"Reconnaissons que la Réforme liturgique de Vatican II a été appliquée, au moins en France, sans assez de pédagogie. L’affectivité religieuse de nombre d’entre eux en a été choquée : on les privait de rites et d’une langue dans lesquels ils avaient investi leur foi et leur piété avec toute leur sensibilité. Ils se sentaient comme veufs. Une transition plus progressive, une information et une justification éclairées auraient pu aider à faire évoluer ceux qui étaient le plus « choqués » en leur âme et conscience. On peut donc comprendre que la messe dite de Paul VI soit célébrée plus souvent en latin avec les grands textes chantés de la tradition grégorienne ou polyphonique du Kyrie, du Gloria, du Credo, du Sanctus et de l’Agnus et que la messe tridentine soit célébrée en certains lieux choisis par les évêques là où la requête des fidèles serait suffisamment nombreuse. Il faudrait alors éviter que la différence des rites ne se traduise par une division de fait dans l’Eglise.Comment ne pas être d'accord avec celui qui semble être un Père jésuite. La citation est extraite d'un article publié dans la revue "Etudes" des Jésuites francophones.
Mais si derrière la question liturgique nous nous heurtons à des hommes qui ont toujours la certitude d’être restés dans la vérité malgré et contre l’Eglise, et si les traditionalistes interprètent un acte de souplesse pastorale comme l’accès à « un bastion de la reconquête », alors nous pouvons être inquiets.
Consultable ici http://www.revue-etudes.com/etudes/index.php#
Il est pour moi bien évident que la nouvelle liturgie très pauvre, très obsédante est encore imposée aujourd'hui selon le tout est permis, sauf la tradition. Je connais un prêtre qui a fait sa messe personnelle avec un cahier d'écolier, il l'utilise alternativement avec le missel officiel. C'est un homme adorable. Mais lorsqu'il vous incite à tremper l'hostie dans le calice, ça surprend : et si j'étais alcoolique ? Bien sûr je ne suis pas forcé, je pourrais refuser, mais alcoolique je n'aurais peut-être justement une volonté suffisante pour dire "non" ?
Quand on voit les jeunes religieuses apporter le calice et les hosties non consacrée en dansant et en musique enregistrée, c'est gentil, c'est touchant. On sent que l'on a voulu être sympa et symbolique. Mais esthétiquement cela ne convainc absolument pas par rapport à une messe avec grégorien.
Bien sûr la messe de saint Pie V était trop dure, trop intellectuelle pour moi. Une certaine détente était sans doute nécessaire. Mais le prêtre face au peuple qui récite en langue vernaculaire une pauvre prière d'offertoire, qui tourne le dos au tabernacle et donc à la présence réelle, non !
Pour prendre une analogie, c'est un peu comme si l'on remplaçait du Bach par du Johny Hallyday. C'est toujours de la musique, bien sûr.
D'ailleurs l'appauvrissement esthétique de la nouvelle liturgie n'a pas attiré le peuple, mais l'a éloigné, du moins selon mon expérience.
Bref, je suis bien d'accord avec Bernard Sesboué.
Je suis aussi d'accord avec lui lorsqu'il dit qu'il est inadmissible que le chef de l'IBP, l'abbé Laguérie, se présente en donneur de leçons, qu'il exige la soumission de l'Eglise à ses opinions en plus erronées.
Par exemple la liberté religieuse est un acquis de Vatican II. Elle est un acquis de foi.
Cependant, je comprends le pari de Benoît XVI, il se dit, s'ils sont réintroduits dans l'Eglise, ils auront les grâces pour comprendre. Même si au début nous aurons des incongruités, des couleuvres à avaler, c'est la croix, au bout, ils comprendront.
Comme je l'approuve ce pape génial ! Fin psychologue, fin connaisseur de la nature humaine.
Il s'agit d'un pari, bien évidemment, la liberté humaine ne permet pas d'être certains de la réussite du pari. Mais si ça ne marche pas, il n'y aura pas eu de mal à être bon.