2.12.09

Contre l'interdiction des minarets, pour les évêques suisses.

Je reprendrai la publication de la traduction de l'interview de M. Intravigne, mais l'actualité m'inspire une prise de position qui me semble urgente :

Depuis le triomphe du oui au référendum suisse, les pauvres évêques suisses, quand ce n'est pas le pape, sont amèrement critiqués, voire insultés. Ils seraient rien moins que des dhimmis volontaires, des collaborateurs de l'impérialisme islamique.

Prenons bien garde à ne pas, par de mauvais arguments, donner des bâtons pour nous faire battre.

D'abord en critiquant les évêques suisses qui sont les pères dans la foi catholique des Suisses, on discrédite sa propre religion en les vilipendant.

Mais surtout on ne comprend pas qu'en critiquant les évêques sans les comprendre on est en train de légitimer la construction des minarets !

La liberté religieuse est un droit naturel fondamental de l'homme (et même le droit pivot autour duquel s'organisent tous les autres droits). Elle profite et s'impose à tous, musulmans, catholiques, chrétiens de diverses confessions ainsi que adeptes de toute confession ou non-confession.

C'est pourquoi, ce droit ne peut être violé, même pour qu'il arrive un bien : en l'occurrence les organisateurs du référendum avaient déclaré respecter la liberté religieuse des musulmans, mais simplement vouloir interdire les minarets comme symboles d'un désir de domination anti-démocratique.

Certes c'est bien de vouloir rappeler l'égalité fondamentale des tous les êtres humains quelle que soient leurs croyances ou incroyances, mais ce juste principe ne doit pas s'imposer par n'importe quel moyen.

Les évêques suisses l'avaient bien compris et avaient appelé les gens à le comprendre. Ils avaient même pris la précaution de faire observer, en substance, que la construction des minarets restait soumise aux lois laïques édictées en vue du bien commun.

En effet l'Etat, doit respecter et faire respecter la liberté religieuse, laquelle liberté religieuse fait partie du bien commun laïc.

C'est dans le deuxième aspect de la formule qu'il faut aller chercher la discipline de la construction de tout édifice religieux.

Aucun édifice religieux ne peut être destiné à violer la liberté religieuse, il ne peut donc être destiné à crier un message religieux, car, fondé sur un prosélytisme illicite, cela s'oppose à la liberté religieuse de la population (y compris de la population de confession musulmane).

Mais cette règle est valable pour toutes les religions, y compris la religion catholique.

Il n'y avait donc pas à interdire les minarets comme tels, mais à interdire toute violation de la liberté religieuse ou la construction de tout édifice (ou partie d'édifice) destiné à violer la liberté religieuse.

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