8.11.12

Portalis tente de justifier le mariage civil contre le mariage français d'Ancien régime




Lu sur le Salon beige :


« Jean-Étienne-Marie Portalis, né le 1er avril 1746 et mort à Paris le 25 août 1807, est un avocat, homme d'État, jurisconsulte, philosophe du Droit français, membre de l’Académie française, connu pour avoir été l'un des rédacteurs du Code civilDans l'un de ses discoursprononcé à l'occasion de la présentation du Code civil, il explique :
"Qu'est-ce donc que le mariage en lui-même, et indépendamment de toutes les lois civiles et religieuses ? C'est la société de l'homme et de la femme, qui s'unissent pour perpétuer leur espèce; pour s'aider, par des secours mutuels, à porter le poids de la vie, et pour partager leur commune destinée. Il était impossible d'abandonner ce contrat à la licence des passions".
Ni l'Etat, ni aucune religion ne peuvent donc modifier la nature du mariage.
Selon un commentateur "Vendôme" :



Portalis fut aussi le vénérable de la loge "L'étroite persévérance des amis réunis", loge "l'amitié", grand Orient, Aix.

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2012/11/portalis-le-mariage-est-ind%C3%A9pendant-des-lois-civiles-et-religieuses.html#comments


Mais ce que dit Portalis en substance est faux, le mariage a été institué par Dieu. C'est une institution religieuse et sacrée. Bien sûr que l'Etat n'a aucun pouvoir sur le mariage qui lui est antérieur et dont il n'est pas l'auteur.

Mais cette déclaration laïciste était en faveur du mariage civil. Portalis voulait dire que l'Etat trouvait le mariage dans la raison universelle de l'homme. Mais les passions obscurcissent la matière du mariage, la raison est rarement libre. De plus, le mariage est un mystère lié intimement au mystère de la création de l'homme.

De plus, le mariage a été confié par Jésus-Christ à l'Eglise. Les laïcs ne peuvent donc se fier uniquement à leur raison dans cette matière de la substance du mariage qui est à la fois une institution et un contrat dont seule l'Eglise a la doctrine. La religion catholique peut donc édicter des règles concernant l'institution et le contrat de mariage en lui-même, même si elle laisse à l'Etat le soin de régler les relations patrimoniales entre les époux (dans ce cas, l'Etat doit faciliter le mariage, non le rendre plus onéreux à l'instar de ce que les lois récentes font en édictant des règles contraignantes sur les donations, sur la quotité disponible etc.)

L'Eglise qui est « Jésus-Christ répandu et communiqué » doit donc raisonnablement être écoutée par l'Etat en matière matrimoniale. En raison de son caractère sacré et de la distinction des pouvoirs laïcs et religieux, en raison de la laïcité, c'est l'Eglise qui décide en matière matrimoniale.

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