11.12.08

Soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Vers le dialogue des cultures

Le 10 décembre 1948 l'ONU adoptait la déclaration universelle des droits de l'homme.

Le but de cette déclaration est d'enlever tout prétexte à la révolte, en donnant à tout individu et à chaque individu le pouvoir juridique d'invoquer les droits de l'homme.

Cependant, en pratique, l'application des droits de l'homme est laissée à l'appréciation des Etats.

Il n'existe du fait de cette déclaration aucune voie de droit pour l'individu. Pour faire observer l'application effective des droits de l'homme, l'ONU s'en remet aux autorités des Etats. Le "régime de droit" en reste au niveau des déclarations de principes.

La France adopte ce texte mais ne le reconnaît pas dans sa constitution. La constitution française ne fait référence qu'à la déclaration du 26 août 1789, en partie responsable des totalitarismes du XXème siècle ("la loi est l'expression de la volonté") et au préambule de la constitution de 1946 très daté et aujourd'hui obsolète sur beaucoup de points. Il est urgent de "faire le ménage" dans les déclarations de principes de la constitution française actuelle.

Le préambule de l'ONU insiste sur la nécessaire "conception commune" à l'humanité entière desdits droits de l'homme.

Sur ce point, soixante après, c'est l'échec puisqu'il existe une "déclaration des droits de l'homme en islam" qui rompt avec la "conception commune" et énerve les droits de l'homme, jusqu'à les baffouer.

L'article 1 de cette déclaration islamique consacre ainsi l'inégalité des êtres humains :

"b)Les hommes sont tous sujets de Dieu, le plus digne de sa bénédiction étant celui qui se rend le plus utile à son prochain. Nul n'a de mérite sur un autre que par la piété et la bonne action."

L'article 2 dénie la liberté du célibat etc.

Cependant cette déclaration islamique du 5 août 1990 adoptée par l'Organisation de la conférence islamique a le mérite de poser la question du fondement de la dignité. Certes elle ne lui apporte pas une réponse valable ( La "consolidation" de la dignité est fondée sur la "vraie foi" selon l'article 1er)

"Réaffirmant le rôle civilisateur et historique de la Ummah islamique, dont Dieu a fait la meilleure Communauté; qui a légué à l'humanité une civilisation universelle et équilibrée, conciliant la vie ici-bas et l'Au-delà, la science et la foi; une communauté dont on attend aujourd'hui qu'elle éclaire la voie de l'humanité, tiraillée entre tant de courants de pensées et d'idéologies antagonistes, et apporte des solutions aux problèmes chroniques de la civilisation matérialiste;" dit la première phrase du préambule.


Or il faut arriver à une conception commune à l'humanité entière. Il est nécessaire par le dialogue des cultures (de l'éthique surtout) d'arriver à une conception commune.

Car si la déclaration universelle des droits de l'homme est valable, elle manque de fondement. La dignité est posée comme un postulat, ce que ne manquent pas d'oberver les musulmans. Et si la déclaration des droits de l'homme en islam a un fondement en Dieu, elle dévie en pratique et dénie la liberté, l'égalité et la fraternité.

C'est donc l'objet du dialogue des cultures dont a parlé le pape dans son discours de Regensbourg du 12 septembre 2006 d'arriver à une entente véritable sur le plan moral entre tous les peuples et tous les individus quelles que soient leurs croyances.

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