés que lui.
Maintenant, on s'interroge pour savoir si l'avocat assermenté (comme tout avocat portant robe) et défendu par monsieur le bâtonnier, a commis un faux intellectuel ou simplement un mensonge pour se disculper. Allez savoir ! Un simple mensonge, mais c'est pas grave, voyons ! C'est l'opinion de son avocat bâtonnier, mais les juges de première instance ne semblent pas avoir partagé son avis puisqu'ils ont condamné l'avocat assermenté à de la prison avec sursis et une amende pour "faux intellectuel".
Récemment le n° 2 du Tribunal de grande instance de Nîmes qui juge en première instance la plupart des affaires jugées en appel par la cour d'appel de Nîmes (O douleur !) a déposé plainte par l'intermédiaire d'un avocat marseillais contre le n°1 du même tribunal pour "harcèlement moral".
Il y a de l'ambiance dans les milieux judiciaires !
Résumons, un Président de Tribunal de Nîmes, un des premiers de France, accusé de délit dans le travail par un autre magistrat du même siège, un avocat menteur mais pas faussaire et toujours assermenté et portant robe (blabla), bigame mais pas coupable qui a déposé plainte pour harcèlement et faux contre le procureur de la république, ajoutez à tout cela ce que j'ignore et tout ce qui ne parvient pas à la connaissance des médias... et vous aurez les milieux judiciaires français qui n'en font pas moins la morale quand l'occasion se présente.
Une pure liberté.
La liberté est présentée aujourd’hui comme le droit absolu primordial qui s’oppose à la raison, à la culture, aux institutions, à l’Eglise notamment, seule institution doctrinale au monde.
Mais cette notion de liberté elle-même n’est-elle pas raisonnable ? il faut bien que la raison soit à l’origine des revendications de la liberté « sans entraves » pour qu’elle puisse exister.
Il n’existe aucun droit qui ne soit raisonnable, il n’existe aucun droit à la liberté qui ne soit contenu dans la raison.
Ceux qui veulent se « libérer » des liens de la raison sont contraints de le faire par des arguments apparemment rationnels (ils constateraient des contradictions dans la nature), c’est donc bien par la raison qu’ils prétendent annihiler la raison.
Ce vice fondamental anti-humain, anti-nature humaine dénote qu’il n’existe aucun droit à la liberté livrée à l’instinct ou au plaisir immédiat, il n'existe pas de pure liberté chez l'homme, la vraie liberté s'insère dans sa nature et les adversaires de cette vérité la confessent en la combattant.
16.12.09
Alleanza cattolica s'efforce de transmettre le patrimoine latin et l'amour de la liturgie "extraordinaire".
"A titre non exclusif" parce que la liturgie de Paul VI est évidemment aussi licite (lorsque c'est vraiment la liturgie de Paul VI et non une invention fantaisiste) que la liturgie de saint Pie V. Et cela, selon moi, en vertu de la liberté religieuse des catholiques dans l'Eglise.Parmi les documents du Concile œcuménique Vatican II – duquel on reçoit avant tout la leçon d’une présentation non statique ou défensive mais missionnaire de la foi dans un monde post-chrétien – Alleanza Cattolica distingue d’une part l’interprétation selon l’ « herméneutique de la discontinuité et de la rupture » (Benoît XVI) en regard de tout le magistère précédent, interprétation que dans le sillage du Magistère lui-même, elle critique et refuse, d’autre part elle considère comme utile de s’interroger sur les conséquences, présentation et effets du Concile en utilisant les instruments offerts par les sciences humaines, mais sur lesquels instruments on remarque que des doutes notoires ont été émis par des membres très autorisés de la hiérarchie de l’Eglise, par exemple par le (à l’époque) cardinal Joseph Ratzinger dans son interview avec le journaliste Vittorio Messori Entretiens sur la foi de 1985.
Comme, encore, le même cardinal Ratzinger eut plusieurs fois à le relever, dans l’Eglise catholique existe, après la réforme postconciliaire qui l’a intéressée, une question relative à la liturgie. Association de laïcs, Alleanza Cattolica n’a pas de titre à prononcer des jugements tranchant* sur des questions théologiques qui concernent la liturgie, ni - à la différence d’autres associations – ni ne fait de la liturgie l’objet central de son activité. En tous cas, elle suit le débat sur ce thème – qui est évidemment décisif pour la vie de l’Eglise – avec l’attention dont elle est capable. En stricte obéissance aux normes et précisions de l’autorité de l’Eglise – après 2007, en particulier, au Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI, qu’elle a accueilli avec joie et gratitude -, et autant que ces prescriptions et normes le permettent, Alleanza Cattolica s’efforce de transmettre à ses membres et à ses amis l’amour pour le grand patrimoine de foi et de culture apporté par la langue latine et par la liturgie dans la forme extraordinaire du Rite romain, qu’elle propose lors de ses réunions, lorsque cela apparaît possible et opportun, à titre d’ailleurs non exclusif.(à suivre)
* [en français dans le texte]
14.12.09
L'abbé Laguérie, les séparations, les divorces, les enfants et les sectes.
