« 113-348 Roseau pensant.
Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée. Je n'aurai point
d'avantage en possédant des terres. Par l'espace l'univers me comprend et m'engloutit comme un point : par la
pensée je le comprends. »
« 200-347 H. 3. - L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut
pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser; une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais quand
l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt et l'avantage
que l'univers a sur lui. L'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. (…) »
La pensée de l'homme est la vérité, la beauté et la bonté. Lorsqu'elle énonce la vérité, elle énonce ce qui est et n'a "donc besoin ni de raisonner pour atteindre [la vérité, la beauté, la bonté], ni de se conformer à [elles] pour être vraie" écrit Gilson à propos de l'intelligence de l'homme que l'on peut assimiler ici à sa pensée. (Constantes philosophiques de l'être p. 160 Vrin 1983). C'est donc bien la substance même de la pensée qui fait la dignité de l'homme. Tout homme énonce la vérité lorsqu'il pense, c'est le tissu de sa pensée. Inutile d'objecter les erreurs, elles ne sont que des anomalies.
Ce sont des données évidentes de la raison qui fondent les droits universels de l'homme et les rendent opposables à tous.
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