10.1.07

Réflexions sur le" bébé médicament".

Un bébé-médicament ou un bébé double espoir, qu’est-ce ?

Déjà le Code de la Santé Publique permet à des parents qui ont eu recours à la fécondation in vitro de permettre que soit poursuivies des recherches sur l’embryon atteint (ou prétendument atteint) d’une maladie à des fins de « recherches ».

Or les parents n’ont aucun droit à disposer de la vie et du corps de leur enfant. Il leur est confié, mais c’est n’est pas au sens de « propriété » par « leur enfant ».

En l’occurrence, le bébé médicament, c’est un processus à étape.

D’abord, un enfant malade, d’une maladie génétique, c’est-à-dire d’une maladie inscrite dans les chromosomes. Donc la décision de mettre au monde un enfant conçu pour permettre un prélèvement susceptible d’améliorer la situation de santé de son frère ou de sa sœur handicapé.

Dès la décision prise par les parents, et l’accord des médecins spécialement désignés pour pratiquer ce genre de processus, on va passer à la réalisation.

En « un »la conception in vitro de plusieurs enfants.

En « deux », c’est la sélection d’un embryon en fonction de son patrimoine génétique. Et donc, c’est la destruction des autres frères et sœurs.

En trois, c’est l’implantation de l’embryon dans l’utérus de la mère. Et donc la grossesse et l’accouchement.

C’est alors un prélèvement, qui peut être douloureux, sur le bébé d’une substance susceptible de soigner l’aîné handicapé.

Rien ne se fait sans l’accord des parents et des médecins spécialisés.

On peut s’interroger sur la fécondation in vitro, avec tout ce que cela comporte, mais ce n’est pas ici mon propos.

L’intention des parents ne semble pas moralement condamnable : avoir un enfant pour qu’il vienne en aide à son aîné, n’est pas moins bien que de l’avoir par hasard ou par amour.

Cependant, on peut surtout s’interroger sur le prélèvement fait sur un enfant incapable de donner son consentement. S’il s’agit d’un prélèvement douloureux et ou risqué, il est inadmissible que d’autres que lui décide, seraient-ils les parents.

Des solutions plus humaines existent :

« Mais que proposer aux familles confrontées aux souffrances d’un enfant qui a urgemment besoin d’une greffe de moelle ? Il faut trouver dans le monde un donneur compatible ! C’est difficile actuellement, mais c’est possible, et certainement moins coûteux en vies humaines que la technique des « bébés-médicaments ». Pour couper court à tout eugénisme, il convient de développer les registres de donneurs et d’encourager les gens au don d’organe, de sang et de moelle osseuse. Le don de moelle osseuse d’un adulte compatible rendrait en effet inutile le recours aux « bébés-médicaments »

le diocèse de Bâle en Suisse consultable ici :

http://www.bistum-basel.ch/seite.php?na=1,1,0,60573,f

donne une bonne analyse valable pour tous.

L’être humain est sacré, serait-il faible, petit, sans influence. Toute forme de disposition le concernant sans son consentement est inadmissible. C’est faire revivre l’esclavage où l’autre est considéré comme une chose.

Je crois beaucoup à un argument, selon moi imparable : si vous acceptez d’enfreindre ces principes, vous risquez que cela vous soit appliqué demain. Vous n’aurez aucun argument pour vous y opposer. Si la force vous fait défaut, vous ne pourrez même plus parler à l’intelligence des criminels, car vous vous serez disqualifié par vos prises de position.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous indiquez dans votre texte : "je crois beaucoup à un argument, selon moi imparable : si vous acceptez d’enfreindre ces principes, vous risquez que cela vous soit appliqué demain".

Votre remarque est fondée sur la Parole "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse", et par la même vous faites, me semble-t-il, appel à l'intérêt bien compris de la personne agissante. Il s'agit d'une prescription négative, le début d'une prise de conscience spirituelle.

Je crois que l'étape suivante dans un chemin spirituel Chrétien est la prescription positive, l'entrée dans le régne de l'Amour : "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement", et son corollaire, la Parole "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme"

Aimer... Et non tuer comme nous y invite la société contemporaine et ses "legislateurs".

Unknown a dit…

Merci de votre commentaire, Monsieur Pef.

Effectivement, l'argument que j'emploie, et qui me frappe, pourrait se réduire apparemment à "ne fais pas à autrui..."

Ce qui est exprimé légèrement différemment par "aujourd'hui tu commets une injustice à mon égard, demain... ce sera ton tour."

Cet argument contient une menace que l'on pourrait formuler ainsi : "tu n'auras aucun argument à opposer à ceux qui te feront du mal."

