28.5.07

Pour le droit d'ingérence humanitaire

Je me sens plus proche de Kouchner que de Védrine.

Il faut un ordre public international et il faut que cet ordre public soit garanti par des organisations internationales.

"Message du pape paul VI À monsieur leopold benites, président de la XXVIII assemblée générale des nations unies"

"Nous renouvelons nos vœux à votre noble et haute Assemblée, confiant qu’elle continuera inlassablement à promouvoir entre les nations le respect et l’application des principes solennellement énoncés dans la Déclaration universelle, dans un effort sincère pour transformer la famille humaine en une communauté mondiale fraternelle, dans laquelle tous les fils des hommes pourront mener une vie digne de celle de fils de Dieu.

Du Vatican, le 10 Décembre 1973."

du site du vatican

Il s'agit non seulement de respect, mais encore d'application.

Il est très dommage que les catholiques laissent à Monsieur Kouchner, qui ne respecte notamment les droits de l'homme à la vie, le monopole de l'invocation de ces droits et du droit d'ingérence, alors que l'Eglise le demande.

"On objecte parfois que cette collaboration de tous les Etats pour promouvoir les droits de l’homme constitue une ingérence dans les affaires internes. Mais n’est-il pas vrai que le plus sûr moyen, pour un Etat, d’éviter des immixtions de l’extérieur, c’est précisément de reconnaître et d’assurer lui-même sur les territoires de sa juridiction le respect des droits et des libertés fondamentales?"

Paul VI ibidem.

Que l'on songe que le très grave mépris des droits de l'homme que constitue l'encouragement, la subvention de l'avortement fonde un droit d'intervention de la communauté internationale. Que le mépris du droit de propriété privée, s'il est très grave fonde aussi un droit d'ingérence


Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948 :

Article 17 : "1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.

2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété"

que l'on songe que la déclaration des droits de l'homme de 1948 condamne la confiscation du salaire du lundi de Pentcôte :

Art. 23 "3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante "

Donc Monsieur Kouchner a raison sur la limitation de souveraineté (la chrétienté n'était rien d'aute que cette limitation), mais il n'a pas une conception saine des droits de l'homme puisqu'il ne les respecte pas : droit à la vie, droit au salaire, droit à la propriété (impôts excessifs)

Les pays où il a gouverné, ceux qui sont persécutés, auraient pu lui dire "balayez d'abord devant votre porte."

Je suis quand même bien d'accord avec Kouchner sur le fait que la souveraineté absolue d'un Etat sur son territoire n'est pas dans l'ordre moral international. Le respect des droits de l'homme prime cette souveraineté.

Pour la mise en oeuvre, je suis naturellement réservé car il faut :

- Un titre qui ne peut émaner que d'une organisation internationale moralement éprouvée et réellement sans partie pris (seul le Vatican pourrait avoir une autorité morale suffisante)

- Une prudence afin que l'intervention ne rende pas la situation pire (voir le problème de l'Irak, par exemple) qu'avant l'intervention

Bref toutes sortes de conditions, il ne s'agit pas d'agir inconsidérément.

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