13.11.12

Petit essai historique sur l'agencement juridique des lois matrimoniales

L'éditorial du Père Lombardi (voir mon post d'hier sur cet éditorial si instructif) sur le mariage rapproché de la vérité biblique sur le même sujet permet d'agencer ainsi les vérités sur le mariage :

Dieu a institué le mariage dès qu'il a créé l'humanité en ses deux sexes, masculin et féminin. Les êtres humains ont ensuite déchu. Cela a été non plus le mariage, mais la polygamie, la répudiation, le divorce. Jésus est venu ensuite restaurer la vérité du mariage universel : mariage indissoluble entre un seul homme et une seule femme (1).

Sous l'influence de christianisme, la société politique, société publique, a reconnu publquement ce mariage indissoluble, monogame et a confié le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire matrimoniaux à l'Eglise (sauf en ce qui concerne les conséquences patrimoniales réservées à l'Etat). D'autres, sans aller jusqu'à faire confiance en l'Eglise se sont eux-même disciplinés en faisant disparaître la polygamie, mais sans faire disparaître le divorce. Cela fut un grand progrès pour l'humanité, plus ou moins intense selon le degré de rapprochement de l'Eglise.

Sous l'Ancien Régime en France, seul le mariage catholique semble avoir été reconnu. Cela posait un problème grave pour les juifs et les protestants. Afin de pallier ces graves inconvénients, Louis XVI par son édit de 1787 (voir l'édit de Versailles du 29 novembre 1787) étendit la reconnaissance par l'Etat des mariages des juifs et des protestants. Puis vint la Révolution et le mariage civil qui mettait tous les mariages (catholiques, juifs et protestants) sur un pied d'égalité. Dans le cadre de la suppression du divorce, cela étendait l'ordre public de l'indissolubilité du mariage aux juifs et aux protestants. Les juifs d'Algérie n'en choisirent pas moins le statut de l'indissolubilité pour intégrer l'ordre public français (belle preuve d'amour de la France et nostalgie sans doute d'un ordre vraiment biblique). Mais par l'option qu'il laissait aux juifs et aux musulmans, à partir sénatus-consulte de 1865, la France sacrifie son ordre public matrimonial (et pas seulement matrimonial) à la chariah. (Voir mes posts sur la question). C'est pourquoi le mariage civil, même s'il contraignait injustement les catholiques comporte des avantages importants pour le bien commun qui le rendent souhaitable. (lire mon post sur la question)

Dès 1865 donc la France ne reconnaît plus absolument l'ordre public matrimonial. Elle ne le reconnaît plus que relativement à la religion ou à l'option personnelle. Dès lors l'ordre public devient optionnel, autrement dit, il n'y a plus d'ordre public matrimonial au sens propre du terme.

Aujourd'hui, comble de la folie, non seulement l'Etat ne reconnaît plus un ordre public, même seulement optionnel, mais veut édicter un statut arbitraire du mariage. C'est le volontarisme détaché de tout souci de la vérité, en l'occurrence de la vérité anthropologique. Voilà où nous a conduit le positivisme et le relativisme.

Mais la reconnaissance par l'Etat du mariage monogame et indissoluble a été un progrès de civilisation. On peut même dire que la civilisation européenne est fondée sur cette reconnaissance étatique.


(1) Mt 19,3. Alors les pharisiens s'approchèrent de Lui pour Le tenter; et ils Lui dirent: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit?
Mt 19,4. Il leur répondit: N'avez-vous pas lu que Celui qui créa l'homme dès le commencement, créa un homme et une femme, et qu'Il dit:Mt 19,5. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et il s'attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair?Mt 19,6. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.  Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni.Mt 19,7. Ils Lui dirent: Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme un acte de divorce et de la renvoyer?Mt 19,8. Il leur dit: C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes; mais au commencement, il n'en était pas ainsi.Mt 19,9. Or Je vous dis que quiconque renvoie sa femme, si ce n'est pour infidélité, et en épouse une autre, commet un adultère, et que celui qui épouse une femme renvoyée commet un adultère.Mt 19,10. Ses disciples Lui dirent: Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier.Mt 19,1l. Il leur dit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela a été donné.
Traduction Fillion saint Mathieu http://magnificat.ca/textes/nt01_mt.rtf



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