17.12.13

La perversité des autorités: exemple des Veilleurs

Communiqué du mouvement Les Veilleurs :

« Retour sur les événements de vendredi [donc le 13 décembre 2013] : 52 veilleurs interpellés à Paris !

Avant-propos : afin  de pouvoir accompagner les personnes qui souhaitent porter  plainte, les Veilleurs recherchent les noms, prénoms, et adresses des 52 Veilleurs interpellés. Si vous êtes ou connaissez l'un d'eux, merci d'envoyer un mail à avocatsveilleurs@gmail.com
Après une de veillée initialement prévue place de la Bourse qui, quelque peu perturbée par la pluie, a été déplacée vers le marché Saint Honoré, les Veilleurs présents ont décidé d'aller boire ensemble un vin chaud au marché de Noël des Champs Elysées pour faire plus ample connaissance.
Ainsi, peu avant minuit, ils se sont déplacés vers le marché de Noël des Champs-Elysées. Après un début de déplacement sans encombres, toujours accompagnés par des policiers en civil, une cinquantaine de Veilleurs parisiens a été brutalement repoussée par les forces de l'ordre rue du faubourg Saint-Honoré à une centaine de mètres du palais de L'Elysée.
Rapidement encerclés, il a été proposé aux Veilleurs d'être raccompagnés par petits groupes vers la station de métro la plus proche. Ne pouvant accepter d'être raccompagnés sous la contrainte, ils ont alors entamé plusieurs chants dont le Va Pensiero de Verdi et le chant des partisans. Ils ont alors été bloqués sur le trottoir, serrés contre les voitures garées le long du trottoir puis très violemment séparés un à un par les gendarmes mobiles avant de subir une fouille sommaire et d'être invités à monter dans un bus de la police nationale.
Conduits toutes sirènes hurlantes vers le commissariat de la rue de l'Evangile dans le dix-huitième arrondissement, il leur a été demandé de descendre du bus quatre par quatre, les hommes précédant les femmes. Pénétrant dans la cour d'un commissariat bardé de fils barbelés au milieu d'une haie d'une trentaine de gendarmes mobiles, Ils ont été invités à présenter un à un nos papiers d'identité à trois fonctionnaires successifs. La liste de leurs noms a été dressée à deux reprises par deux équipes différentes. Un formulaire d'interpellation a également été rempli par un fonctionnaire de police. Interrogés sur le cadre de cette procédure, le commandant de police a indiqué qu'il s'agissait d'une vérification d'identité autorisée et sous le contrôle du Procureur de la République dans le cadre d'une soit-disante manifestation non déclarée. Suite à ces relevés d'identité, les Veilleurs ont été reconduits par groupe de quatre à la sortie. Il leur a été ensuite refusé de déposer plainte.
On remarque qu'aucune charge n'a été retenue contre les interpellés, ni qu'aucun délit n'a été notifié ou même évoqué, il est donc tout à fait légitime de s'interroger sur la légitimité de cette privation de liberté humiliante dont certains Veilleurs ont été hier l'objet.
Il est de notre devoir d'interroger les pouvoirs publics sur ces agissements. De tels atteintes aux droits de l'homme, peu importe contre qui elles sont dirigées, ne peuvent subsister dans notre pays. Les Veilleurs encouragent donc fortement toutes les personnes présentes à signaler ces faits aux autorités qu'elles estiment compétentes pour faire cesser ses agissements (saisir le Défenseur des droits, porter plainte auprès du Procureur de la République, envoyer une lettre à son député etc.).
Un suivi de ces affaires va être mis en place, et certains Veilleurs travaillent dès à présent à rechercher de solutions concrètes pour que toute la lumière soit faite sur ces agissements afin de tenter de les faire cesser.
Pour rappel : une page d'aide juridique a été mise en place sur le site des Veilleurs il y a quelques semaines, vous pouvez la consulter à cette adresse http://www.les-veilleurs.eu/justice
En attendant, vous pouvez aussi partager ce récit afin qu'un maximum de personnes soit au courant et puisse lutter contre ces agissements inacceptables. »

Ces faits intolérables sont le fait de la police et de la gendarmerie, qui, obéissant à des ordres contraires à la loi, confirment la partialité des autorités et leur mépris des droits universels de l'homme.

Article II de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 :

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »

Il en résulte que la résistance à l'oppression est le but de l'association politique. Ce ne semble pas très logique, mais il faut sans doute comprendre que la résistance à l'oppression est un droit. Dans ces conditions, les délits qui peuvent être commis, n'en sont plus du fait qu'ils sont accomplis dans le cadre d'une société politique opprimée.

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