8.7.13

Égalité et inégalités dans le mariage

Extrait de l'encyclique Casti connubii :


« Mais, quant à cette égalité des droits qui est si exaltée et que l'on réclame si vivement, il faut la reconnaître dans les choses qui sont propres à la personne et à la dignité humaines, qui accompagnent le pacte nuptial et qui sont impliquées par la vie conjugale ; en ces choses-là, chacun des deux époux jouit assurément des mêmes droits et il est tenu à la même obligation ; dans les autres choses, une certaine inégalité et une juste proportion sont nécessaires, celles qu'exigent le bien de la famille ou l'unité et la stabilité nécessaires d'une société domestique ordonnée. »


Donc en matière de droits fondamentaux (liberté religieuse, droit à la vie, donc à l'intégrité physique, droit de propriété etc.), l'égalité est absolue. Mais en matière de droits contingents l'inégalité est de règle en vue du bien de la famille, de l'unité et de la stabilité de la société domestique.

Le mari a donc une autorité sur sa femme. La stabilité de la société domestique est aussi un critère pouvant établir une proportion, donc une différence entre les titulaires des droits.

Reste à déterminer, puisque Pie XI ne semble pas le faire, dans quelle mesure cette inégalité peut être traduite dans la loi, dans quelle mesure elle le doit (ordre public universel), dans quelle mesure elles peuvent s'imposer aux particuliers, dans quelle mesure elles peuvent ne pas s'imposer, dans quelle mesure cette autorité maritale doit se cantonner à la sphère de la morale (donc non sanctionnée par le droit). La loi en vigueur, avant les réformes de 1965 et toutes celles ont suivi, donnait un certain pouvoir au mari sur les biens et les enfants, et, en échange, procurait à la femme une protection légale particulière contre les imprudences du mari. Mais il faut observer que la législation sur les "biens réservés" de la femme qui date du début du XXe siècle et qui ont été institués pour augmenter l'autonomie de la femme, s'imposaient au mari moralement (il devait moralement - même s'il n'y était pas condamné - restitution à la femme en vertu de la loi nouvelle), selon la doctrine morale catholique (voir Jones). Ces questions sont donc très subtiles. Des lois positives conformes à une culture contingente de la nation dans lequel, elles entrent en vigueur, s'imposent moralement à la conscience de tous (on oublie trop cette vérité en se focalisant sur les lois positives injustes).

Il semble d'ailleurs que la loi de 1804 avec sa notion de "puissance paternelle" ne respectait pas l'égalité naturelle du père et de la mère en ce qui concerne l'éducation et la direction des enfants (alors qu'il y a inégalité en ce qui concerne la direction de la famille). On observe d'ailleurs que l'on est passé de la « puissance paternelle » à l'élimination pratique du père (même si les textes prévoient l'égalité des parents, les tribunaux français éliminent le père).

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