Monsieur Daoudal critique Gaudium et spes qu'il trouve très insuffisante par rapport aux sujets traités.
Je lui ai répondu
Ce qui vous déroute, c'est que les conciles jusqu'à Vatican II, publiaient des textes de haute théologie. Vatican II a voulu vulgariser la doctrine chrétienne et s'adresser aux hommes même peu cultivés en matière religieuse. Dès lors la perspective change et on ne peut plus juger les anciens textes avec les mêmes critères que ceux employés pour les nouveaux.
Votre critique de "tout sur terre…" est bien trop sévère, voire, dans la perpective du texte lui-même, elle manque de fondement.
Le Concile s'adresse non à des gens très cultivés, mais à tout un chacun. Vous le savez vous même dont la profession est d'écrire, tout écrivain est obligé d'élaguer. Notre discours est toujours et nécessairement "à trous".
Or, ici nous trouvons dans le texte cet adverbe : "généralement" ; on doit en conclure que le texte ne prétend pas être exhaustif ; donc on ne doit pas comprendre tout le genre humain dans cette expression "croyants et incroyants".
En outre, il est bien certain que seul les croyants et les gens très au fait du problème philosophique posé par la pensée humaine, comprennent rationnellement que l'être humain a une destinée transcendante qui fonde ses droits universels. Les croyants, du fait de leur croyance, professent et pratiquent la solidarité universelle du chrétien. A mon avis le terme "incroyants" ne désigne pas les seuls athées, mais les infidèles en général. Les incroyants, en général (du moins à l'époque), comprenaient que l'homme était doté d'une dignité spéciale. Ils le comprenaient intuitivement sans pouvoir l'expliquer par des arguments rationnels. Pour eux, c'était un fait prouvé par les atrocités nationales-socialistes. Cette preuve, je vous l'accorde, est très, très insuffisante. Mais on ne peut demander à ceux qui énoncent des vérités à y renoncer lorsque leur raisonnements antérieurs sont défectueux ou insuffisants.
Vous demandez ainsi à ce texte beaucoup plus qu'il ne veut ni ne peut donner. Ce texte prend les gens où ils sont. Ce n'est ni un traité, ni même un cours de philosophie chrétienne et encore moins une encyclopédie. C'est pourquoi, ce texte se qualifie lui-même de "pastoral", il ne dit rien de nouveau, il le dit différemment.
Pour moi, ce texte est génial, comme le petit catéchisme de saint Pie X est génial. Tous les mots portent. Le "Petit catéchisme" de saint Pie X faisait l'admiration de Gramsci alors que Gramsci n'était pas encore revenu dans le giron de la Mère Eglise, j'admire donc ce texte à l'exemple de Gramsci qui admirait le "Petit catéchisme".
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