Cet argument, s'adresse donc à l'intelligence : vous détruisez les principes, vous méprisez votre propre intelligence, une fois que vous l'aurez méprisée, vous ne pourrez plus l'opposer aux autres hommes.

Et même, vous ne pourrez plus vous l'opposer à vous même, vous vous serez réduits à l'état d'esclave de vos passions et de celles des autres.

C'est donc un argument intellectualiste, contre l'utilitarisme, le pragmatisme, le culte de l'efficacité pris comme principe absolu.

Car le culte de l'efficacité se réduit, quoique l'on dise, à "La fin justifie les moyens", c'est un principe qui conduit à la barbarie.

C'est aussi une tentation permanente pour l'homme. Cette tentation, c'est de renoncer à son intelligence, à renoncer l'image de Dieu qui est en nous.

"Renoncer à son intelligence ?", pas tout à fait, c'est plutôt l'avilir pour la faire servir à la ruse, au mensonge, aux "trucs".

Ainsi l'homme escamotera les données qui font constater que l'embryon est un être humain et cela pour être libre de faire du bien. Ce premier escamotage, on s'en absout, en raison du bien qui va en sortir (pense-t-on).

On va encore s'en absoudre en se disant que de même que les générations précédentes ne pouvaient pas faire ce que l'on fait (est-ce si vrai ?...), si, nous, nous avons le progrès technique, nous n'allons pas nous embarasser de vieilles lunes morales. Le progrès technique "justifie" notre mépris des principes. Cependant, les deux domaines d'applications de l'intelligence n'étant pas du même ordre, il est évident que ce raisonnement contient un paralogisme.

Mais pour en revenir à votre objection, notre pape, à la suite de Jean-Paul II, nous recommande effectivement les arguments positifs, plutôt que les arguments négatifs en morale en particulier. J'aurais envie de dire positivement : aime ton intelligence, aime-toi, respecte-toi, tu respecteras les autres.

"Tu t'es vu quand tu as bu ? Tu t'es vu quand tu dis n'importe quoi, par peur, par respect humain, par un faux respect pour les autorités."

Bon, allez, voilà que j'utilise encore un argument négatif, vous rectifierez de vous-même, Cher Pef.

Un dernier mot, lorsque saint Jean-Baptiste est mis à mort, il l'est pour avoir fait remarquer à Hérode Antipas qu'il était illicite de vivre en concubinage avec la femme de son frère, et cela d'autant plus que c'est un inceste. Pourtant Hérode aimait Jean, mais sa passion passait avant tout et il en voulait à Jean de lui avoir fait observer qu'il devait renvoyer cette femme (sans doute était-il allé le consulter et n'était pas content de la consultation), alors il le fait emprisonner. C'est du genre "tu vas aller moisir en prison, quand tu auras changé d'avis, je te libèrerai. Je t'aime bien, mais tu m'agaces avec tes principes." De plus Hérode aurait bien voulu tuer Jean-Baptiste, mais il avait peur des réactions du peuple qui aimait Jean, et cela d'autant plus que Jean était Juif et Hérode Iduméen. Manque de chance pour lui, il fait un voeu imprudent la femme qu'il aime lui fait demander la tête de Jean, il cède.

Aujourd'hui, à plus de deux mille ans, Jean est un homme pour l'éternité, Hérode une larve, un misérable.

Je m'aperçois que cette histoire vous justifie plus qu'elle ne me justifie, puisqu'Hérode a survécu, Jean est mort.

Personne n'a plus jamais reproché à Hérode sa liaison avec la femme de son frère. Hérode avait gagné, il était le plus fort, il pouvait vivre tranquillement avec la femme qu'il aimait, son frère Philippe et Jean étaient vaincus. Fin de l'épisode.

Math. XIV

"3 Hérode, en effet, ayant fait arrêter Jean, l'avait chargé de chaînes et jeté en prison, à cause
d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
4 car Jean lui disait : " Il ne t'est pas permis de l'avoir (pour femme). "
5 Volontiers il l'eût fait mourir, mais il craignait le peuple, qui le regardait comme un prophète.
6 Or, au jour anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa devant (les
convives) et plut à Hérode,
7 qui promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait.
8 Elle, à l'instigation de sa mère : " Donne-moi, dit-elle, ici, sur un plateau, la tête de Jean le
Baptiste. "
9 Le roi fut contristé; mais, à cause des serments et des convives, il commanda qu'on la (lui)
donnât.
10 et il envoya décapiter Jean dans la prison.
11 Et la tête, apportée sur un plateau, fut donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère.
12 Ses disciples vinrent prendre le corps et lui donnèrent la sépulture; puis, ils allèrent informer
Jésus. "