Typan de la chapelle de l'abbaye de Ganagobie Christ en majesté |
Dans son homélie, reprenant les thèmes chers à François, thèmes trouvés dans la propagande délirante de la gauche argentine et latino-américaine, le cardinal s'est exprimé en ces termes (extrait):
« L’écologie est un projet de vie global qui doit toucher tous les secteurs de l’existence humaine en vue d’atteindre une meilleure vie pour le plus grand nombre. L’écologie n’est pas un luxe décoratif réservé aux sociétés développées, c’est une question de vie et de mort. »
D'une part l'écologie est la science du milieu vital. Elle est donc soumise aux vérités scientifiques qui sont toujours révisables. Le cardinal semble l'ignorer.
D'autre part n’y a-t-il pas de l’hybris à considérer que l’homme pourrait à lui seul par son attitude décider de la fin du monde ? Ne nie-t-on pas par ce biais la toute puissance de Dieu ?
Ne prend-on pas pour argent comptant les thèmes de propagande élaborés par des officines mal intentionnées à l’égard de la chrétienté ?
Crucifix (détail). Palazzo Madama Torino |
N'est-ce pas infliger des tortures morales au moyen de problèmes sans fondement ? Combattre les moulins à vent pour retarder l’humanité dans sa marche vers le progrès et la lutte contre la pauvreté ?
Le clergé a-t-il pour rôle de soutenir une thèse partisane ? De mettre son prestige au service de certains en fragmentant ainsi l’humanité ?
II Le Christ-Roi:
Mon exposé repose sur la distinction entre les domaines 1) spirituel, 2) moral, et 3) l'ordre public juridique.
Le cardinal a contesté la toute puissance de Jésus-Christ en ces termes:
« Si nous entendons le titre « royal » (...) de domination du monde, nous passons à côté de la véritable signification, car Jésus nous dit : « ma royauté n’est pas de ce monde » (Jn 18,36). »
N'y-t-il pas dans l'exposé du cardinal une profonde incompréhension des termes du problème ? On dirait en lisant le cardinal que Jésus a limité sa toute-puissance en s'interdisant de régner sur ce monde. Alors qu'on lit dans Jean 18,36 non qu'il n'est pas roi sur ce monde, mais qu'il n'est pas roi comme les rois et les dominateurs de ce monde. Il n'utilise ni les moyens, ni de poursuit les buts des dominateurs de ce monde. Mais Il est Roi sur ce monde. Il est le Christ Pantocrator « παντοκράτωρ ( littéralement « maitre de tout, tout puissant »).
D'ailleurs, inutile de tant raisonner: si Jésus est tout-puissant sa puissance s'étend nécessairement aux sociétés, dont les sociétés politiques. Un point, c'est tout.
Certes, Jésus n'est pas prosélyte. Il laisse l'homme libre. Il n'impose pas le baptême à coups baïonnettes. C'est un Dieu tout puissant qui limite volontairement sa puissance et respecte ses créatures.
Mais les hommes sont constamment tentés de nier leur liberté aux autres hommes.
Le cardinal n’est-il pas en train de nier la liberté pour les laïcs de professer jusque dans leurs institutions leur foi en Jésus-Christ, Roi de l’univers ?
Cette liberté de confession est fondée sur la liberté religieuse, la liberté de professer la foi catholique. Cette affirmation n'est en rien contraire à l'ordre public.
Allons voir dans Quas Primas l'encyclique sur la royauté du Christ ce qu'enseigne le pape:
« Il [Jésus-Christ] est l’unique auteur, pour l’Etat comme pour chaque citoyen, de la prospérité et du vrai bonheur: » La cité ne tient pas son bonheur d’une autre source que les particuliers, vu qu’une cité n’est pas autre chose qu’un ensemble de particuliers unis en société (32). » Les chefs d’Etat ne sauraient donc refuser de rendre – en leur nom personnel, et avec tout leur peuple – des hommages publics, de respect et de soumission à la souveraineté du Christ; tout en sauvegardant leur autorité, ils travailleront ainsi à promouvoir et à développer la prospérité nationale. »
(Quas primas 13, in fine)
Cette obligation spirituelle et morale peut être sanctionnée juridiquement par le peuple et par ses dirigeants. Il n’est pas licite au clergé, violant la liberté religieuse des peuples (voir Dignitatis humanæ), d’interdire aux catholiques de le revendiquer.
Fontaine Saint Michel, Paris. Exemple d'exercice de la liberté religieuse |
Liberté pour le peuple ! Liberté religieuse pour le peuple ! Liberté de revendiquer un ordre public chrétien s'insérant dans l'ordre public universel ! Liberté de s’organiser selon la doctrine sociale de l’Église, liberté religieuse de proclamer le Christ-Roi et de Lui obéir en exerçant son droit (ordre juridique) correspondant à un devoir moral et spirituel de crier jusque dans les constitutions: "Vive le Christ-Roi, le Christ pantocrator, notre libérateur !".
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