Dans son post il semble en fait régler quelques comptes personnels à sa façon, c'est-à-dire grossière et peu intelligente en prenant pas mal de libertés avec la vérité. Il prétend ainsi qu'il a connu des cas où l'un des conjoints accusait l'autre d'être dans une "secte" (sous entendu : pure calomnie et diffamation). L'abbé Laguérie est un lefebvriste non repenti selon lui la FSSPX ne serait pas une "secte".
Hé bien moi je vous dis que les enfants sous l'influence de la Fraternité saint Pie X sont sous l'influence d'une secte dangereuse. Alors s'il a connu des conjoints qui prétendaient que leur conjoint sous l'influence de la Fraternité saint Pie X étaient dans une secte, ces conjoints n'avaient pas tort.
Rappelons-nous l'affaire de Perros-Guirec. Des enfants sont morts par suite des mauvais traitements subis. Il y a eu quatre morts.
Ce qu'il y a eu de plus instructif dans cette horrible affaire, c'est la réaction des parents des petites victimes dont le sort aurait arraché des larmes aux pierres. Non seulement ces parents n'ont pas remis en cause la Fraternité saint Pie X, mais encore, ils ont soutenu l'abbé homicide membre de la Fraternité saint Pie X.
Pour eux l'abbé de la Fraternité saint Pie X était rien moins que le représentant de Dieu (alors qu'il ne ferait partie comme prêtre que de l'Eglise enseignante s'il n'était schismatique)... Et... la victime d'un acharnement médiatique contre la vraie religion.
On peut retrouver sous ce lien le récit du drame horrible de Perros-Guirec, où l'on constatera que le culte du prêtre passe pour les parents au-dessus des commandements sur la famille et sur l'homicide, ce qui caractérise encore la secte.
Rien n'a changé depuis ce temps puisque la Fraternité saint Pie X n'a pas changé. Elle continue, comme l'abbé Laguérie, à être une adepte de la "sélection naturelle", de Darwin et de Nietzsche. Car cette secte soi-disant anti-libérale est en fait inspirée secrètement par Darwin.
Voici une citation de Nietzsche, épigone de Darwin, qui s'applique parfaitement au drame de Perros-Guirec :
"On a toujours à défendre les forts contre les faibles (...)" La volonté de puissance"
Ou encore :
- Périssent les faibles et les ratés : premier principe de notre amour des hommes. Et qu’on les aide encore à disparaître ! » Antéchrist, § 2
Nietzsche inspirateur de Troisième Reich et admirateur de l'islam.
"Si l’Islam méprise le christianisme, il a mille fois raison: l’Islam suppose des hommes pleinement virils…" Der Antichrist
Car l'abbé Laguérie et la FSSPX défendent la "sélection naturelle". C'est une clé pour comprendre leur idéologie et leurs politiques : écrasons les faibles (ou ceux qu'ils estiment faibles plus exactement).
Darwin et Nietzsche sont les inspirateurs de l'idéologie lefebvriste et donc du comportement de la secte lefebvriste (rattachée ou non au pape). Je tâche de le dénoncer, après en avoir été longtemps la dupe et maintenant la victime dans ma vie privée, celle de ma femme et celles de mes enfants.
11.12.09
Une très intéressante remarque de l'abbé Héry sur le droit aux prières.
Il fait remarquer que le pape dans le Motu proprio Summorum pontificum ne dit pas "je permets", mais "il est permis" [de célébrer la messe selon le missel de Jean XXIII et donc, selon moi, de saint Pie V].
http://la.revue.item.free.fr/regard_monde101107.htm
A mon avis Paul VI n'avait pas "interdit" le missel, il avait procédé par objurgations, donc par un procédé qui pouvait laisser croire aux gens pressés que l'ancien missel était interdit, sans que le pape ait dit qu'il était interdit...
En réalité l'usage du missel de saint Pie V est impossible à interdire car cela irait contre la liberté religieuse.
La liberté religieuse, droit fondamental de l'homme, interdit à un groupe humain ou à un individu de s'immiscer dans la vie spirituelle d'un autre homme.
L'Eglise possède certes, un droit de diriger la vie spirituelle des catholiques (et d'eux seuls). Lorsqu'elle examine ou édite des prières, elle les autorise. Cette autorisation est fondée sur son privilège d'infaillibilité. Si elle les autorise, il n'y a rien contre la foi ni contre les moeurs dans les formules éditées.
Le droit disciplinaire ne peut interdire une formule de prière sur un autre fondement que la foi ou les moeurs. Dès lors, personne ne peut plus interdire ces formules, pas même un pape suivant. Et ceux qui les interdisent non seulement violent le droit ecclésiastique, mais encore violent le premier des droits de l'homme, le pivot de tous les droits de l'homme : la liberté religieuse.
Le droit à la liturgie traditionnelle est donc bien un droit détenu par les catholiques directement de l'Eglise et indirectement du Seigneur lui-même et ceux qui s'y opposent violent le droit naturel.
