6.1.07

Le Cardinal Ratzinger : pour comprendre Vatican II lisez la liturgie d'avant Vatican II

En lisant le Cardinal Ratzinger.

Comme le cardinal Ratzinger est devenu pape, je me fais un devoir de le lire. De plus c’est souvent un régal de curieux, car sa prose ne se laisse pas facilement dominer, mais elle est joie et ravissement.

Comme j’ai passé le nouvel An dans un monastère, j’ai remarqué que les sœurs vendaient quatre ou cinq ouvrages de l’ex-cardinal, actuellement pape. J’ai acheté « Entretien sur la Foi » édité chez Fayard en 2005 : la réimpression d’un ouvrage de 1985.

Le livre est une traduction d’une très longue interview en langue allemande par un journaliste Italien Vittorio Messori. Le texte de l'inteview a été traduit en français sous la direction du Cardinal Gagnon.

Le cardinal Ratzinger n’est pas un conservateur ni un progressiste, il est, il pense. Ainsi, au milieu des critiques du mouvement lefebvriste, je tombe sur une critique de la nouvelle liturgie, de la messe dite « de Paul VI ».

P.p. 55 et 56, le Cardinal Ratzinger fait observer que le concile Vatican II parle de la « fidélité de l’épouse du Christ » qui n’est pas mise en question par l’infidélité de ses membres » (souligné par moi)

Et ici pour expliquer ce que veut enseigner le Concile Vatican II, il invoque… la liturgie traditionnelle. Il va jusqu'à faire remarquer que la liturgie de Paul VI, dans ses traductions, est moins nette.

Citation :

« Mais pour m’expliquer encore mieux, je me rapporterai à la formule latine que la liturgie romaine faisait prononcer au célébrant à chaque messe, au « signe de paix » qui précède la communion. Il disait cette prière : « Domine Jesu Christe (…) ne respicias peccata mea, sed fidem Ecclesiae tuae » - « Seigneur Jésus-Christ, ne regarde pas mes péchés, mais la foi de ton Église ». Aujourd’hui, dans beaucoup de traductions en langue profane de l’Ordinaire de la messe, la formule a été changée de je au nous : « Ne regarde pas nos péchés ». Un tel changement paraît anodin alors qu’il est d’une haute importance. »

Suit alors une démonstration que je vais tenter de résumer. Ce qui compte, c’est notre amélioration personnelle, notre conversion car nous sommes pécheur, alors que la foi de l’Eglise est immaculée. Église sainte est composée de pécheurs, du pape au plus obscur laïc, tous pécheurs. La foi de l’Eglise est collective, on « croit ensemble avec toute l’Eglise » mais on pèche individuellement.

Tout en soulignant que la nouvelle formule (« nos péchés » au lieu de "mes péchés") peut être interprétée correctement. Mais cette formule nouvelle entraîne des dérives dont les conséquences sont « graves ». Et il conclut sur la nécessité de souligner que l’Eglise n’est pas nôtre, mais de Dieu. (p. 59)

Ce qui est frappant à lire ce passage, c’est que le cardinal, tout en confessant la rectitude au regard de la foi de la nouvelle liturgie, même traduite abusivement, affirme que l’ancienne liturgie préservait (ou préserve puisqu’elle est toujours célébrée dans l’Eglise) des affirmations aventurées, mieux que les nouvelles traductions.

Donc, pour comprendre plus facilement Gaudium et Spes de Vatican II, il faut connaître la liturgie romaine traditionnelle.

C'est ce qu'affirmait le cardinal Ratzinger en 1985.

Aucun commentaire: