23.2.10

N'écoutez pas l'abbé Laguérie


L'abbé Laguérie part en guerre contre le nationalisme dans son post sur Maurras.

Les écrits de Maurras sont imprégnés de positivisme et de kantisme, c'est en cela qu'ils sont condamnables.

Toutefois je rappelle à l'abbé Laguérie et à ses ennemis ecclésiastiques "progressistes" que l'Action française a promis de ne plus soutenir ses thèses sur la "physique sociale" et autres opinions hasardeuses et que le Vatican a levé la condamnation de ce mouvement en 1939. On est libre d'être "maurrassien" si l'on veut, malgré tout et personne ne peut dire qu'un maurrassien n'est pas catholique. On ne peut être plus catholique que le Saint Siège et personne n'a de titre à qualifier l'autre de "mécréant" sous prétexte qu'il est "maurrassien".

L'abbé Laguérie confirme en revanche être sous l'influence de la "nouvelle droite" en condamnant tous les mots "isme". Ces mots seraient la marque de l'extrémisme, de l'idée monomaniaque.

En réalité ces mots sont de simples abstractions qui font référence à une doctrine ou à une théorie. Dans ce sens la doctrine chrétienne est bien le christianisme. Il n'y a aucun mal à cela. Ces termes désignent une doctrine ou une théorie, c'est bien pratique pour penser.

Si la doctrine ou la théorie est vraie, hé bien tant mieux. Si elle est fausse et pernicieuse, il faut ne prendre chez elle que ce qui est vrai et rejeter ce qui est faux ou excessif. On peut parler légitimement de catholicisme, de christianisme, de jusnaturalisme.

Il est vrai que souvent les partisans des mots en "isme", qui sont qualifiés d'adjectifs en "istes", sont des passionnés, des monomaniaques. Cette constatation pratique ne doit pas condamner l'usage de mots en "isme" ni amener la condamnation de tous les gens qualifiés par des adjectifs en "istes".

Il n'y a pas à condamner superstitieusement tout mot "isme" sous prétexte qu'ils désignent des doctrines. Les phobies de l'abbé Laguérie et de "la nouvelle droite" sont ridicules, irrationnelles.

Quant à dire à la suite de Maurras que la "seule internationale qui vaille" est l'Eglise catholique, je ne suis pas d'accord.

D'abord l'Eglise n'est pas une internationale au sens propre. Le christianisme transcende les cultures, l'Eglise n'est soumise à aucune nation, certes, mais elle n'en est pas une "internationale" pour autant. Elle apporte son aide à qui la sollicite par delà nations et cultures, elle est universelle, n'est pas politique et n'apporte principalement qu'une aide religieuse et morale. Elle n'est pas une "internationale" nécessairement politique, selon la définition du "Trésor de la langue française".

Ensuite, il existe des biens moraux universels qui traversent et unissent tout le genre humain : ce sont les valeurs morales accessibles à la raison. Ce sont l'universalité des droits de l'homme, l'universalité de l'esprit humain qui condamnent le nationalisme excessif.

Aujourd'hui ces valeurs universelles sont incarnées dans les organisations internationales au premier rang desquelles figurent l'ONU, lesquelles sans former une "internationale" au sens propre, sont des expressions valables de l'unité du genre humain et de son esprit.

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