11.9.08

Syllabus vs Dignitatis humanae ?

Lors de la visite du pape, les médias s'amusent à présenter le pape comme "conservateur", voire pro-lefebvriste, et en opposition à promouvoir des personnages prétenduement libéraux, réalistes etc.

Les plus savants opposent le catholicisme de Pie IX, celui du Syllabus, à celui de Vatican II. Cette opposition est prise comme comme un fait pas certains évêques et bon nombre de catholiques. Cette opposition fonde le schisme lefebvriste. Pour les lefebvristes, ils sont pour l'Eglise d'avant Vatican II (à vrai dire ils se considèrent comme l'Eglise), les autres sont des libéraux.

Ecartons le point de vue sociologique sous lequel cette discrimination est peut-être vraie. Considérons la doctrine qui seule est humainement déterminante.

Doctrinalement le Syllabus ne s'oppose en rien à Dignitatis humanae.

Mais que condamne le Syllabus en matière de religion ; par exemple le Syllabus (8 décembre 1864) ? :

"XLIV. L'autorité civile peut s'immiscer dans les choses qui regardent la religion, les mœurs et le gouvernement spirituel. D'où il suit qu'elle peut juger des Instructions que les pasteurs de l'Église publient, d'après leurs charges, pour la règle des consciences ; elle peut même décider sur l'administration des sacrements et les dispositions nécessaires pour les recevoir (7, 26)"

Ce qui est une proposition condamnée (il faut donc la considérer comme fausse).

La deuxième phrase condamne les prétentions de certains gouvernements du XIXème siècle à s'immiscer dans la vie religieuse des peuples.

Lapremière donne le principe "L'autorité civile peut s'immiscer dans les choses qui regardent la religion, les mœurs et le gouvernement spirituel." Proposition condamnée d'où il suit que le gouvernement n'a pas de compétence en matière de définition des moeurs (il n'a pas de doctrine morale, sa doctrine il la reçoit des autorités morales et religieuses et de la nature de l'homme).

S'il n'a pas de compétence pour édicter une doctrine morale, il en a encore bien moins en matière de doctrine religieuse.

C'est d'ailleurs le principe de la saine laïcité.

Dignitatis humanae ne dira pas le contraire, elle confirmera ce principe et en tirera la liberté religieuse.

Tout le débat sociologique et médiatique auquel se laissent prendre les peuples est donc sans aucun intérêt.

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