3.12.07

Spe Salvi : l'espérance nous délivre de l'astrologie

"Ce ne sont pas les éléments du cosmos, les lois de la matière qui, en définitive, gouvernent le monde et l'homme (...)"

dit le pape dans sa nouvelle encyclique. Voici le paragraphe dont je vais proposer mon interprétation :

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20071130_spe-salvi_fr.html

"Paul illustre la problématique essentielle de la religion d'alors de manière particulièrement appropriée, lorsqu'il oppose à la vie « selon le Christ » une vie sous la seigneurie des « éléments du cosmos » (cf. Col 2, 8). Dans cette perspective, un texte de saint Grégoire de Nazianze peut être éclairant. Il dit que le moment où les mages, guidés par l'étoile, adorèrent le nouveau roi, le Christ, marqua la fin de l'astrologie, parce que désormais les étoiles tournaient selon l'orbite déterminée par le Christ.[2 De fait, dans cette scène, est inversée la conception du monde d'alors qui, sous une forme différente, est en vogue encore aujourd'hui. Ce ne sont pas les éléments du cosmos, les lois de la matière qui, en définitive, gouvernent le monde et l'homme, mais c'est un Dieu personnel qui gouverne les étoiles, à savoir l'univers; ce ne sont pas les lois de la matière et de l'évolution qui sont l'instance ultime, mais la raison, la volonté, l'amour – une Personne. Et si nous connaissons cette Personne et si elle nous connaît, alors vraiment l'inexorable pouvoir des éléments matériels n'est plus l'instance ultime; alors nous ne sommes plus esclaves de l'univers et de ses lois, alors nous sommes libres."


Colossiens 2, 8 « Col 2,8. Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et une vaine tromperie, selon la tradition des hommes, selon les éléments du monde, et non selon le Christ; »

Fillion traduit « Éléments du monde », ce que le traducteur de l’encyclique traduit par « éléments du cosmos », le sens est à peu près le même ; quoique « éléments du monde » évoque en moi le matérialisme et « éléments du cosmos » évoque en moi l’astrologie. Les deux sont donc complémentaires car le grec doit évoquer d’un seul mot ces deux notions française.

En effet selon le principe fondamentale de l’astrologie, les « éléments du monde » ou les « éléments du cosmos » déterminent les événements et les caractères. Or au contraire, ces événements et ces caractères sont déterminés par une personne, le Christ, et non par des éléments sans conscience. Le pape rapproche cette croyance en l’astrologie avec celle des matérialistes. Le principe qui les anime est le même, c’est la croyance que les forces matérielles déterminent les événements et les personnalités, les idées des hommes. Même s’il est vrai que pour les matérialistes, l’imagination nous porte vers la terre, alors que pour l’astrologue c’est le mouvement des corps célestes, en définitive c’est le même principe qui est à la base.

La ruine de l’astrologie est dans la manifestation du Christ aux puissants et savants de ce monde : les rois-mages. Ces personnes tournées vers l’astrologie comprennent que l’étoile qui les a guidés était elle-même guidée non par des forces matérielles sans conscience mais par le Christ : une personne.

Et avec cette personne nous pouvons parler ; cette personne nous pouvons la prier selon notre "petite espérance" qui porte sur notre vie ici bas et selon notre grande espérance qui porte sur notre vie éternelle.

"Désormais, elle [Bakhita] avait une « espérance » – non seulement la petite espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais la grande espérance: je suis définitivement aimée et quel que soit ce qui m'arrive, je suis attendue par cet Amour." Venait de dire le pape à propos de Bakhita l'esclave soudanaise.

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