C'est pourquoi, monsieur l'abbé Héry fait justement remarquer que Benoît XVI écrit "il est permis" et non "je permets". Car, selon moi, il lui est interdit d'écrire "je permets" sans violer la liberté religieuse.
Merci, monsieur l'abbé, pour cette judicieuse remarque. Comme vous l'observez, ce choix de forme dans le verbe conjugué est gros d'immenses conséquences inaperçues par nos minables autoproclamés "progressistes".
Monsieur l'abbé Héry nous transporte dans un autre monde que celui des médias. Son argument est d'un autre ordre que ceux des discussions habituelles entre "progressistes" et entre "lefebvristes", où , remarquons-le, les lefebvristes tiennent une partie de la vérité... mais comme ils ne reconnaissent pas la liberté religieuse, ni Vatican II... leur argumentation reste nécessairement confuse.
Yahoo, Carrefour violent la liberté religieuse.
Voici le titre :
http://fr.news.yahoo.com/3/20091211/twl-argentine-dictature-justice-1be00ca.html
"Un ancien espion argentin jugé pour les meurtres de nonnes françaises"
Or le terme de "nonnes" est un terme ironique. C'est un terme pour faire rire. On voit la délicatesse des journalistes de yahoo lorsqu'ils parlent de personnes torturées et assassinées.Rigolons avec yahoo, des femmes ont été torturées et assassinées ! Mais il est vrai que c'étaient des religieuses, on peut donc rigoler.
Cet attentat contre la liberté religieuse restera impuni et le journaliste cynique sera bien rémunéré.
2) La société de distribution Carrefour promet un escompte spécial de 10% sous forme de rétrocession au-dessus d'un certain chiffre d'achat si ces achats sont faits le dimanche.
Notons que l'incitation à la dépense (aucune réduction en dessous d'un certain chiffre) fait qu'il ne s'agit pas d'une bonne affaire pour le client, mais d'une bonne affaire pour Carrefour.
Il s'agit d'un acte de militance contre la culture française qui réserve les gros achats aux autres jours de la semaine.
Mais surtout en incitant à faire des achats le dimanche, Carrefour accomplit un acte militant contre la liberté religieuse puisque le dimanche est un jour sacré pour les chrétiens et que l'escompte est prévu spécialement pour le dimanche.
10.12.09
Summorum pontificum le blog de Christophe Saint-Placide.
Il rompt ainsi le silence artificiel entretenu autour de mon blog et je l'en remercie.
Il donne une information intéressante sur un type d'épisode qui dénote un aspect particulier de la sociologie du catholicisme français.
Une paroisse parisienne a donné de nombreuses vocations religieuses et sacerdotales. Elle a eu l'initiative d'inviter ses anciens paroissiens religieuses, religieux ou prêtres à une réunion où ces religieux devaient parler de leurs nouvelles vies.
En furent exclus toutefois deux anciens paroissiens pourtant religieux. Pourquoi ? Il étaient membres d'une communauté Ecclesia Dei. Ils sont exclus en raison de leur appartenance à ce type de communautés. Interrogé par le supérieur de cet institut, le curé répond que leurs prières selon les rituels en vigueur avant le concile Vatican II dénotait un refus du concile.
Ce qui est un raccourci vertigineux, un procès d'intention, mais un topique de la rhétorique catholique française ! Comme si le concile Vatican II avait renié le passé de l'Eglise et du passé avait fait table rase...
Le refus du concile Vatican II est incompatible avec la communion catholique.
Le curé de cette paroisse n'est pas supérieur au pape. Il ostracise des membres de l'église latine que le pape reçoit dans sa communion.
Ce curé viole la liberté religieuse jusque dans l'Eglise. Cela ne m'étonne pas, c'est habituel en France. C'est la barbarie discriminatoire catholique française.
L'attitude des barbares progressistes autoproclamés catholiques français est une des causes majeures du lefebvrisme qui est l'erreur symétrique du progressisme autoproclamé.
Et finalement qui refuse les enseignements du concile Vatican II, sinon ceux qui refusent la liberté religieuse ? Et qui accusent implicitement le pape saint Pie V d'avoir violé la liberté religieuse dans la rédaction de ses prières et la promulgation de son rituel ? Comme si l'Eglise avait pu proposer des formules de prières et des rituels contredisant un droit fondamental de l'homme et donc le droit naturel...
Alleanza cattolica et le lefebvrisme suite.
Dès lors, Alleanza Cattolica a prié – et, quand se fut possible agi – en premier lieu afin que les risques de type schismatique n’arrivent pas à leurs conséquences extrêmes, puis afin que mûrisse les conditions d’un retour de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X à la pleine communion avec le pontife romain, en même temps en soulignant à chaque occasion la diversité des approches des problèmes de l’« après-concile ». Alleanza Cattolica étudie, fait étudier et diffuse les documents du Concile Vatican II, les lisant cum Petro et sub Petro à la lumière soit du Magistère dans son ensemble, soi des réponses que le Magistère a fourni ponctuellement aux questions difficiles (ainsi, par exemple, la déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanae du Concile Œcuménique Vatican II est lue non seulement dans le contexte de tout le Magistère sur ce thème, mais aussi – cela s’entend à partir du moment où ces documents existent – à la lumière de la déclaration Dominus Iesus, de 2000, et des Réponses au demandes concernant les aspects relatifs à la doctrine sur l’Eglise, de 2007, de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi).
