1.4.09

Diffamer le préservatif

Hier au Conseil des droits de l'homme à Genève la "diffamation des religions" a été votée.

Lors de son intervention le représentant permanent de la France au nom de l'Union européenne au sein de ce conseil du 19 septembre 2008, l'ambassadeur Mattéi a déclaré que la notion de diffamation ne faisait pas partie des droits de l'homme.

"La diffamation n'est pas une notion juridique qui appartient au domaine des droits de l'homme et ne constitue pas en soi une violation de ces droits."

Mais le droit à la réputation fait évidemment partie des droits de l'homme. La répression de la diffamation est donc une obligation des États. Ceux-ci doivent protéger le droit à la réputation.

Cet argument ridicule n'a fait qu'obscurcir les débats. Sa mention dans un discours aussi important est d'autant plus impardonnable que l'article 12 de la déclaration universelle des droits de l'homme mentionne expressément le droit à la réputation.

"Nul ne sera l'objet (...) d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes."


Cela a affaibli un autre argument qui était parfaitement valable : l'incrimination de la diffamation ne défend que des personnes et non des idées ou des religions.

D'un autre côté, on observe que "La France" (entendre le gouvernement français) a diffamé le pape parce qu'il attaquait la réputation de l'idée selon laquelle la distribution de préservatif était la voie contre le SIDA.

"S'il ne nous appartient pas de porter un jugement sur la doctrine de l'Eglise, nous estimons que de tels propos mettent en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine", a-t-il poursuivi."

L'Administration française ne condamne pas les propos directement, mais en raison de leurs conséquences alléguées. Ce faisant, on condamne les propos, car le pape ne veut pas enfreindre les "impératifs de la vie humaine". La France" diffame le pape et veut sacraliser une opinion présentée comme seule susceptible de protéger la vie humaine, comme si ceux qui la condamnent voulaient la mort et les massacres.

Cela traduit une immoralité profonde du personnel politique et administratif français. Cela manifeste d'autre part un faiblesse intellectuelle. Cela remet en cause le système de formation des fonctionnaires français (ENA, ENM surtout)

La contradiction des autorités françaises qui d'une part ne veulent pas, avec raison, de "la diffamation des religions" et d'autre part pratiquent cette protection officielle des idées doit cesser pour en venir aux fondements de la vie en société : protection des droits de l'homme dans la vérité et la justice.

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