18.1.11

"Résistance à l'oppression" ou "révolte" ultime recours ?

La "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" du 26 août 1789 proclame dans son article 2 :

"Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression."

Selon cette déclaration le but de toute association politique et la "résistance à l'oppression". Ce qui transfère le pouvoir politique légitime du côté des résistants à l'oppression (l'oppression de ceux qui, par hypothèse, violent ou laissent violer les droits de l'homme et du citoyen qui sont en premier "la liberté, la propriété et la sûreté"). Cet article est le fondement juridique ou plus souvent le fondement pseudo-juridique des contestations du pouvoir.

Tel ne semble pas être l'opinion retenue par la "Déclaration universelle des droits de l'homme" du 10 décembre 1948. Cette déclaration dans son préambule stipule :

"Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression."

La tyrannie et l'oppression suscitent la "révolte" qui n'est qu'un "suprême recours". Ce "suprême recours" ne serait tolérable (donc ne semblerait pas constituer un droit) que dans le cas où il n'existerait pas de "régime de droit" permettant la mise en œuvre de ce résumé de la "Déclaration universelle" de 1948. En revanche la déclaration de 1948 élargit le nombre de droits protégeables au-delà de ceux compris dans les seules notions de "liberté, propriété et sûreté". La déclaration de 1948 énonce les droits de l'homme qu'elle seule qualifie d"universels" qui sont non seulement la liberté, la propriété et la sûreté (mais supprime de droit de résistance) aux droits, à titre d'exemples, à la personnalité juridique (article 3), au mariage (article 16), à participer aux décisions politique (article 21) etc. Puisque, on le sait la "Déclaration universelle" fait à juste titre, de l'ensemble des droits universels de l'homme, un bloc (article 30 de ladite déclaration). Cette déclaration de 1948 délégitime en revanche la "résistance à l'oppression", qu'elle remplace par les voies de droit dont elle réclame la mise en place.

On constate ici une nouvelle fois la supériorité de la déclaration de 1948 sur celle de 1789.

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