Noter la richesse de la culture magistérielle de monsieur Introvigne. J'en partage naturellement l'analyse, insistant personnellement sur l'importance de la liberté religieuse droit naturel fondamental de l'homme.
8.12.09
O Immaculée, O Immaculée, O Immaculée !
En vue de "réaliser notre unité intérieure" nous avons la grâce de Dieu, mais cela n'empêche nullement le combat spirituel.
http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/2000/oct-dec/documents/hf_jp-ii_spe_20001208_immacolata_fr.html
Dans cet effort continuel, nous avons Marie que Dieu nous a donné pour mère et qui est victorieuse de notre ennemi et qui ne veut rien tant que nous triomphons nous aussi.
Cette fête nous délivre de la culpabilité, de la honte du péché. Nos fautes, nos mystérieuses fautes, n'existent que pour nous aider d'abord à être humble, mais aussi à désirer le moment où nous ne seront plus divisés intérieurement et pour l'instant à réduire jour après jour notre "division intérieure" (Gaudium et spes).
Tota pulchra es, Maria
Et macula originalis non est in te
Tu gloria Jerusalem
Tu laetitia Israel
Vous êtes toute belle, Marie
Et la tache originelle n'est pas en vous
Vous êtes la gloire de Jérusalem
Vous êtes la joie d'Israël.
Le texte complet de la prière peut être trouvé ici (avec traduction en anglais).
La prière "O Immaculée, O Immaculée, O Immaculée" est du P. Kolbe martyr à Auschwitz.
7.12.09
Alleanza cattolica et le lefebvrisme.
Une question inévitable : Alleanza Cattolica, Vatican II, la liturgie traditionnelle, monseigneur Marcel Lefebvre… Quelle est votre position ?
Dans les années suivant le Concile Œcuménique Vatican II Alleanza Cattolica a vécu l’angoisse commune à de nombreux catholiques devant les conséquences désastreuses de ce que Paul VI appelait « une fausse et abusive interprétation du Concile, qui voudrait un rupture avec la tradition, même doctrinale, jointe avec la répudiation de l’Eglise pré-conciliaire, et à la licence de concevoir une Eglise « nouvelle », quasiment « réinventée » de l’intérieur, dans sa constitution, dans son dogme, dans son costume, dans son droit ». Une situation que Jean-Paul II décrivait ainsi en 1981 : « Il faut admettre réalistement et avec une sensibilité profondément meurtrie que les chrétiens aujourd’hui en grande partie se sentent perdus, troublés, perplexes et enfin déçus, on a répandu à pleine main des idées contrastant avec la vérité révélée et enseignées depuis toujours ; on a répandu de véritables et proprement dites hérésies, dans le domaine dogmatique et moral, provoquant des doutes, des confusions, des rebellions, on a encore mis la main sur la liturgie ». Devant ces problèmes Alleanza Cattolica dans les années 1970 a suivi avec intérêt l’activité de monseigneur Marcel Lefebvre (1905-1991) et les questions que l’archevêque français posait en matière dogmatique, morale ou liturgique, entretenant des relations à divers titres avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X qu’il avait fondée. En 1981 Alleanza Cattolica constatait qu’avec le temps l’attitude de monseigneur Lefebvre avait graduellement changé, et que le prélat et ses collaborateurs ne se limitaient plus à poser de légitimes questions, mais fournissaient aussi les réponses, glissant petit à petit vers des comportements porteurs de risques de type schismatique. Dans cette année (1981) – donc sept ans avant l’excommunication intimée à l’évêque français en 1988 après la consécration par lui de quatre évêques – Alleanza Cattolica décida donc d’interrompre toute forme de collaboration avec monseigneur Lefebvre et avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, invitant aussi les prêtres et les séminaristes italiens amis d’Alleanza Cattolica qui faisaient partie de la Fraternité, ou qui collaboraient avec elle, à se comporter en conséquence.
Une position qui est la mienne. Les lefebvristes me l'ont fait payer et me le font payer très, très cher.
4.12.09
Selon M. Introvigne Alleanza cattolica ne fait pas de politique.
Alleanza Cattolica n’est certainement pas un parti politique, dont la raison d’être dans l’actuel régime de démocratie parlementaire, est la représentation inorganique de l’électorat, mais veut être un organisme de propagande de thèses et de témoignage doctrinal dans la diversité articulée du corps social. Alleanza Cattolica, en outre, est disponible pour la coopération, en maintenant son identité et sa nature, avec les partis politiques, dans la mesure où ceux-ci seraient disposés de leur côté à agir ou au moins à laisser agir avant tout pour la défense des « valeurs non négociables », lesquelles désignent – comme l’enseigne le Magistère, en particulier avec Benoît XVI – la limite infranchissable de toute collaboration possible. Alleanza Cattolica n’a pas comme but direct la préparation de personnes qui assument des engagements publics à travers l’acceptation de charges électives. L’engagement des membres de l’association, a eu des résultats particulièrement visibles ces dernières années – cela est arrivé et c’est certainement louable, mais d’une part a un caractère d’exception, d’une autre part ne doit pas être compris comme constitutif de liens particuliers ou privilégié d’Alleanza Cattolica avec des partis et mouvements politiques déterminés.
