Je me suis donc risqué à tenter une paraphrase du premier paragraphe de cette préface.
Premier paragraphe :
« Dans le travail auquel on se livre sur les connaissances qui sont proprement l'œuvre de la raison, on juge bientôt par le résultat si l'on a suivi ou non la route sûre de la science. Si, après toutes sortes de préparatifs et de dispositions, on se trouve arrêté au moment où l'on croit toucher le but ; ou si, pour l'atteindre, on est souvent forcé de revenir sur ses pas et de prendre une autre route ; ou bien encore s'il n'est pas possible d'accorder entre eux les divers travailleurs sur la façon dont le but commun doit être poursuivi, c'est un signe certain que l'étude à laquelle on se livre est loin d'être entrée dans la voie sûre de la science, mais qu'elle n'est encore qu'un tâtonnement. Or c'est déjà un mérite aux yeux de la raison que de découvrir autant que possible cette voie, dût-on abandonner comme vaine une grande partie du but qu'on s'était d'abord proposé sans réflexion. »
Il s’agit donc d’un travail sur les connaissances, ou celles que l’on croit avoir. Mais qu’est-ce que la connaissance ? « Acte de la pensée qui saisit un objet par les sens ou non avec implication plus ou moins grande du sujet de la connaissance. » (« Trésor de la langue française »), c’est-à-dire, ici, un acte de la pensée qui saisit un objet après un travail de l’intellect. C’est le sens de connaissance dans ce texte, noter que « connaissance » peut être une illusion et la raison jugera s’il s’agit vraiment d’une connaissance ou non et c’est là ce qui s’appelle juger le résultat. Si l’on s’aperçoit que sa « connaissance » n’en est pas une, on la rejette. Les connaissances ici envisagées sont l’œuvre de la raison et non l’œuvre des sens. Reste à savoir si l’on peut isoler les connaissances qui viennent de la raison d’autres connaissances qui viendraient, pas hypothèse, des sens. Mais c’est le postulat kantien que l’on peut parfaitement les distinguer, voire les isoler.
Seule la science produit un résultat certain parce qu’incontesté. La connaissance n’offre plus matière à discussion, elle est vraie. Toute autre connaissance n’est pas certaine.
« Or c'est déjà un mérite aux yeux de la raison que de découvrir autant que possible cette voie, dût-on abandonner comme vaine une grande partie du but qu'on s'était d'abord proposé sans réflexion. » Paraphrase : Or c’est déjà un mérite aux yeux de la raison de découvrir cette voie (la voie sûre de la science), même si l’on doit abandonner comme vaine un objet de connaissance que l’on ne peut atteindre avec certitude. On abandonne un objet de recherche parce que la recherche rationnelle est vaine et ne produira jamais de certitudes rationnelles.
On reconnaît ici en germe l’agnosticisme, le relativisme.
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