20.12.06

Réflexion sur le titre de Monsieur Fenech.

On nous tympanise du rapport de Monsieur Fenech et de sa commission anti-secte. Les chaînes de télévision se pâment d’admiration devant le problème posé par les dizaines de milliers d’enfants « en danger » parce qu’ils ne connaissent pas le monde tel qu’il est.

Je croyais que l’école publique était dangereuse pour les enfants. Racket (c’est-à-dire extorsion de fonds), vol, viol, agressions etc sont monnaies courantes dans les écoles de la République. Je le sais, mes enfants ont été menacés et poursuivis sans raison voici plus d’une dizaine d’années alors qu’ils étaient scolarisés dans une école laïque et n’avaient pas douze ans. Leur mère et moi avons été obligés de les scolariser ailleurs. Mais de ça Monsieur Fenech s’en fiche ou du moins il n’en parle pas. Ce danger pour les enfants, il ne s’en inquiète pas.

Non, Monsieur Fenech ne se soucie pas de ce danger. Il se soucie des enfants dont les parents s’occupent trop. Il se soucie des enfants qui reçoivent une éducation qui ne convient pas à Monsieur Fenech et à ses amis communistes.

C’est là où je veux en venir : à une réflexion sur le titre. Il y a bien longtemps de cela que je n’arrivais pas à faire exécuter un jugement, je demandais de nouveau des dommages-intérêts du montant des la condamnation. Le juge m’a fait observer « votre raisonnement est faux : vous avez déjà un titre. »

Cela a été pour moi un sujet de méditations qui a bouleversé mon appréhension du droit.

Pour agir en justice ou même ailleurs dans la société, il faut un titre. Le titre c’est, formellement, le « fondement juridique d’un droit » selon le « Vocabulaire Juridique » dont l’auteur est Gérard Cornu (PUF 1987)

Le titre de Monsieur Fenech serait donc le fondement juridique de son droit à s’immiscer dans les affaires de certaines familles.

En sa qualité de député, et donc de représentant de la « Nation », il pourrait avoir ce titre. Puisque les autorités publiques peuvent se saisir de dossiers de familles qui s’avèrent incapables d’assumer leurs obligations éducatives. Mais en dehors de ces cas, il n’a aucun titre.

La famille tient de la nature elle-même le droit et le devoir d’éduquer ses enfants comme elle l’entend. Personne, absolument personne, n’a de titre à s’immiscer dans l’éducation des enfants.

Ce n’est pas l’opinion négative que l’on peut avoir sur l’éducation donnée qui peut fonder ce droit. En dehors de faits graves, qui donnerait un titre, il n’en existe aucun.

Beaucoup de gens pensent que leurs opinions leurs donnent un titre à traiter de n’importe quoi, à critiquer acerbement leurs prochains.

Leurs opinions ne leurs donnent aucun titre en dehors de faits précis.

Ici les faits, c’est que les enfants sont en danger dans les écoles de l’Education Nationale et que les enfants de Tabitah Place n’ont l’air ni malheureux, ni en mauvaise santé, ni maintenus dans l’ignorance des choses nécessaires à les faire devenir les femmes et hommes de demain, c’est-à-dire lire, écrire, compter et avoir un minimum de culture diversifiée selon les éléments que jugent les parents.

Donc Monsieur Fenech, vous n’avez aucun titre à avoir fait avec vos collègue communistes le rapport « anti-secte » qui est surtout en l’occurrence un rapport « anti-parents ». Du fait de votre absence de titre, votre action n’a aucune valeur : vous vous occupez de ce qui ne vous regarde pas.

Notez bien qu’en faisant remarquer cela, je ne vais contre personne. Au contraire, c’est l’intérêt commun, car demain, peut-être serez-vous bien heureux, parents de l’école laïque, de pouvoir mettre vos enfants dans les écoles de votre choix, ou de prendre à leur propos les décisions que VOUS aurez jugées bonnes pour vos enfants. Et de faire sortir l’importun de vos affaires, en lui disant : « Quel titre ? »

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement, on ne peut se réclamer d'une quelconque autorité sans droit ni titre, sinon cela s'appelle la loi de la jungle.

Vous parliez du choc conceptuel reçu par vous de ce juge, lorsqu'il vous fit observer que vous aviez déja un titre pour agir.

J'ai eu moi aussi un choc conceptuel aussi ample, je crois, que le votre, mais il s'agissait alors de la rétroactivité des lois, concept unanimement réprouvé par les juristes honnêtes et pourtant largement appliqué par notre parlement.

C'est ainsi que nous pouvons voir l'édifice construit par les juristes européens au fil des siécles se trouver mis en piéces et utilisé comme une carriére par des imposteurs, qui tirent de là pour édifier leurs monuments d'iniquité.

Unknown a dit…

Le principe de la non-rétroactivité des lois est un principe de droit pénal pour ce qui concerne l'incrimination et les peines plus dures.

La non-rétroactivité des lois est inscrite dans la déclaration des droits de l'homme de 1789.

En matière civile, la non-rétroactivité des lois est celle des droits acquis. Elle pose de sérieux problèmes notamment en matière de contrat déjà conclu.

Je suis d'accord avec vous pour dire qu'elle est souvent battue en brêche par nos législateurs et autres juristes.

Il faut dire que l'on a, aujourd'hui, des juristes "à la redresse" qui n'ont que mépris pour l'ancien temps, ses raisonnements et sa morale. Alors que je pense, comme vous, que les principes du droit ont été mis au jour par, en particulier, les Romains et qu'ils l'ont été pour toujours.

Mais ce genre de considérations fait se tordre de rire nos législateurs. C'est comme cela qu'on tombe dans l'injustice d'habitude et de là dans la barabarie.

Anonyme a dit…

J'ai déjà lu quelque part qu'une organisation prétendant lutter contre les sectes (mais pas contre celle constituée par le parti que vous mentionnez et dont la doctrine a causé au minimum 100 millions de morts au XXème siècle) était conidérée par certains comme ... une secte anti-secte.
Si je retrouve le lien je vous le communiquerai.