2.12.09
Contre l'interdiction des minarets, pour les évêques suisses.
Depuis le triomphe du oui au référendum suisse, les pauvres évêques suisses, quand ce n'est pas le pape, sont amèrement critiqués, voire insultés. Ils seraient rien moins que des dhimmis volontaires, des collaborateurs de l'impérialisme islamique.
Prenons bien garde à ne pas, par de mauvais arguments, donner des bâtons pour nous faire battre.
D'abord en critiquant les évêques suisses qui sont les pères dans la foi catholique des Suisses, on discrédite sa propre religion en les vilipendant.
Mais surtout on ne comprend pas qu'en critiquant les évêques sans les comprendre on est en train de légitimer la construction des minarets !
La liberté religieuse est un droit naturel fondamental de l'homme (et même le droit pivot autour duquel s'organisent tous les autres droits). Elle profite et s'impose à tous, musulmans, catholiques, chrétiens de diverses confessions ainsi que adeptes de toute confession ou non-confession.
C'est pourquoi, ce droit ne peut être violé, même pour qu'il arrive un bien : en l'occurrence les organisateurs du référendum avaient déclaré respecter la liberté religieuse des musulmans, mais simplement vouloir interdire les minarets comme symboles d'un désir de domination anti-démocratique.
Certes c'est bien de vouloir rappeler l'égalité fondamentale des tous les êtres humains quelle que soient leurs croyances ou incroyances, mais ce juste principe ne doit pas s'imposer par n'importe quel moyen.
Les évêques suisses l'avaient bien compris et avaient appelé les gens à le comprendre. Ils avaient même pris la précaution de faire observer, en substance, que la construction des minarets restait soumise aux lois laïques édictées en vue du bien commun.
En effet l'Etat, doit respecter et faire respecter la liberté religieuse, laquelle liberté religieuse fait partie du bien commun laïc.
C'est dans le deuxième aspect de la formule qu'il faut aller chercher la discipline de la construction de tout édifice religieux.
Aucun édifice religieux ne peut être destiné à violer la liberté religieuse, il ne peut donc être destiné à crier un message religieux, car, fondé sur un prosélytisme illicite, cela s'oppose à la liberté religieuse de la population (y compris de la population de confession musulmane).
Mais cette règle est valable pour toutes les religions, y compris la religion catholique.
Il n'y avait donc pas à interdire les minarets comme tels, mais à interdire toute violation de la liberté religieuse ou la construction de tout édifice (ou partie d'édifice) destiné à violer la liberté religieuse.
29.11.09
L'école contre-révolutionnaire inspiratrice d'Alleanza cattolica.
Alleanza Cattolica se définit comme une association « contre-revolutionnaire ». Pouvez-vous préciser cette expression ?
Je voudrais partir de l’instruction de 1990 Donum veritatis de la Congrégation pour la doctrine de la foi, signée de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, mais approuvée aussi par la Pape Jean-Paul II et donc a tous les effets du magistère du pape. Dans ce document il est expliqué que dans la théologie coexistent légitimement diverses opinions et diverses écoles, les quelles se servent – entre autres – de la philosophie, des sciences historiques et des sciences humaines pour élaborer des « propositions », « des dons faits à toute l’Eglise », moments de commencement d’un dialogue qui d’habitude comporte « beaucoup de corrections et d’extensions » avant que ce qui est le patrimoine d’une école devienne patrimoine de l’Eglise entière (n° 11). Mais cela ne signifie pas que toute école doive renoncer à avancer ses propositions : au contraire la « liberté de recherche » est « un des biens les plus précieux » (n.12), bien qu’une chose soit claire – c’est qu’à la fin c’est le Magistère qui juge des propositions de l’école et non l’inverse.
Si la doctrine sociale de l’Eglise est théologie morale – plus précisément, théologie morale sociale – il est évident que ce que Donum veritatis affirme pour la théologie en général vaut aussi pour la doctrine sociale. Ici aussi, il existe différentes écoles, qui coexistent légitimement et ont le droit – même le devoir précieux – d’avancer leurs propositions, même s’il est clair qu’à la fin ce sera au Magistère à juger ce qui convient dans ces propositions à toute l’Eglise, ce n’est pas aux écoles à s’arroger le droit d’utiliser sélectivement le Magistère.
Alleanza Cattolica privilégie, depuis ses commencements, l’école dite contre-révolutionnaire. Cette école a fait ses premiers pas en étudiant et critiquant le Révolution française, mais dans le cours de son développement historique à de plus en plus lu cette Révolution comme une partie d’un processus qui agresse la Chrétienté à partir au moins de la Renaissance et de l’Humanisme, passant par la rupture de l’unité chrétienne de l’Europe avec la Réforme, donc par l’Illuminisme, par le communisme et en général par les idéologies antichrétiennes et totalitaires qui s’affirment au XXème siècle, pour enfin aboutir dans le nihilisme et dans la révolution culturelle qui ont leur moment emblématique dans les événements de 1968 et dans l’attaque de celles que Benoît XVI appelle « les valeurs non négociables ».
