27.1.09

L'intégrisme, Benoît XVI et la liberté religieuse

Le pape a décidé de reconsidérer les situations canoniques des quatre évêques "intégristes".

Le décret de levée de l'excommunication ne s'arrête pas là et espère un retour à la pleine communion avec l'Église qui ne sera possible que par le
"témoignage d'une vraie fidélité et d'une vraie reconnaissance du magistère et de l'autorité du pape par la preuve de l'unité visible".

Selon le quotidien "La Croix" un tsunami de réactions hostiles s'abat sur la décision du pape. Le Pèlerin titre sur le "retour en grâce des intégristes", ce qui est un mensonge, mais passons...

Il s'agit de la levée d'une sanction, d'une peine religieuse. Un peine peut chercher soit à tirer vengeance d'un acte, soit à améliorer celui auquel elle est infligée. En l'occurrence les évêques "intégristes" ont dit leur volonté de "rester catholique" par une lettre du 15 décembre 2008 et affirmé que cette peine les faisait souffrir (donc il n'y a plus de mépris de l'autorité de l'Église). Il est logique de l'autorité reconsidère la décision pénale.

Ne pas oublier qu'en 1988, les mêmes avaient nargué l'autorité en disant ne pas reconnaître la validité de la sanction ; Mgr Lefebvre disant même qu'il devrait pouvoir juger les autorités !

Ceux qui parlent de "retour en grâce", de "réintégration" "d'abandon de Vatican II", de "retour en arrière de quarante ans" n'ont rien compris aux enjeux de l'affaire.

Pour les autorités du Vatican, il s'agit de demander aux lefebvristes de reconnaître Vatican II, son autorité et ses décisions, cette condition de fond n'étant pas remplie, il y a du chemin à parcourir au moyen de discussions et de l'établissement d'une structure de dialogue. En attendant dans cette affaire en évolution, pour l'instant l'utilité de la peine religieuse n'est plus évidente elle est donc levée par le pape.

Gardons à l'esprit que nous sommes ici dans une matière RELIGIEUSE.

Donc :

Quoiqu'il en soit de ces évidences en faveur de la décision papale de levée des sanctions, cette décision constitue un élément d'une affaire interne à l'Église.

Nous n'avons ni à approuver, ni à désapprouver et cela en vertu du plus précieux des droits de l'homme : celui de vivre notre religion de la façon dont nous jugeons que Dieu nous appelle à la pratiquer.

Je veux dire en vertu du droit de l'homme fondamental que constitue la liberté religieuse, ce droit de l'homme fondé sur le premier commandement de Moïse et explicité par Edith Stein nous n'avons pas à juger de même que nous n'avons pas à être jugés.

Voir Dignitatis humanae :

En outre, par nature, les actes religieux par lesquels, en privé ou publiquement, l'homme s'ordonne à Dieu en vertu d'une décision personnelle, transcendent l'ordre terrestre et temporel des choses. Le pouvoir civil, dont la fin propre est de pourvoir au bien commun temporel, doit donc, certes, reconnaître et favoriser la vie religieuse des citoyens, mais il faut dire qu'il dépasse ses limites s'il s'arroge le droit de diriger ou d'empêcher les actes religieux.

Si cela est vrai pour le pouvoir civil, combien encore plus cela s'impose-t-il aux particuliers (le pouvoir civil étant la réunion des laïcs en vue du bien commun politique).

La liberté religieuse interdit de juger les quatre évêques sur le plan religieux, et interdit a fortiori de juger le jugement pénal du pape et des autorités du Vatican.

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