1.6.13

Robespierre, auteur de la formule "liberté, égalité, fraternité"

Selon ce site, voici l'explication de vote de Robespierre lors du procès de Louis XVI (intervention du 16 janvier 1793)


« Vote motivé à la Convention nationale sur la peine encourue par Louis XVI à l'occasion de son procès, 16 janvier 1793 :
"Je suis inflexible pour les oppresseurs, parce que je suis compatissant pour les opprimés ; je ne connais point l'humanité qui égorge les peuples, et qui pardonne aux despotes. Le sentiment qui m'a porté à demander mais en vain, à l'Assemblée Constituante l'abolition de la peine de mort, est le même qui me force aujourd'hui à demander qu'elle soit appliquée au tyran de ma patrie, et à la royauté elle-même dans sa personne. »

La rubrique de wikipedia concernant Robespierre tente de donner un portrait plus nuancé de celui qui est généralement présenté comme un fanatique sanguinaire. Elle souligne qu’il milita pour l’abolition de la peine de mort et qu'il ne fut pas un dictateur (ce qui semble exact).

Mais lorsque l'on en revient aux textes, chacun peut mieux juger en toute impartialité.

Il osa prononcer ces paroles :
« Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive. »

Cette parole illustre le totalitarisme rousseauiste (l'homme n'est qu'une partie de la société à la volonté générale de laquelle ses droits fondamentaux sont soumis). Elle trahit cependant la contradiction qu'il sentait en son âme entre l'universalité des droits de l'homme et le totalitarisme (auquel il cédait). Le "à regret"  témoigne de ce déchirement interne.

C'est pourtant lui qui proposa une devise pour les gardes nationaux : « Le peuple français. Liberté, égalité, fraternité » (discours du 05 décembre 1790). Robespierre était une personnalité contrastée dont le côté sombre et répugnant fait de haine irraisonnée et de profondes contradictions internes (que l'on doit placer dans le contexte de la culture juridique arriérée de son époque), ne doit pas occulter les quelques vérités qu'il a pu énoncer.

On comprend cependant que cette devise, historiquement née dans le sang mêlé de boue de la négation des droits universels de l'homme, répugne sentimentalement aux Français. 

Cependant, comme l'enseignent les papes, elle est bonne en elle-même. La frontière entre le bien et le mal divise nos âmes et non la société des hommes.

Mise à jour du 10 mars 2014: la contradiction interne à la pensée de Robespierre se trouve dans la division de l'humanité, autrement dit dans cette antinomie "opprimés" et "oppresseurs". Juger les hommes par catégories conduit à l'oppression. Il n'y a pas deux catégories, il y a l'humanité composée de sujets dotés de droits inamissibles. Les deux catégories ne sont pas figées pour toujours. Nous sommes et pouvons être successivement dans les deux catégories. La pensée de Robespierre conduit à la haine au nom de l'amour, à la guerre perpétuelle des "bons" contre les mauvais, au refus du pardon et à considérer la pénalité comme nécessaire donc obligatoire alors qu'elle n'est que facultative et contingente. Elle conduit donc à devenir un oppresseur au nom de la lutte contre les oppresseurs et en faveur de opprimés.

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