Le même Benoît XVI, dans son discours tenu à Ratisbonne le 12 septembre 2006 et dans l’encyclique Spe salvi de 2007 – deux textes que Alleanza Cattolica considère comme particulièrement importants pour son apostolat, ensemble l’exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II Reconciliatio et poenitentia, de 1984, qui indique les conditions et les étapes d’une possible recomposition de ce qui a été cassé et fragmenté – a décrit ce processus comme la rupture progressive de la synthèse entre les héritages grec et chrétien, et entre la foi et la raison. Les étapes principales de cet itinéraire, enseigne encore Benoît XVI, sont représentés par le fidéisme de Martin Luther (1483-1546), par le rationalisme et par le scientisme qui culminent dans cette forme d’illuminisme qui donne à la Révolution française ses caractères antichrétiens, par les idéologies des XIXème et XXème siècles, et enfin par le nihilisme désespérant de la révolution culturelle contemporaine. Considéré dans son ensemble, le processus est désigné par l’école contre-révolutionnaire sous le nom de Révolution.
Répondant à sa vocation propre de lutte contre cette Révolution qui a subverti et subvertit l’harmonie entre la foi et la raison, les racines chrétiennes de l’Europe et de l’Occident, et l’ordre naturel et chrétien, Alleanza cattolica met en relief ces valeurs, comme la tradition, la vie, la famille et la propriété privée (cette dernière, bien entendu, ainsi que l’entend l’analyse et la définit le Magistère social de l’Eglise), qui sont en diamétral désaccord avec les idéologies révolutionnaires.
27.11.09
Massimo Introvigne : l'équilibre entre foi et raison, source de la doctrine sociale européenne et universelle.
En quel sens Alleanza Cattolica, dans l’étude, la diffusion et l’application du magistère privilégie-t-elle la doctrine sociale ?
- Avec l’encyclique Caritas in veritate Benoît XVI nous a rappelé opportunément deux choses. Premièrement : la doctrine sociale de l’Eglise, qui n’est pas autre chose que la théologie morale sociale, n’est pas née avec le Pape Léon XIII (1810-1903) ni avec la moderne « question sociale » mais avec l’Evangile et la « tradition apostolique » elle-même. Elle est aussi ancienne que l’Eglise. Deuxièmement : la doctrine sociale de l’Eglise ne s’occupe pas seulement des problèmes du travail, des travailleurs et des usines – comme le veut la même illusion d’optique qui veut la faire naître, de façon erronée, avec Léon XIII – mais de tous les problèmes de la société. L’encyclique Caritas in veritate demande justement que les problèmes de bioéthique – l’avortement, l’euthanasie – soient le sujet propre de la doctrine sociale de l’Eglise, qui est socio-politique et non seulement socio-économique. Mais le jugement sur l’histoire fait aussi partie de la doctrine sociale.
Même si le magistère s’est occupé de pratiquement tous les continents et de tous les pays – sans remonter au corpus de Léon XIII (1810-1903), comment oublier la très riche masse de textes de Jean-Paul II (1930-2005) ? Il a consacré une attention particulière à l’histoire de l’Europe. A partir du moment où l’Europe est devenue « Occident », Magna Europa, par l’installation d’Européens dans des pays comme les Etats Unis, le Canada, l’Australie, les nations hibérico-américaine, soit par son influence dominante – elle a exercé dans le monde une hégémonie culturelle qui n’a été discutée que depuis les dernières décennies, son histoire a eu et a encore une importance mondiale. Par de multiples côtés, sa crise est la crise de l’humanité entière.
L’Europe a été une civilisation chrétienne tant qu’elle a réussi à maintenir cet équilibre, sur lequel le Magistère insiste, entre la foi et la raison, auquel correspond un équilibre entre personne et société. Cet équilibre a été construit de façon pénible, et le message évangélique a réussi à harmoniser ce qu’il y avait de meilleur entre la foi d’Israël et la philosophie grecque, entre le droit romain avec son sens aigu de la personne et les apports germaniques qui insistaient sur la communauté de vie et de tradition, la gemeinschaft (distincte de la gesellschaft, qui est la « société » au sens juridique). En particulier, comme l’enseigne l’encyclique Fides et ratio de 1998 de Jean-Paul II, « la rencontre du christianisme avec la philosophie […] ne fut ni immédiate ni facile » (n° 38), mais – par un processus de plusieurs siècles – arriva à construire cette « harmonie fondamentale de la connaissance philosophique et de la connaissance de foi » (n° 42) qui culmine par beaucoup de côtés avec saint Thomas d’Aquin (1224-1274), lequel pour cette raison « est toujours proposé par l’Eglise comme un maître de pensée » (n°42). Une pensée, on peut l’ajouter, encore vivante et vigoureuse pour celui qui s’en approche directement, et à qui ne rendent pas pleinement justice les compilations de la scolastique tardive et de la « néo-scolastique ».
