8.5.11

Abbé de Tanouärn : un enseignement de Léon XIII incompris

Poursuivant son œuvre où se mêle le bon et le moins bon, voire le pire, le Salon beige relaie un article de l'abbé de Tanoüarn sur la "laïcité".

L'abbé de Tanouärn veut expliquer la laïcité historique de la IIIème République. Chemin faisant il rencontre Léon XIII et le concordat, soit la IIIème République avant la loi du 10 décembre 1905.

Il explique la situation de cette époque comme cela


L'enseignement de Léon XIII a tenté de prolongé cette vision du Concordat, selon laquelle le prêtre est rémunéré par l'Etat parce que l'Eglise a un rôle social clair.


Passons sur la faute d'orthographe qui peut échapper (il m'en échappe, hélas !), mais sur le fond, on ne peut pas être d'accord. La rémunération des ministres du culte (catholiques, protestants et juifs) n'est en rien tributaire d'une conception du rôle social du prêtre. Le concordat est un accord tendant à compenser les spoliations révolutionnaires au détriment des religions concernées (catholique, protestante et juive). Il ne reconnaît aucun rôle social particulier aux ministres du culte qui justifierait leur rémunération par le Trésor public. Il s'agit d'un accord de justice financière. comme je l'ai rappelé plusieurs fois sur mon blog. (voir aussi mon post du 21 septembre 2006 sur le rapport Machelon)

L'abbé de Tanoüarn ferait bien de surveiller ses arguments, car il prétend qu'actuellement on pourrait en revenir à une notion (qui n'a jamais existé) de financement des cultes par l'État en raison de leur rôle social (ce qui est la conception révolutionnaire de Constitution civile du clergé).

Mais cela est contraire à la liberté religieuse et vient conforter ceux qui réclament le financement des mosquées par l'État.

L'enseignement de Léon XIII n'a rien à voir avec les prises de position très dangereuses de l'abbé de Tanoüarn.

Dans ce cadre d'ailleurs la loi de 1905, quoique voleuse, n'est pas la pire des solutions. La pire des solutions c'est les ministres du culte considérés comme chargés d'une mission de service public.

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