« Dans l’histoire, les règlements juridiques ont presque toujours été motivés de façon religieuse: sur la base d’une référence à la divinité on décide ce qui parmi les hommes est juste. Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu. Avec cela les théologiens chrétiens se sont associés à un mouvement philosophique et juridique qui s’était formé depuis le IIème siècle av. JC. Dans la première moitié du deuxième siècle préchrétien, il y eut une rencontre entre le droit naturel social développé par les philosophes stoïciens et des maîtres influents du droit romain [3]. Dans ce contact est née la culture juridique occidentale, qui a été et est encore d’une importance déterminante pour la culture juridique de l’humanité. De ce lien préchrétien entre droit et philosophie part le chemin qui conduit, à travers le Moyen-âge chrétien, au développement juridique des Lumières jusqu’à la Déclaration des Droits de l’homme et jusqu’à notre Loi Fondamentale allemande, par laquelle notre peuple, en 1949, a reconnu «les droits inviolables et inaliénables de l’homme comme fondement de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde».Les sources du droit :
« [Le christianisme renvoie] à la nature et à la raison comme vraies sources du droit (...) »
Le Pape poursuit : les théologiens chrétiens exigent, oui, ils "exigent" que le droit ne soit pas un droit religieux, mais un droit rationnel, lui-même reflet de la « Raison créatrice de Dieu ».
Cette doctrine est en opposition frontale avec la doctrine islamiste de la "Charia". Elle condamne aussi les doctrines de ceux qui veulent que le droit soit nécessairement irréligieux (laïcistes, positivistes), ainsi que de tous ceux qui conçoivent le règne du Christ comme le règne d'une volonté arbitraire. C'est d'une raison et d'une nature qui restent ouvertes à la possibilité du surnaturel qu'il s'agit.
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