(à suivre)
26.11.09
Alleanza cattolica : un rôle d'application.
La vocation spécifique d’une agence orientée de cette façon consiste avant tout dans l’étude et dans la diffusion du magistère pontifical, avec une attention spéciale aux jugements que ce magistère a porté sur l’histoire, et en particulier sur l’histoire de l’Europe et de l’Occident. En second lieu, elle se structure en application des principes déduits du magistère aux problèmes sociaux, culturels et politiques de notre époque. Les deux activités sont liées mais distinctes. En transmettant aux autres le magistère pontifical, le but est celui d’être les moins originaux possible, transmettant fidèlement l’essentiel de ce que les Papes ont voulu enseigner. En appliquant les principes qui se tirent du magistère aux problèmes d’actualité, le laïc fait au contraire une chose qui n’est pas interdite par le Magistère – au contraire, c’est ce qui a été constamment indiqué comme le devoir spécifique des laïcs -, mais il le fait sous sa responsabilité et sans engager la hiérarchie.
En théorie, étudier et appliquer le Magistère pontifical aux problèmes de l’heure présente est le devoir de tous les catholiques. En pratique un simple regard sur le panorama actuel nous confirme qu’ils sont peu nombreux ceux qui assument ce devoir comme thème. Parmi les problèmes de Alleanza Cattolica il n’y a certainement pas celui d’avoir trop de concurrents…
Deux des choses que les médias français et à leur suite le public français ont le plus de mal à assimiler, c'est que 1) les mouvements d'inspiration catholique n'engagent pas la hiérarchie et 2) la conséquence de ce principe : que la hiérarchie n'a pas à intervenir dans leurs moindres opinions ou prises de position. Ils sont libres de leurs politiques et de leurs opinions à l'égard de la hiérarchie qui n'a de titre à intervenir qu'en cas de manquement à la doctrine ou à la discipline de l'Eglise.
Ainsi on lit des articles qui reprochent au pape de ne pas reprocher à certains leurs tenues vestimentaires ou le choix de la langue (latine surtout) dans leurs prières, voire leurs options partisanes...
24.11.09
Massimo Introvigne : le rôle d'Alleanza cattolica s'insère dans la missionarité des laïcs.
Voici le texte du § 41 de Ecclesia in Europa de Jean-Paul II que j'ajoute au texte de monsieur Introvigne :Les mouvements sont des modes de vivre la « missionarité » de l’Eglise dans les très vastes domaines dans lesquels elle œuvre, et d’organisation de la vie de ses membres en vue de la sanctification. Les agences comme Alleanza Cattolica ne sont pas des mouvements (donc, entre autre, elles ne sont pas en concurrence avec les mouvements). Alleanza Cattolica, ne s’occupe pas – tout en ayant le plus grand respect pour ces œuvres de charité - de visiter les prisonniers (même si en Italie, pour des raisons plutôt connues, il est désormais plus facile aux prisonniers de nous visiter). En qualité d’agence, elle ne cherche pas de simples auditeurs ou personnes disponibles pour participer à des moments de vie commune, mais des « transmetteurs », c’est-à-dire de militants qui s’engagent à transmettre ce qu’ils ont reçu à travers des formes variées d’apostolat culturel, donc – encore une fois – disponibles pour passer par ces importants [prenants] « parcours, basés sur de sérieux apprentissages de vie ecclésiale, en particulier sur l’étude de la doctrine sociale » de laquelle Jean-Paul II parle dans son exhortation apostolique post-synodale de 2003 Ecclesia in Europa (n° 41)
"41. La participation des fidèles laïcs à la vie de l'Église est unique: le rôle qui leur revient dans l'annonce et le service de l'Évangile de l'espérance est en effet irremplaçable, car, « par eux, l'Église du Christ est présente dans les secteurs les plus variés du monde, comme signe et source d'espérance et d'amour ».72 Participant pleinement à la mission de l'Église dans le monde, ils sont appelés à montrer que la foi chrétienne est la seule réponse exhaustive aux interrogations que la vie pose à tout homme et à toute société, et ils peuvent implanter dans le monde les valeurs du Royaume de Dieu, promesse et gage d'une espérance qui ne déçoit pas.
