21.7.16

Le Conseil d'État a une conception clivante de l'ordre public

Lu sur Le Figaro cette déclaration de M. Valls:

« Cette adaptation de la loi de 1955 était rendue nécessaire par la décision du Conseil constitutionnel du 19 février, qui avait censuré cette disposition faute de garanties légales propres à assurer une conciliation équilibrée entre la sauvegarde de l'ordre public et le droit au respect de la vie privée», a ajouté Manuel Valls. Les Sages avaient en effet décidé le 19 février de censurer une partie de la loi sur l'état d'urgence concernant les saisies informatiques lors des perquisitions. »

Les prétendus "sages" du Conseil d'État ne savent-ils pas que le respect de la vie privée fait partie de l'ordre public ?

Dans le cas de l'attentat de Nice, si l'on croit à la version officielle voici un petit ouvrier chauffeur livreur qui n'a jamais fait parler de lui pour des activités non pas islamistes, mais simplement musulmanes, qui n'a jamais tué ne serait-ce qu'une fois, même par accident, qui n'est pas connu des services de renseignements, voilà donc notre homme qui en trois jours s'est "radicalisé".

Quel intérêt d'avoir dans ce cas extraordinairement grave d'avoir la possibilité de confisquer ses ordinateurs sans aucune intervention d'un magistrat ? Aucun.

Mais surtout le fait de donner à l'administration la possibilité de saisir ses ordinateurs est non seulement un viol de la vie privée, mais encore un vol entraînant des conséquences sur le droit d'auteur et la liberté de pensée et d'expression et évidemment le droit de propriété.

Sous-bois Alta valle di Susa (Italie)


Je rappelle d'ailleurs que la garantie présentée par la magistrature française est illusoire puisque les magistrats français ont ordonné ou au moins autorisé le vol des ordinateurs de monsieur Reynouard, selon les affirmations de monsieur Reynouard lui-même, à quatre reprises. Je rappelle que la moralité de nombreux magistrats laisse à désirer (voir mon blog).

Ce n'est donc pas d'état d'urgence dont les Français ont besoin mais de plus de liberté d'expression dans le cadre d'un véritable ordre public ferme et véritablement impartial interdisant les appels à l'homicide dans tous les discours, y compris religieux. Il ne faut faire acception d'aucune religion, d'aucune opinion religieuse ou a-religieuse (donc y compris les discours marxistes d'appel à l'homicide). Il est donc parfaitement vrai de dire que l'État ne peut viser aucune croyance particulière et qu'il ne peut viser l'islam plutôt que le catholicisme ou d'autres obédience religieuses chrétiennes ou le judaïsme ou l'athéisme (etc.) C'est la parfaite égalité de tous, sans distinction de croyances.

Repentons-nous car "Il est plus tard que vous ne croyez"


C'est un renforcement de l'ordre public de liberté qu'il faut, un renforcement de la protection de la vie privée, un rétablissement de la liberté d'expression politique, pas l'inverse. Il ne faut pas de tyrannie, il faut l'authentique liberté des hommes.

Inutile de faire observer que Manuel Valls et le Conseil d'État (dans la mesure où Valls dit vrai) se fourvoient complètement en opposant l'ordre public et le respect de la vie privée. Ce faisant d'ailleurs ils ouvrent la voie, au moins en principe. à l'annihilation de tous les droits de l'homme.

Le Conseil d'État a-t-il lu l'article 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme ?

« Article 30
Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »

Comme l'humanité est un bloc, l'ordre public est un bloc, les droits de l'homme sont un bloc. Il n'y a pas d'arrangement vaseux entre l'ordre public d'un côté et les droits de l'homme de l'autre, il y a l'ordre public qui protège la vie privée, le droit de propriété et la sécurité d'un seul bloc.

Ce n'est que le Christ-Roi qui peut nous apporter cette authentique liberté, ce parfait équilibre des droits et des devoirs. Encore faut-il demander à Jésus de venir régner sur nos cœurs, nos lâches cœurs (1).

(1) Gli Italiani, tutti ladroni, l'expression est volée à Racine:

 « Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes,
Semblait-il seulement qu'il eût part à mes larmes ?
Et je le plains encore ! Et, pour comble d'ennui,
Mon coeur, mon lâche coeur s'intéresse pour lui »

Déclare Hermione amoureuse de Pyrrhus. Fin connaisseur du cœur féminin, ce Jean Racine. (Dans la langue de Racine, le terme "ennui" a un sens beaucoup plus fort qu'il ne l'a aujourd'hui. On dirait probablement aujourd'hui "torture morale")

Aucun commentaire: