31.5.09

Essai sur le statut du mariage dans l'Etat

Le blog "américatho" relate que le Pr. Kmiec propose une "dérégulation" du mariage. Le mariage deviendrait une affaire purement privée et religieuse, sans que l'Etat laïc ne le reconnaisse. Ce serait la séparation du mariage et de l'Etat.

Cette proposition peut séduire les catholiques qui savent que l'Etat n'a pas de compétence matrimoniale fondamentale. Le mariage étant un contrat de droit naturel l'Etat doit le reconnaître, comme tout être humain doit vivre du droit naturel. L’Etat ne peut légiférer sur le mariage et le prononcé du divorce par un tribunal laïc n'a aucune efficacité sur le mariage catholique qui n'est pas détruit par le jugement.

Cependant reste le mariage entre non-catholiques. Le mariage entre non-catholiques est un contrat de droit naturel indissoluble tout comme le mariage catholique (enfin indissoluble dans la plupart des cas, je songe ici au « privilège paulin » qui permet le divorce dans certains cas) L’Eglise ne se reconnaît aucune compétence pour juger des cas matrimoniaux entre non-catholiques. Le jugement de divorce n’a pas plus d’efficacité dans ce cas que dans le cas du mariage catholique, si le mariage est valable.

l’Etat ne peut donc "marier" les gens, il peut seulement et il doit reconnaître un mariage validement célébré (quelles que soient les confessions des mariés et qu'il soit un sacrement ou un "simple" contrat de droit naturel) pour le sanctionner en ce qui le concerne (relations économiques en particulier).

Cela étant posé, l’Etat peut-il faire semblant de ne pas connaître le mariage ? Il semble que non. Qu’il soit catholique ou non, ce contrat fondement de la famille et donc de la société tout entière doit être reconnu et protégé par l'Etat puisque l’Etat est composé de familles plus encore que d’individus.

En vertu de la liberté religieuse, l'Etat doit reconnaître et protéger le mariage catholique et laisser l'Eglise le célébrer et juger des causes matrimoniales, nécessairement relatives aux mariages célébrés par Elle. Il en est de même des autres mariages religieux sous réserve que soient observées les conditions de validité de droit naturel (notamment les consentements) pour lesquels l'Etat chargé du bien commun doit contrôler le respect de la justice et des droits de l'homme.

l’Etat doit reconnaître les mariages célébrés religieusement, si les conditions relatives aux consentements et autres conditions de droit naturel sont respectées.

En dehors des questions religieuses, l'Etat doit établir une législation relative aux relations économiques entre les époux de quelques confessions qu'ils soient. Cette législation doit être juste (par exemple rémunérer la femme de ses peines pour le ménage).

Un corollaire de ces constatations, c'est que nous devons nous abstenir, nous particuliers, de juger les causes matrimoniales de nos semblables (quelles que soient leurs confessions) et donc reconnaître les mariages sans nous poser de questions sur leur validité ou leur élévation à la dignité de sacrement. La liberté religieuse est de droit naturel, or le mariage est un contrat religieux et les particuliers n'ont aucune compétence juridique pour rendre des jugements en matière religieuse (cette compétence même les tribunaux civils ne l'ont pas, quoique nos juges ne se gênent pas pour juger de la religion comme l'a fait récemment le Conseil d'Etat, mais l'ignorance et la stupidité de beaucoup de magistrats, n'a d'égale que leur infatuation).

Conclusion : Le droit naturel libère l'homme de beaucoup de ténèbres et l'aide à se réaliser, à devenir ce qu'il est. En vertu du droit naturel, l'Etat doit reconnaître le mariage et le mariage seul à l'exclusion de toute imitation qu'il doit au contraire condamner, comme institution de droit naturel et il ne peut jamais faire comme si le mariage, institution fondamentale de la société, n'existait pas.

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