L'abbé Pagès est parfois intéressant, car avec lui, pas de langue de bois.
Mais sur plusieurs points je ne suis pas d'accord.
D'une part sur sa condamnation sans nuance du Talmud, car le Talmud est un élément de la culture universelle aux témoignages de Pascal, de Bossuet et de l'abbé Fillion et de tant d'autres (je n'ai pas lu le Talmud dont je n'ai jamais pu voir une traduction française, je n'en ai lu que des citations notamment chez l'abbé Fillion qui est la plupart du temps positif lorsqu'il traite du Talmud, c'est-à-dire très souvent). L'anti-talmudisme est aussi une supercherie et une mauvaise action, car la culture juive, même contemporaine, est utile aux chrétiens.
Bref, je m'intéresse à ce que dit l'abbé, mais avec un souci critique.
À propos de la vidéo ci-dessus, j'expose ci-dessous mes points de désaccord.
Voilà ce que je crois savoir de l'histoire des lois du salut:
Au milieu du paganisme qui avait tout envahi et corrompu, Dieu se forma un peuple issu d'Abraham. Il décida de diriger ce peuple Lui-même. Or pour organiser politiquement un peuple il faut des lois. Il faut des lois civiles, des lois de police et des lois répressives. Il va sans dire qu'il faut que ces lois soient adaptées à la mentalité du peuple et de l'époque. Moïse, sous l'inspiration divine rédigea ces lois (Lévitique) à la fois religieuses et laïques.
Jésus dans l'épisode de la femme adultère rappelle un principe antérieur et supérieur aux lois répressives: la loi répressive n'est pas d'application nécessaire et strictement obligatoire. On peut choisir pour diverses raisons de ne pas appliquer une loi répressive. Jésus rappelle également aux juges et aux bourreaux qu'eux aussi sont pécheurs et qu'ils doivent en conséquence appliquer les lois répressives avec humilité et miséricorde et en s'adaptant aux circonstances (en l'occurrence que les Romains, donc Dieu qui avait confié le sceptre aux Romains, avaient interdit la peine de mort au peuple juif ).
Lorsque la plénitude des temps fut venue, Dieu décida d'abolir les lois positives mosaïques parce qu'elles étaient temporaires et contingentes et qu'elles n'avaient plus leur utilité. Il promulgua cette abolition lors de la Pentecôte où le pouvoir religieux passa de la Synagogue à l'Église. Les lois de l'Église, à la différence des lois de la synagogues furent universelles et les lois positives laïques furent confiées à la sagesse des législateurs nationaux. Plus aucun peuple spécial ne fut dirigé directement par Dieu. L'humanité entière fut confiée à l'Église, interprète authentique de la doctrine de la foi et législatrice des lois de la foi. Il confia les affaires laïques aux législateurs laïcs.
Il n'y a donc pas opposition entre la loi et la miséricorde. Prétendre que l'Ancien Testament est le testament de la justice et le Nouveau Testament celui de la miséricorde évoque le marcionisme: rien moins qu'une hérésie.
Benoît XVI enseignait dans Verbum Dei:
«Le Nouveau Testament est caché dans l'Ancien et l'Ancien est révélé dans le Nouveau»,[138] c'est ainsi qu'avec une profonde sagesse, saint Augustin s'exprimait sur ce thème. Il est donc important qu'aussi bien dans la pastorale que dans le milieu académique, soit bien mise en évidence la relation intime entre les deux Testaments, en rappelant avec saint Grégoire-le-Grand que ce que «l'Ancien Testament a promis, le Nouveau Testament l'a fait voir; ce que celui-là annonçait de façon cachée, celui-ci le proclame ouvertement comme présent. C'est pourquoi l'Ancien Testament est prophétie du Nouveau Testament; et le meilleur commentaire de l'Ancien Testament est le Nouveau Testament».[139]"
1 commentaire:
Bonjour Monsieur Merlin, je me permets de laisser un commentaire sur votre article car je pense que le texte que vous citez ne contredit pas ce qu'affirme Monsieur l'abbé Pagès. En effet lorsqu'il dit que l'Ancien Testament est celui de la Justice et le Nouveau celui de la Miséricorde il ne contredit pas que la Miséricorde divine est en germe dans l'Ancien Testament et qu'elle s'accomplit avec l'Incarnation du divin Verbe. De même la Justice est bien présente dans le Nouveau (car la Miséricorde de Dieu sans sa Justice ne serait que complaisance au péché). Simplement si la Justice prédomine dans l'Ancienne Alliance, la Miséricorde domine dans la Nouvelle.
Ensuite pour ce qui est du Talmud, un ami converti du judaïsme au catholicisme m'expliquait qu'il est interdit aux juifs de divulguer aux goïms ce qui s'y trouve. On le sait par des juifs qui ont apostasié. Mais ce livre contient réellement des horreurs sur le Christ et sa très Sainte Mère. Les Chrétiens y sont insultés continuellement. Je ne vois pas ce que cette "culture" peut apporter à des Chrétiens. A ce rythme le coran peut aussi leur être utile et pourquoi pas la bible satanique d'Anton Lavey ! Qui est loin de contenir un tissu d'horreurs mais qui est quand même au service du diable selon l'auteur.
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