31.12.09

Débat "progressistes" contre "traditionalistes" ou la confusion des langues.

Monsieur Madiran dans un article consultable gratuitement daté d'aujourd'hui fait le point sur la pratique religieuse des catholiques français. Il polémique avec madame de Gaulmyn sur les raisons de cette baisse de pratique.

La pratique religieuse a baissé, même parmi les gens se disant catholiques. La pratique religieuse suppose la confession. Autrefois on était pratiquant même sans communier (normalement, comme encore aujourd'hui on devait se confesser et communier au moins une fois l'an pour pouvoir se dire "pratiquant"). Avec l'abolition pratique du jeûne eucharistique tout le monde, ou presque, communie. En France du moins, pratiquer, c'est communier chaque fois que l'on assiste à la messe, ce qui n'était pas le cas autrefois.

Mais surtout ce qui a changé, c'est le caractère belliqueux d'un certain épiscopat. Il a déclaré la guerre à son clergé et aux fidèles. C'est probablement, pour ce qui concerne la France, une suite sociologique de la crise d'Action française où l'épiscopat était invité à traquer le militant d'Action française, à le pourchasser et à l'exclure. (1)

C'est donc une habitude sociologique prise de traquer le fidèle chez un certain clergé. Qu'il y ait la guerre encore aujourd'hui contre les droits de fidèles, guerre menée par un certain épiscopat lui-même est un élément pas assez pris en compte. On n'est bien qu'en famille. Si au lieu de trouver une famille on trouve un tyran préoccupé par l'application d'une idéologie, on s'éloigne.
La violation d'un droit fondamental de l'homme met les fidèles dans un état de légitime défense. Procédant par analogie c'est peu comme un évêque qui violerait un séminariste, il pourrait être repoussé par le séminariste. Mais il faut compter que la plupart partiront et voteront avec leurs pieds.

En effet, la "nouvelle messe" a été introduite en violation des droits des catholiques. Le clergé et jusqu'au pape Paul VI lui même ont violé la liberté des évêques, des prêtres et des fidèles.

Dès lors le débat entre monsieur Madiran et monsieur Denis Pelletier tient de la confusion des langues. Chacun tient un monologue dans son coin. Ce monologue est sans rapport avec la réalité des droits faute d'un langage commun. Et le langage commun, c'est "droits de l'homme", "liberté religieuse".

Dès lors ,en cette occurrence, ce n'est plus le droit ecclésiastique qui fonde le droit des catholiques, mais le droit naturel qui lui est antérieur et qui le fonde. Tant que nous aurons à faire à des sociologues ou à des historiens non formés au droit, nous n'arriverons à rien car "ubi societas, ibi jus" et non science positive fermées à la métaphysique et donc au droit. En matière de société, ce n'est que la science sociale fondée sur la métaphysique qui est le langage commun. C'est la "fermeture des sciences humaines à la métaphysique" (2) que l'on retrouve jusque chez les intellectuels catholiques qui est la cause de la confusion babélienne.

(1) Je ne suis pas maurrassien et je pense que Rome avait parfaitement raison dans la condamnation de la doctrine d'Action française. Les maurrassiens ont, en théorie du moins, renoncé à leur doctrines fautives, l'affaire est donc close.

(2) Encyclique "Caritas in veritate" § 31, reprenant une expression de "Fides et ratio" de Jean-Paul II.

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