3.6.13

Diffamation des catholiques dans les médias catholiques

Comme d'habitude, pourrait-on dire, au sujet de l'antisémitisme on va répétant que, avant Vatican II, les catholiques étaient antisémites, du moins on le suggère ou le laisse dire.

Une nouvelle illustration de cette erreur nous est fournie dans un article de Zenit du 1er juin 2013, à propos de Jacques Maritain et de son œuvre on peut lire

« On connaît sa position [de Maritain] ferme sur l'antisémitisme : quelle est l'actualité de sa pensée sur ce sujet après le fameux "on ne peut pas être catholique et antisémite" de Benoît XVI ?
À une époque où cela n’allait pas de soi, il a été l’une des grandes voix à s’élever contre l’antisémitisme en général et contre l’antisémitisme nazi en particulier. Ce faisant, il est allé bien au-delà d’une simple dénonciation d’un mal, il a représenté « sans doute la première tentative catholique (dès les années 30) pour faire droit à la doctrine de saint Paul concernant la permanence du mystère d’Israël fondée sur un don et un appel de Dieu “sans repentance” (Rm 11, 29), même pour cette “partie d’Israël [qui] s’est endurcie” (Rm 11, 25) par son “incrédulité” (Rm 11, 20) envers Jésus » (Père Jean-Miguel Garrigues, op, « Maritain “théologien” », La Nef n°248 de mai 2013). Il a ainsi contribué à la déclaration Nostra Aetate du concile Vatican II qui affirme que « les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture » (n. 4). »


Tout cela n'est historiquement pas exact puisque le catéchisme du Concile de Trente (XVIe siècle) enseigne (chapitre V § 3 "Causes de la mort de Jésus-Christ") :

« Il convient d’ajouter, pour donner plus de prix à son Sacrifice, que non seulement ce divin Rédempteur voulut souffrir pour les pécheurs, mais que les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu’Il endura. C’est la remarque de l’Apôtre Saint Paul dans son épître aux Hébreux:   Pensez, dit-il, en vous-mêmes à Celui qui a Souffert une si grande contradiction de la part des pécheurs élevés contre Lui, afin que vous ne vous découragiez point, et que vous ne tombiez point dans l’abattement.

Nous devons donc regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la Croix, à coup sur ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés, et Le couvrent de confusion. Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre,   s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides. »


Ce texte du XVIe siècle (1564) dont la rédaction fut supervisée par saint Charles Borromée, présente les juifs comme innocents et accuse les chrétiens pécheurs comme coupables de déicide. Il est désolant de lire que Nostra Ætate aurait constitué une nouveauté par rapport à l'enseignement traditionnel. Quant au revendications ethniques sous couvert de théologie s'ils sont réellement dans Maritain, ce dont je doute, il ne faut pas moins les réprouver. 

On ne voit pas suffisamment combien ces affirmations sont corrosives pour la sociologie du catholicisme.

Il n'y a donc rien de nouveau dans la Déclaration Nostra Ætate dont je rappelle qu'elle classe les juifs parmi les "non-chrétiens", ce qui est aujourd'hui contesté. (Ce dont on peut induire que le terme « judéo-chrétien » est redondant puisque l'on pense que les juifs font partie des chrétiens). Cependant le "Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens" ne se confond pas avec la "Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme". Mais la "Commission" dépend cependant du "Conseil". Voir le texte sur la "Présentation correcte du judaïsme" de 1985.

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