12.1.09

Le drame de l'intégrisme catholique

Mon curé fait précéder une des prière de la messe de "Oui, alors vraiment, avec les musulmans..."

Cette formule est absurde. Pour un catholique, prier en tant que musulman n'est pas un titre à prier. De plus les musulmans rejettent avec horreur le "Notre Père", on ne peut les forcer à prier le Notre Père puisqu'ils le refusent. Cela m'indispose tellement que je ne vais plus à sa messe.


Je me retire sur la pointe des pieds.

D’un côté un clergé plein de bonnes intentions, mais kantien et relativiste. Pour lui les mots, la loi ne comptent pas, car la connaissance métaphysique ne compte pas.

De l’autre côté, des « intégristes » qui détruisent tout espoir et font le jeux des relativistes.

Lisant sur le forum catholique ce post d' un nommé "austremoine" (pseudo), il me semble bien résumer involontairement ce drame intellectuel.

Austremoine cite un extrait d’une sienne lettre écrite à Mgr Simon évêque de Clermont-Ferrand qui a trouvé paternellement en Austremoine une âme blessée :

"Oui blessé je le suis, et comme beaucoup de catholiques, par des cérémonies scandaleuses, par des messes sacrilèges, par des homélies blasphématoires, par des prêtres indignes et par des évêques qui prêchent une doctrine fausse. La société est malade ne plus savoir ce qu’est le péché, ce qu’est aussi la miséricorde, le pardon, la croix, le sacrifice, la résurrection. La société est malade parce que les représentants de l’Église ont abdiqué la tâche si noble qui leur a été confiée.
Jamais je ne vous ai entendu condamner l’avortement, le divorce, la contraception, jamais on ne vous a entendu dénoncer ces pratiques qui ruinent la famille. Même la loi naturelle, le fondement primaire de la société, vous ne le défendez pas ! Mais on vous entend pour défendre la séparation de l’Église et de l’État, la collégialité, la liberté religieuse, autant de doctrines fausses qui ont été condamnées par l’Église et qui ruinent la foi du peuple et deux millénaires d’évangélisation."


Que les évêques français soient infestés de marxisme, je l’ai prouvé. Je suis aussi blessé qu’austremoine par les dérives marxistes, darwinistes, relativistes, indifférentistes, kantistes d'un certain clergé.

Cependant, le même austremoine condamne « la séparation de l’Église et de l’État, la collégialité, la liberté religieuse, autant de doctrines fausses qui ont été condamnées par l’Église. »

Incompétent sur ce problème purement ecclésial, je ne parlerai pas de la collégialité.

Mais, la séparation de l’Église et de l’État n’est pas la pire condition de l’Eglise, elle peut être défendue.

« Puisque l'État, rompant les liens du Concordat, se séparait de Église, il eût dû comme conséquence naturelle lui laisser son indépendance et lui permettre de jouir en paix du droit commun dans la liberté qu'il prétendait lui concéder. »
Ces paroles de saint Pie X (Vehementer nos 1906) démontrent que la séparation de l’Eglise et de l’Etat n’est pas le pire, le pire c’est la tentative de soumission de l’Eglise à l’Etat.

Saint Pie X examine la loi faussement appelée de séparation :

« après avoir proclamé la liberté du culte, elle en restreint l'exercice par de multiples exceptions, quand elle dépouille l'Église de la police intérieure des temples pour en investir l'Etat, quand elle entrave la prédication de la foi et de la morale catholiques et édicte contre les clercs un régime pénal sévère et d'exception, quand elle sanctionne ces dispositions et plusieurs autres dispositions semblables où l'arbitraire peut aisément s'exercer, que fait-elle donc sinon placer l'Église dans une sujétion humiliante et, sous le prétexte de protéger l'ordre public, ravir à des citoyens paisibles, qui forment encore l'immense majorité en France, le droit sacré de pratiquer leur propre religion? »

Saint Pie X défend la liberté religieuse (le droit sacré de pratiquer sa religion) et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, cette dernière notion étant envisagée comme un moindre mal.

Le droit sacré de pratiquer sa religion est valable pour tous les humains. Il est opposable, par le peuple catholique, à la hiérarchie actuellement régnante et encore plus au autorité laïques.

Ce texte de saint Pie x prouve que la liberté religieuse, qui fait partie de la doctrine infaillible de l’Eglise n’est pas et n’a jamais été condamnée par elle. Elle est au contraire nécessaire à la protection de l’Eglise et des droits de l’homme.

D’un côté un clergé luttant contre la liberté religieuse dans l’Eglise en empêchant les croyants de prier au moyen de formules licites, et, de l''autre des personnes emportées par leur indignation qui finissent par devenir schismatiques et hérétiques en condamnant la doctrine infaillible de l’Eglise sur la liberté religieuse. C’est le drame intégriste et épiscopal.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Quel bonheur de vous voir citer Vehementer nos !
Enfin un catholique qui cite autre chose que le Concile ! "Le" concile Vatican II bien sûr!

Mais mon bonheur a été de courte durée puisque j'ai vite constaté que vous ne citiez, comme s'il s'agissait de la thèse principale de cet enseignement qu'un passage mineur et concessif !
Mais comme vous avez eu l'honnêteté ce mettre le lien vers le document complet, j'y suis allé et ai lu cette thèse fondamentale qui me porte à conclure que c'est Austremoine qui a raison et vous qui avez tort.

Lisez avec moi :

Fausseté du principe de la Séparation

Qu'il faille séparer l'Etat de l'Eglise, c'est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l'Etat ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d'abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le créateur de l'homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l'existence comme il nous soutient.

Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l'honorer.

En outre, cette thèse est la négation très claire de l'ordre surnaturel; elle limite, en effet, l'action de l'Etat à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n'est que la raison prochaine des sociétés politiques, et elle ne s'occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle proposée à l'homme quand cette vie si courte aura pris fin.

Et pourtant, l'ordre présent des choses qui se déroulent dans le temps se trouvant subordonné à la conquête de ce bien suprême et absolu, non seulement le pouvoir civil ne doit pas faire obstacle à cette conquête, mais il doit encore nous y aider.

Qu'en pensez-vous ?