9.1.11

Droits intangibles et droit pivot des droits fondamentaux de l'homme

Le site "Droits et libertés" énonce les droits "intangibles" qui forment le noyau des droits de l'homme :

- droit à la vie (droit violé par l'avortement et toutes les pratiques voisines)
- interdiction de la torture (droit violé par l'avortement et toutes les pratiques voisines)
- interdiction de l'esclavage et de la servitude
- non rétroactivité de la loi pénale (droit violé par l'avortement, qui inflige une peine sans titre)

Or le Vatican ne cesse de dire (sans contredire l'analyse concernant les droits "intangibles") que le droit pivot des droits fondamentaux de l'homme, c'est la liberté religieuse. Cette apparente aporie, ou du moins ce iatus, voici comment je tâche de le combler.

L'homme est le seul animal à disposer de "raison" et de "conscience" (article 1er de la "Déclaration universelle des droits de l'homme"). Il dispose de raison, donc de "conscience", la conscience étant le jugement moral pratique sur une situation concrète dans laquelle se trouve l'être humain "ici et maintenant". (Il est probable que les animaux supérieurs disposent d'un embryon, d'un petit commencement, de conscience, mais ce cas est marginal par rapport au sujet qui nous occupe aujourd'hui)

Cette conscience le conduit à pratiquer un jugement personnel et rationnel sur des croyances surnaturelles qui transcendent la raison. (La foi, selon la raison, est raisonnable). Aucun être humain n'a de titre à juger la conscience de son prochain, car il lui est impossible de la connaître (seul l'individu, titulaire de ladite conscience, la connaît, et encore...) et son adhésion à une croyance ou incroyance n'est pas du ressort des instances juridiques humaines. Mais cette capacité de l'homme à la religion (qui, pour le coup, semble bien exclusivement humaine et exclure l'animal sans raison) le rend sacré, c'est-à-dire mis à part pour le service de la divinité (qui seule a un titre à le juger) et crée en sa faveur une immunité opposable aux autres êtres humains, dont découlent tous les autres droits fondamentaux. Au premier rang les droits "intangibles" se trouve le droit à la vie (et le devoir de vivre) depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelle. C'est pourquoi le droit à la liberté religieuse est le droit pivot, le droit garant des autres droits fondamentaux. Évacuez le droit à la liberté religieuse, tous les autres droits, y compris les droits intangibles, perdent leur fondement. Ce qui ne signifie nullement que le droit à la liberté religieuse serait absolu, car l'ensemble les droits de l'homme forment un bloc (article 30 de la Déclaration de 1948) et aucun droit de l'homme ne peut être invoqué pour en violer un autre. L'homme est intégralement sacré pour l'homme, en raison de sa capacité religieuse fondée sur la raison.

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