21.11.09

Massimo Introvigne fait le point sur Alleanza cattolica.

La vie civique et religieuse italienne est différente de celle de la France. La société italienne est moins fragmentée. La culture italienne est d'un niveau nettement plus élevé que celui de la culture française (où par exemple la vie judiciaire fait penser aux films des Marx Brothers et où le débat entre lefebvristes et "progressistes" évoque une bagarre de "chiffonniers" pris de boisson).

Massimo Introvigne
est un sociologue venu du droit et de la philosophie. Comme militant, il est vice-président (vice-regente) de Alleanza cattolica. C'est à ce titre qu'il a donné l'interview que j'ai traduite avec son autorisation.

Cette interview dépasse le simple intérêt pour le mouvement (il se présente comme une agence.) Alleanza cattolica, il donne des ouvertures lumineuses sur la doctrine sociale de l'Eglise et des références doctrinales passionnantes, surtout sur le statut du laïcat.

Les questions sont de Irene Bertoglio une journaliste qui doit publier un livre qui contiendra cette interview.

Place à la traduction :

"Massimo Introvigne, vous êtes régent national adjoint, c’est-à-dire responsable adjoint national de « Alleanza Cattolica». En Italie il y a d’innombrables associations catholiques. La question vient spontanément : pourquoi une de plus ? A quoi sert spécifiquement Alleanza Cattolica ?

Vous avez raison : les façons dont l’Eglise, continuant la mission du Seigneur Jésus-Christ, rend possible sa rencontre sont innombrables. A partir du XIXème siècle (non sans prodromes au XVII et au XVIIIème siècles), la progression de la modernité, qui s’est accompagnée du sécularisme (lequel à la différence de la sécularisation – qui est une pure donnée de fait – est le processus entraîné par l’idéologie qui tend à exclure la religion de chaque domaine de la vie) a pour ainsi dire « fermé » à la mission que l’Eglise exerce par les clercs, la vie paroissiale et la liturgie un nombre toujours plus grand de milieux. Certainement depuis ses origines l’Eglise s’est affirmée par la mission, qui est liée à la nature même du monothéisme chrétien comme monothéisme universel, non destiné à un seul peuple. Et depuis le premier siècle, selon les analyses d’un grand sociologue – et pour moi un ami cher – comme Rodney Stark, « le véritable succès de la mission dépendait de missionnaires laïcs », qui étaient capables quelles qu’aient pu être les conditions, de pénétrer les milieux où les clercs réussissaient difficilement à se faire entendre. Avec l’avènement de la modernité, la missionarité des laïcs devient encore plus décisive."


(à suivre)

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