21.6.16

La raison affirme Dieu et les droits de l'homme

Sur le blog Perepiscopus, j'ai posté une réponse à monsieur Dufit qui conteste l'expression "droits de l'homme" en lui reprochant de nier les droits de Dieu. C'est la thèse de Jean Madiran (les droits de l'homme sans Dieu).

D'abord tous les droits résident en Dieu et Dieu est la source de tout droit. En définitive seul Dieu détient des droits. Mais cela non seulement n'empêche pas les droits de l'homme, mais les confirme.

Voici ma réponse qui n'a pas (encore ?) été publiée:

« Cher monsieur Dufit, les droits de l’homme sont une donnée de la raison. L’homme animal raisonnable capable de vérité est pourvu en raison de son caractère raisonnable, de droits fondamentaux égaux et inamissibles. Il est doté de ces droits par Dieu Lui-même. Donc loin de nier l’existence de Dieu les droits de l’homme affirment l’existence de Dieu et affirment ses conséquences dans nos vies sociales. Les droits de l’homme affirment un ordre divin immuable dans un monde qui change tout le temps.
Ce ne sont pas les papes post-conciliaires, mais saint Pie X qui parle des droits de l’homme dans Vehementer nos :
« Enfin, cette thèse inflige de graves dommages à la société civile elle-même, car elle ne peut pas prospérer ni durer longtemps lorsqu’on n’y fait point sa place à la religion, règle suprême et souveraine maîtresse quand il s’agit des droits de l’homme et de ses devoirs. Aussi, les pontifes romains n’ont-ils pas cessé, suivant les circonstances et selon les temps, de réfuter et de condamner la doctrine de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. »
Les droits et les devoirs étant évidemment réversibles (j’ai des droits parce que vous avez des devoirs envers moi, j’ai des devoirs envers vous parce que vous avez des droits qui me sont opposables). J’ai le droit d’honorer, aimer et servir Dieu selon mes convictions conformes à l’ordre public et vous n’avez pas le droit de m’en empêcher. C’est réversible (vous avez le droit d’honorer et servir Dieu selon vos convictions conformes à l’ordre public et je n’ai aucun droit de vous en empêcher).
Loin de nier l’existence de Dieu, les droits de l’homme sont fondés en Dieu. C’est effectivement la religion bien comprise qui nous enseigne l’ordre immuable des droits et des devoirs de l’homme.
Quant au texte de Pie VI que je ne connais pas, s’il condamne les droits de l’homme il ne peut que condamner une conception erronée des droits de l’homme. Car des conceptions erronées des droits de l’homme peuvent exister. La conception marxiste par exemple. Mais si l’on va à fond de l’idéologie marxiste, il ne peut y avoir de conception marxiste des droits de l’homme, droits immuables et non évolutifs. Or le marxisme affirme que tout, absolument tout, change… Une conscience libre à l’égard de toute donnée universelle de la raison ne peut respecter les droits de l’homme. De fait, les marxistes et autres relativistes militent pour l’avortement… qui est négation des droits de l’homme. Ils militent aussi contre la propriété privée… droit fondamental de l’homme.
C’est d’ailleurs ce qu’enseigne Pie XI dans Divini redemptoris:
« 14. Vénérables Frères, voilà le nouvel Evangile que le communisme bolchevique et athée prétend
annoncer au monde, comme un message de salut et de rédemption ! Système rempli d’erreurs et de
sophismes, opposé à la raison comme à la révélation divine: doctrine subversive de l’ordre social
puisqu’elle en détruit les fondements mêmes, système qui méconnaît la véritable origine, la nature et
la fin de l’Etat, ainsi que les droits de la personne humaine, sa dignité et sa liberté. »
Saint Jean XXIII enseigne dans Pacem in terris que, certes, la Déclaration universelle des droits de l’homme pouvait soulever des réserves justifiés (il ne précise malheureusement pas lesquelles, mais je crois les deviner), mais que telle qu’elle était on pouvait l’invoquer dans ce qu’elle avait de bon (voir n° 144).

Ayant été de vos opinions sous l’influence de l’école traditionaliste, j’ai soumis ma pensée à celles de papes et en m’y soumettant, j’ai mieux compris la question. « Crois afin de comprendre. » enseigne, je crois, saint Augustin. »

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