1.4.10

Fausse conception de la liberté religieuse


Certains ont une conception très restrictive de la liberté religieuse. Pour eux la liberté religieuse consiste à pouvoir choisir sa religion, point. Mais on pourrait être désigné à la haine, on pourrait être diffamé, moqué parce que l'on fait partie d'un groupe religieux ou parce que l'on confesse une religion, ce serait l'envers de la liberté de religion. La liberté d'opinion affranchirait des devoirs à l'égard du prochain lorsqu'il s'agirait de ses croyances.

Cette opinion, en plus d'être inepte, n'est pas conforme au droit positif exprimé tant dans la constitution que dans la déclaration universelle des droits de l'homme, que dans la convention européenne des droits de l'homme, que dans la loi sur la presse du 29 juillet 1881.

Il y a un droit de l'homme à vivre sa religion sans être discriminé en raison de sa religion. C'est pourquoi, il n'est pas licite de s'en prendre par diffamation ou injures à des gens en raison de la religion qu'ils professent, car ces faits délictueux prennent leur source dans une discrimination arbitraire des êtres humains selon leur foi.

On peut certes critiquer librement une religion rationnellement et véridiquement, c'est pourquoi il ne peut y avoir de "diffamation des religions" mais seulement des êtres humains ; lesquels ont seuls des droits à ne pas être discriminés en raison de leurs croyances.

La liberté d'expression et la liberté religieuse comme droits de l'homme ne sont limitées que par l'ordre public. Elles le sont autant qu'elles sont des libertés, et pas plus qu'elles ne le sont plus.

L'autorité publique doit protéger la liberté religieuse, droit fondamental de l'homme : (Dignitatis humanae 6)

"C’est pour tout pouvoir civil un devoir essentiel que de protéger et promouvoir les droits inviolables de l’homme4 . Le pouvoir civil doit donc, par de justes lois et autres moyens appropriés, assumer efficacement la protection de la liberté religieuse, de tous les citoyens et assurer des conditions favorables au développement de la vie religieuse en sorte que les citoyens soient à même d’exercer effectivement leurs droits et de remplir leurs devoirs religieux, et que la société elle-même jouisse des biens de la justice et de la paix découlant de la fidélité des hommes envers Dieu et sa sainte volonté5 ."

La liberté religieuse n'est limitée que par les droits d'autrui, qui ne comprennent certainement pas le droit d'agresser, même purement verbalement, autrui en raison de sa religion.

Dignitatis humanae 7 :

"Dans l’usage de toute liberté doit être observé le principe moral de la responsabilité personnelle et sociale : la loi morale oblige tout homme et groupe social à tenir compte, dans l’exercice de leurs droits, des droits d’autrui, de leurs devoirs envers les
autres et du bien commun de tous. À l’égard de tous, il faut agir avec justice et humanité."


La liberté religieuse pas plus que la liberté d'expression ne sont illimitées, elles s'insèrent dans l'ensemble harmonieux des droits de l'homme (article 30 de la déclaration universelle et article 17 de la Convention européenne des droits de l'homme).

C'est pourquoi il existe un droit-devoir des autorités publiques d'empêcher la violation du droit à la liberté religieuse par la presse. Devoir qu'elles n'accomplissent pas en laissant moquer et diffamer le pape parce qu'il est le chef des catholiques, acte discriminatoire.

L'inaction des autorités publiques devant la diffamation et l'incitation à la haine laisseront des traces, fragmenteront un peu plus la société française, entameront la confiance, déjà chez moi très affaiblie, que l'on doit avoir dans la loyauté des autorités de son pays.

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