22.1.07

Essai sur la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948

L’homme est-il toujours en acte doué de raison et de conscience ?

La réponse est évidemment non, si l’homme est un animal raisonnable, il n’est pas toujours doté de raison. En cas de sommeil, d’ivresse, il n’est pas doué de raison.

Il n’est pas doué de raison non plus s’il est trop jeune, ou, parfois, trop vieux. Il n’est pas doué de raison s’il est dans le ventre de sa mère, il ne jouit pas de sa raison non plus lorsqu’il est dément etc.

L’article premier de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 dispose :

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »,

D’une part, il serait plus conforme aux droits de l’homme de dire « Tous les êtres humains sont libres et égaux en dignité et en droits » plutôt que « naissent ». En effet, dès avant la naissance l’embryon et le fœtus sont des êtres humains.

De plus,

Cet article est inquiétant sous un certain autre aspect, puisqu’il semble dénier le statut d’être humain à toute personne qui ne serait pas actuellement, en acte « douée de raison et de conscience »

Or l’être humain peut n’être que virtuellement ou « en puissance » doué de raison et de conscience. Il suffit qu’il soit en substance un être humain pour être sujet de droits.

La privation de la raison et de la conscience chez un être humain ne l’empêche pas de rester substantiellement un être humain, c’est-à-dire apte à raisonner et apte à être doté de conscience.

Il me semblerait plus conforme aux données de l’expérience que l’être humain soit défini « il est capable de raison et de conscience » ou « il est actuellement ou potentiellement doté de raison », ou selon la définition de la personne humaine par Boèce : «il est un individu doué d'une nature raisonnable ».

La définition de la déclaration de 1948 semble faire appel à la philosophie idéaliste, selon laquelle l’homme n’est homme que s’il est un être actuellement doté de raison : si « je pense donc je suis » est la seule évidence indémontrable, si je ne pense pas actuellement, je ne suis pas un homme.

Cette définition de l’homme me semble permettre, tolérer introduire l’avortement, l’euthanasie, certaines formes d’eugénisme.

Cela ne veut nullement dire qu'elle serait condamnable dans l'ensemble, elle est au contraire très utile, mais elle devrait être révisée sur certains points et notamment sur sa définition de l'article 1er.

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