Les figures de rhétoriques ne sont plus enseignées, ou alors dans ces cours spécialisés de troisième cycle universitaire. Dommage ; j’ai trouvé ce texte qui donne un exemple de chaque figure de rhétorique, au moins des plus courantes.
L'auteur, Marmontel, voulait prouver que le peuple use naturellement de figures. Il imagine un homme du peuple en colère contre sa femme. Entre parenthèse figure le nom de la figure. Il manque cependant l’image ou comparaison ou métaphore qui est pourtant la plus répandue des figures tant et si bien qu'aujourd'hui encore on ne s'en passe ni ne s'en lasse.
Je laisse la parole à Marmontel :
« Si je dis oui, elle dit non, nuit et jour elle gronde (antithèse). Jamais, non jamais de repos avec elle (répétition). C’est une furie, un démon (hyperbole). Mais, malheureuse, dis-moi donc (apostrophe), que t’ai-je fait (interrogation) ! O ciel quel fut ma folie en t’épousant (exclamation) ! Que ne me suis-je plutôt noyé (optation) ! Je ne te reproche ni ce que tu me coûtes, ni les peines que je me donne pour y suffire (prétermission). Mais je t’en prie, je t’en conjure, laisse-moi travailler en paix (obsécration), ou que je meure si… Tremble de me pousser à bout (imprécation et réticence). Elle pleure ! Ah ! Ah ! la bonne âme ! Vous allez voir que c’est moi qui ai tort (ironie). Eh bien, je suppose que cela soit. Oui, je suis trop vif, trop sensible (concession). J’ai souhaité cent fois que tu fusses laide. J’ai maudit, j’ai détesté ces yeux perfides, cette mine trompeuse qui m’avait affolé. (astéisme). Mais dis-moi si par la douceur il ne vaudrait pas mieux me ramener (communication) ? Nos enfants, nos amis, nos voisins, tout le monde nous voit faire mauvais ménage (énumération). Ils entendent tes cris, tes plaintes, les injures dont tu m’accables (accumulation). Ils t’ont vue, les yeux égarés, le visage en feu, la tête échevelée, me poursuivre, me menacer (description). Ils en parlent avec frayeur ; la voisine arrive, on le lui raconte ; le passant écoute et va le répéter (hypotypose). Ils croiront que je suis un méchant, un brutal, que je te laisse manquer de tout que je te bats, que je t’assomme (gradation). Mais non, ils savent bien que je t’aime, que j’ai bon cœur, que je désire te voir tranquille et contente (correction). Va, le monde n’est pas injuste : le tort reste à celui qui l’a (sentence). Hélas, ta pauvre mère m’avait tant promis que tu lui ressemblerais. Que dirait elle ? car elle voit ce qui se passe. Oui, j’espère qu’elle m’écoute, et je l’entends qui te reproche de me rendre si malheureux. Ah ! mon pauvre gendre, dirait-elle, tu méritais un meilleur sort (prosopopée). » Marmontel Eléments de Littérature t. II p. 187 cité par abbé Vincent Théorie de la Composition Littéraire de Gigord éditeur 1916
Ce texte est un peu pénible… et humoristique, c’est de l’humour grinçant. Je prie mes lectrices de me le pardonner.
Allez pour vous consoler, je vous donne le pourquoi de la voie lactée dans le ciel étoilé. Elle est composée d’un nombre infini d’étoiles. Les anciens avaient imaginé qu’il s’agissait de la giclée de lait de la nourrice d’un dieu. Le bébé ayant refusé le sein, le lait s’était répandu dans le ciel et avait donné la voie lactée. Le bébé (selon wikipedia) serait Héraklès et la déesse Héra. Héra était la déesse de la féminité, du mariage, de la protection de la femme, de la fécondité et des femmes en couches. C’est une image (figure de rhétorique) de voir du lait dans des myriades d’étoiles... Une image utilisée par les astronomes encore aujourd'hui.
1 commentaire:
Denis, le premier commentaire est un spam. Les nouveaux spammeurs s'attaquent aux blogs en mettant un seul com et en ouvrant un faux blog. Ici en l'occurrence il semble s'agir d'une pub pour Firefox, ça ne semble pas bien méchant, mais c'est tout de même un spam.
Quant à votre note elle ne m'a pas fâchée du tout, je me suis régalée à la lire et j'ai trouvé bien plus intéressante et plus facile à comprendre cette manière d'apprendre les figures de rhétorique incluses dans un même texte que la méthode traditionnelle.
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