L'Europe d'hier et d'aujourd'hui connaît une présence significative et l'exemple lumineux de telles figures de laïcs. Comme l'ont souligné les Pères du Synode, il faut évoquer entre autres, avec gratitude, le souvenir d'hommes et de femmes qui ont témoigné et qui témoignent du Christ et de son Évangile, par leur service de la vie publique et les responsabilités que celle-ci comporte. Il est d'une importance capitale « de susciter et de soutenir des vocations spécifiques au service du bien commun: des personnes qui, à l'exemple et avec le style de ceux qui ont été appelés “les pères de l'Europe”, sachent être les artisans de la société européenne de l'avenir, en l'asseyant sur les bases solides de l'esprit ».73
Il faut apprécier tout autant l'œuvre accomplie par des laïcs chrétiens, hommes et femmes, souvent dans une vie ordinaire et cachée, à travers d'humbles services qui leur permettent d'annoncer la miséricorde de Dieu à ceux qui sont plongés dans la pauvreté; nous devons leur être reconnaissants pour l'audacieux témoignage de charité et de pardon qu'ils donnent, évangélisant par ces valeurs les vastes horizons de la politique, de la vie sociale, de l'économie, de la culture, de l'écologie, de la vie internationale, de la famille, de l'éducation, de la vie professionnelle, du travail et de la souffrance.74 À cette fin, il est utile d'avoir des itinéraires pédagogiques qui rendent les fidèles laïcs capables d'un engagement de foi au sein des réalités temporelles. De tels parcours, fondés sur un sérieux apprentissage de la vie ecclésiale, en particulier sur l'étude de la doctrine sociale, doivent être en mesure de leur apporter non seulement la doctrine et le dynamisme, mais aussi les éléments spirituels adaptés qui soutiennent leur engagement vécu comme un authentique chemin de sainteté."
21.11.09
Massimo Introvigne fait le point sur Alleanza cattolica.
Massimo Introvigne est un sociologue venu du droit et de la philosophie. Comme militant, il est vice-président (vice-regente) de Alleanza cattolica. C'est à ce titre qu'il a donné l'interview que j'ai traduite avec son autorisation.
Cette interview dépasse le simple intérêt pour le mouvement (il se présente comme une agence.) Alleanza cattolica, il donne des ouvertures lumineuses sur la doctrine sociale de l'Eglise et des références doctrinales passionnantes, surtout sur le statut du laïcat.
Les questions sont de Irene Bertoglio une journaliste qui doit publier un livre qui contiendra cette interview.
Place à la traduction :
"Massimo Introvigne, vous êtes régent national adjoint, c’est-à-dire responsable adjoint national de « Alleanza Cattolica». En Italie il y a d’innombrables associations catholiques. La question vient spontanément : pourquoi une de plus ? A quoi sert spécifiquement Alleanza Cattolica ?
Vous avez raison : les façons dont l’Eglise, continuant la mission du Seigneur Jésus-Christ, rend possible sa rencontre sont innombrables. A partir du XIXème siècle (non sans prodromes au XVII et au XVIIIème siècles), la progression de la modernité, qui s’est accompagnée du sécularisme (lequel à la différence de la sécularisation – qui est une pure donnée de fait – est le processus entraîné par l’idéologie qui tend à exclure la religion de chaque domaine de la vie) a pour ainsi dire « fermé » à la mission que l’Eglise exerce par les clercs, la vie paroissiale et la liturgie un nombre toujours plus grand de milieux. Certainement depuis ses origines l’Eglise s’est affirmée par la mission, qui est liée à la nature même du monothéisme chrétien comme monothéisme universel, non destiné à un seul peuple. Et depuis le premier siècle, selon les analyses d’un grand sociologue – et pour moi un ami cher – comme Rodney Stark, « le véritable succès de la mission dépendait de missionnaires laïcs », qui étaient capables quelles qu’aient pu être les conditions, de pénétrer les milieux où les clercs réussissaient difficilement à se faire entendre. Avec l’avènement de la modernité, la missionarité des laïcs devient encore plus décisive."
(à suivre)
19.11.09
L'administration pénitentiaire dépendant du ministère de la justice condamnée par la justice administrative.
"La cour administrative d'appel de Douai a rejeté, le 12 novembre, le recours formé par le garde des Sceaux contre la décision du tribunal administratif de Rouen (...)
Les conditions de détention sont identiques à celles déjà jugées par le tribunal administratif de Rouen le 27 mars 2008 (...) à savoir : une cellule de 10,80 à 12,36 m2, occupée par au moins quatre détenus sur une longue période (12 à 24 mois), avec pour seul dispositif d'aération, une fenêtre haute de faible dimension sans possibilité satisfaisante de renouvellement d'air, des toilettes non cloisonnées, hormis par des portes battantes et un muret bas insuffisants à protéger l'intimité des détenus, ni équipées d'un système d'aération spécifique, et situées à proximité immédiate du lieu de prise des repas."
Un terme peut passer inaperçu : "au moins" c'est-à-dire que les détenus sont "au moins" quatre, mais qu'ils peuvent être plus nombreux... pudiquement le juge administratif ne précise apparemment combien... C'est beau la pudeur !
On est intéressé d'apprendre que la "justice" française viole les droits de l'homme. On le savait déjà par Outreau (entre autres), mais c'est une décision juridictionnelle qui le dit...
Il s'agit d'une maison d'arrêt, donc une prison susceptible d'accueillir les détenus non condamnés et détenus sans jugement... Ils sont donc présumé innocents... comme Treiber.
Le repas pris dans les remugles de sentines, de pisse et de m... par des présumés innocents, merci, chers magistrats français.
Heureusement que la Révolution française s'est faite contre la tyrannie ! Maintenant il n'y a plus de tyrans en France, c'est de foi républicaine.