21.2.14

Maître Sylvia Stolz, le prix de la vérité

Le prix de la vérité :



Dans cette interview (en allemand), l'interviewer fait remarquer à maître Sylvia Stolz qu'elle a payé cher (3 ans et demi de prison !) le droit de dire la vérité. Elle répond que la vérité n'a pas de prix.

Ce qu'il y a de remarquable chez cette révisionniste (ou négationniste, comme on veut), c'est qu'elle est aussi une philosophe.

C'est d'ailleurs une réponse philosophique à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Garaudy (24 juin 2003) qui stipulait:

« Or, il ne fait aucun doute que contester la réalité de faits historiques clairement établis, tels que l'Holocauste, comme le fait le requérant dans son ouvrage, ne relève en aucune manière d'un travail de recherche historique s'apparentant à une quête de la vérité. L'objectif et l'aboutissement d'une telle démarche sont totalement différents, car il s'agit en fait de réhabiliter le régime national-socialiste, et, par voie de conséquence, d'accuser de falsification de l'histoire les victimes elles-mêmes. Ainsi, la contestation de crimes contre l'humanité apparaît comme l'une des formes les plus aiguës de diffamation raciale envers les Juifs et d'incitation à la haine à leur égard. La négation ou la révision de faits historiques de ce type remettent en cause les valeurs qui fondent la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et sont de nature à troubler gravement l'ordre public. Portant atteinte aux droits d'autrui, de tels actes sont incompatibles avec la démocratie et les droits de l'homme et leurs auteurs visent incontestablement des objectifs du type de ceux prohibés par l'article 17 de la Convention. »

La cour ment lorsqu'elle prétend que les fait sont clairement établis. D'ailleurs des faits, même clairement établis, peuvent se révéler faussement établis. Staline fut considéré par une partie importante de l'humanité comme un génie et un bienfaiteur de l'humanité en tous cas un interlocuteur valable par Roosevelt, Churchill et de Gaulle. Aujourd'hui il est clairement établi qu'il fut un tyran.

La cour ment, car Garaudy, communiste puis catholique, puis musulman (et jamais national-socialiste), n'avait pas pour objectif de réhabiliter le national-socialisme. Les juges le savaient. D'ailleurs aurait-il eu pour but de réhabiliter, même partiellement, les Allemands, et leur régime de 1933 à 1945, personne ne pourrait l'interdire, car la Convention protège les droits UNIVERSELS de l'homme et non les droits de l'homme, sauf ceux des "nazis". Donc le droit à la réputation des "nazis" est un objectif possible licite et même honorable.

Les juges accusent enfin Garaudy de diffamation des « victimes »: on ne voit pas comment on peut diffamer une victime en disant qu'elle a succombé à autre chose qu'un crime particulier…

La vérité est la vérité. La recherche de la vérité est la recherche de la vérité. Les juges n'ont pas à l'interdire sous le prétexte que leurs prix seraient trop élevés (selon eux) pour certains (toujours selon eux).

La vérité ne doit pas être utilisée pour diffamer, mais l'éventuel mauvais usage de la vérité ne doit pas interdire la vérité, ni la recherche de la vérité.

La vérité est une notion transcendante qui n'est de l'ordre, ni de l'utile, ni de l'inutile, ni du nuisible.

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