Voici à titre d'exemple un des nombreux textes de Jean-Paul II sur la question (12 mars 1998):
« En de nombreuses occasions au cours de mon pontificat, j’ai rappelé avec un sentiment de profonde douleur les souffrances du peuple juif lors de la Seconde Guerre mondiale. Le crime connu sous le nom de la Shoah a laissé une marque indélébile dans l’histoire du siècle qui s’achève.
Tandis que nous nous préparons à entrer dans le troisième millénaire du christianisme, l’Église est consciente que la joie d’un Jubilé est avant tout une joie fondée sur le pardon des péchés et la réconciliation avec Dieu et son prochain. C’est pourquoi elle encourage ses fils et ses filles à purifier leur cœur, à travers le repentir pour les erreurs et les infidélités du passé. Elle les appelle à se placer humblement face au Seigneur et à examiner leur part de responsabilité dans les maux de notre temps.
Mon souhait fervent est que le document: Nous nous souvenons: une réflexion sur la Shoah, que la Commission pour les Relations religieuses avec le Judaïsme a préparé sous votre direction, contribue véritablement à guérir les blessures provoquées par les incompréhensions et les injustices du passé. Puisse-t-il permettre à la mémoire de jouer le rôle qui lui revient dans l’édification d’un avenir où jamais plus l’indicible injustice de la Shoah ne sera possible. Puisse le Seigneur de l’histoire guider les efforts des catholiques et des juifs, ainsi que de tous les hommes et femmes de bonne volonté, dans leur œuvre commune en vue d’un monde véritablement respectueux de la vie et de la dignité de chaque être humain, car tous ont été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.Du Vatican, le 12 mars 1998 »
Par ce texte saint Jean-Paul II, d'une part tout en proclamant les droits universels de l'homme sacralisait une partie de l'humanité. Car pendant la IIe guerre mondiale les souffrances furent presque universelles. À titre d'exemple je rappellerais que les souffrances d'un enfant allemand ne sont pas moins respectables et ne sont pas moins dignes de "mémoire" que les souffrances d'un enfant (par hypothèse) non-allemand. D'autre part en accusant les chrétiens la mémoire de Jean-Paul II fragmentait l'humanité, non en en sacralisant un fragment, mais en vilipendant un autre fragment de l'humanité. Ces discriminations sur les droits fondamentaux (droit à la réputation) ont les croyances pour "fondement".
En canonisant Jean-Paul II, le pape François a canonisé a semblé sacraliser une mémoire discriminante laquelle bafoue les droits universels de l'homme.
En canonisant Jean-Paul II, le pape François a subrepticement condamné les révisionnistes. Certes, la condamnation n'est pas officielle, ni même réelle. Cependant le monde entier percevra la canonisation de Jean-Paul II comme la canonisation de la Shoah. Pire, le peuple, catholique et acatholique, aura l'impression que les récits de la Shoah sont consubstantiels à la foi catholique. Combien de révisionnistes ne s'éloigneront-ils pas de la foi du fait des discours de saint Jean-Paul II ? Il est nécessaire que le scandale arrive, mais malheur à celui par qui le scandale arrive (Mt 18,7).
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