30.11.15

L'inculturation demande le respect du missel de saint Pie V

Je lis dans Evangelii Gaudium du pape François (2013):

« 118. Les évêques de l’Océanie ont ainsi demandé que chez eux l’Église « fasse comprendre et présente la vérité du Christ en s’inspirant des traditions et des cultures de la région » et ils ont souhaité que « tous les missionnaires travaillent en harmonie avec les chrétiens autochtones pour faire en sorte que la foi et la vie de l’Église soient exprimées selon des formes légitimes appropriées à chaque culture ».[94] Nous ne pouvons pas prétendre que tous les peuples de tous les continents, en exprimant la foi chrétienne, imitent les modalités adoptées par les peuples européens à un moment précis de leur histoire, car la foi ne peut pas être enfermée dans les limites de la compréhension et de l’expression d’une culture particulière.[95] Il est indiscutable qu’une seule culture n’épuise pas le mystère de la rédemption du Christ. »

Certes, l'Église doit inculturer l'évangile dans les innombrables cultures du monde. C'est son affaire.

En tant qu'Européen  j'aimerais que l'on respecte ma culture faite d'hellénisme, de latin et de Bible. Quand le bienheureux Paul VI est partit en guerre contre le missel de saint Pie V, il le fit sans titre. Il le fit donc injustement. Il commit (entre autre) un crime contre l'Europe et contre la culture universelle.



Ici François semble dire que l'Europe ne peut imposer sa culture au monde entier. On peut discuter cette assertion en ce sens que le christianisme est né en Palestine dans un milieu cosmopolite composé exclusivement de Juifs hellénisés et romanisés, de Grecs et d'autres peuples hellénisés (période hellénistique) et de Romains. Ce pays était sous autorité romaine. La latin était la langue des militaires, de l'administration et du droit. L'évangile fut donc prêché en grec et en latin mais pas en hébreu. Or seule l'Europe est héritière de ce mélange culturel original. C'est un fait qui a des implications sur la culture chrétienne universelle.



Mais laissons cette question de côté.

Considérons-donc que la simple logique d'inculturation commande de respecter la culture très complexe et très raffinée de l'Europe quand il s'agit d'évangéliser l'Europe. Le clergé n'a aucun droit à porter la main sur la culture religieuse européenne sous prétexte que l'Europe ne peut imposer sa culture au monde entier.

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