18.8.10

Schisme du Saint Siège, Schisme lefebvriste

L'horreur que manifestent la plupart des évêques à l'égard du rite de saint Pie V prouve un schisme qui pour être non sanctionnable (parce que personne n'est juge du Saint Siège, sur cette terre et que nos jugements de personnes privées ne peuvent avoir d'efficacité juridique) n'en est pas moins réel. Car ce n'est pas l'institution d'un nouveau rite qui fait le schisme, mais l'horreur pour un rite selon un missel édité par le Saint Siège. Cette horreur d'où qu'elle vienne porte une condamnation implicite de l'Eglise. C'est l'horreur qui fait le schisme (au moins matériel).

Voilà pourquoi d'ailleurs les lefebvristes et les sédévacantites sont symétriquement schismatiques. Eux non plus n'ont pas de titre à la condamnation juridiquement efficace du nouveau rite.

Application particulière de la remarque de Gilson : beaucoup d'hommes sont dans l'erreur parce qu'ils ont raison.

Si nous sortons du domaine théologique pour entrer dans le domaine du droit naturel et de la raison, dans les deux cas (celui du Saint Siège et celui des lefebvristes et des sédévacantistes), il y a viol de la liberté religieuse, viol du droit pivot des droits de l'homme.

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