« Matthieu réunit les sentences (de Jésus) en langue hébraïque et chacun les traduisit comme il put. »
Ce qui est corroboré par saint Irénée (Contre les hérésies au début du 3e livre) qui, de son côté, a lu cela aussi chez Papias. Et donc cela a été repris partout, notamment par saint Jérôme. Mais on n'a jamais eu la moindre trace de ce Matthieu hébreu ou araméen.
Et l'on n'a guère fait attention à ce que Eusèbe de Césarée dit au même endroit à propos de Papias:
« II paraît avoir été du reste d'un esprit fort médiocre, comme on peut le conjecturer d'après ses écrits. Cependant il fut cause qu'un très grand nombre d'auteurs ecclésiastiques après lui adoptèrent le même avis que lui ; son antiquité leur était une garantie. C'est ainsi qu'Irénée et quelques autres ont embrassé son sentiment. »
Donc un "esprit fort médiocre" affirme. Ensuite c'est repris par tout le monde cela se transforme en Histoire vraie et incontestable.
Je ne crois pas ces anecdotes colportées sans autre preuves.
Je crois que saint Mathieu a écrit en grec, car c'était sa langue. Ou plutôt, je ne le crois pas, je le sais. Car si l'anecdote rapportée par Papias est probablement fantaisiste, le texte grec, lui, existe bel et bien. Et cette existence n'est pas une croyance fantaisiste et d'ailleurs invraisemblable. L'"araméen" n'est qu'un ensemble de patois dérivés de l'hébreu. On voit mal le lettré juif Mathieu se fatiguer à écrire dans un patois, alors que sa qualité de fonctionnaire romain exigeait une culture correspondant à ses fonctions et que par langue grecque il atteignait un bien plus large public.
De même je ne crois pas que Jésus s'exprimait en "araméen", mais en grec et en latin qui sont les langues vivantes de son époque parlées en Palestine.
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