23.10.11

Bonnes suites

L'affaire Castellucci m'a amené à voir un interview dans lequel il prétendait que l'enfer était peuplé d'enfants selon la doctrine catholique. Ce qui lui permettait d'utiliser des bébés de 1 à 2 ans pour les montrer au public, comme des bêtes curieuses.

Il tentait de justifier cet attentat contre les droits des enfants en prétendant que Dante avait placé les enfants morts sans baptême au "premier cercle de l'enfer", que c'est donc ce qu'il représentait sur la scène à l'occasion du festival d'Avignon.

La curiosité m'a donc amené à lire le document de la "Commission théologique internationale" intitulé "L'espérance du salut pour les enfants nés sans baptême".

J'y ait appris ou pris conscience plusieurs choses au moins :

- Dieu ne nous a pas tout révélé. Il existe des choses, sans doute innombrables, qui nous restent cachées. C'est la théologie négative ("apophatique") qui ne décide pas, ne dit rien d'un certain nombre de sujets.

- L'église grecque célébrant les funérailles pour les enfants, tous les enfants des parents chrétiens, ceux morts sans baptême et ceux morts avec baptême, par la même liturgie, de façon licite et indiscutée, il faut en déduire qu'il est licite de croire que la vision béatifique est accordée aux enfants décédés sans baptême. Car la loi de la prière est la même que celle de la foi.

- Au concile Vatican II un schéma prévoyant de définir le sort des enfants morts sans baptême n'avait pas été voté, car des évêques avaient affirmé que le sort heureux aux limbes dans lesquels les enfants seraient privés de la vision béatifique des enfants morts sans baptême ne correspondait pas au sens de leurs peuples. C'est pourquoi le schéma avait été rejeté.

- La théologie occidentale est sur ce point trop influencée par saint Augustin pour lequel la filiation d'Adam revêt une importance exagérée. Il faut plutôt s'en référer à saint Paul qui met plutôt l'accent sur le fait que Jésus a une volonté salvifique universelle :

Il semble en particulier que cela ait été une caractéristique de la pensée d’Augustin[123]: le Christ sauve un petit nombre d’élus sur la masse de ceux qui sont condamnés en Adam. L’enseignement de saint Paul nous pousserait plutôt à un rééquilibrage et à centrer l’humanité sur le Christ sauveur à qui tous, d’une certaine façon, sont unis[124]. ««“Image du Dieu invisible[125]”, il est l’homme parfait qui a restauré dans la descendance d’Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu’en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale» (GS 22). Nous voulons insister: la solidarité de l’humanité avec le Christ (ou, plus précisément, la solidarité du Christ avec toute l’humanité) doit l’emporter sur la solidarité des hommes avec Adam. La question du sort des enfants qui meurent sans être baptisés doit être traitée dans cette lumière.

Bref, monsieur Castellucci ne devrait pas prendre des positions théologiques contestées, pour la doctrine chrétienne et motiver sa révolte prosélyte. Le calme de la nature devrait apaiser son esprit inquiet.

Pour moi, j'en retire une vérité à goûter intérieurement : Dieu ne nous a pas tout révélé, beaucoup de questions restent douteuses, voire sans aucune réponse, et il ne faut pas prendre toutes nos vérités sociologiques, notre "doxa" pour des vérité révélées.

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