10.8.12

L'abbé Barruel était-il un sectateur de Vatican II ?

On connaît le célèbre ouvrage du Père Augustin Barruel intitulé "Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme" (1797). La modestie de ses prétentions exprimée par le titre dénote un homme qualité. Dans son introduction, il prend soin de nous avertir que s'il veut l'écrasement de la "secte", il n'en veut point aux hommes, mais uniquement aux idées et qu'il veut que les révolutionnaires vivent. Il n'est pas de ceux qui imitent leurs ennemis.

 Château de Vizille abritant le Musée de la Révolution française (façade est, partie sud)
Indigné par les crimes des révolutionnaires contre les autels et les trônes, le patrimoine européen et les peuples, il n'en veut pas moins garder son « sang froid ». Admirant l'Angleterre où il a trouvé refuge, il définit ainsi le « philosophisme » en qui il voit la racine de la Révolution française :

« Le philosophisme en général est l'erreur de tout homme qui, réduisant tout à sa propre raison, rejette en fait de religion, tout autre autorité que celle des lumières naturelles : c'est l'erreur de tout homme qui dès lors se refuse à tout mystère inconcevable à sa raison ; de tout homme qui rejetant la révélation, renverse de fond en comble la religion chrétienne  sous prétexte de maintenir la liberté, les droits de la raison et l'égalité de ses droits dans chaque homme. »

Il est intéressant de noter que notre ex-jésuite (l'ordre a été supprimé par le Pape en 1773) prend soin de préciser que le maintien de la liberté, des droits de la raison et de l'égalité des droits humains n'est qu'un prétexte à la lutte contre la foi. Il marque par là que la foi chrétienne (ou au moins catholique) ne nie, ni la liberté, ni les droits de la raison, ni l'égalité des droits humains.

Les partisans trop enthousiastes de l'abbé Barruel pourraient ainsi noter qu'il semble que leur champion ne soit pas d'accord avec eux sur leurs principes. En effet certains « contre-révolutionnaires » enthousiastes du bon abbé, en viennent à nier la liberté religieuse et l'égalité fondamentale des êtres humains, soient les principes des droits universels de l'homme qu'ils confondent avec les prétentions révolutionnaires à la lutte arbitraire contre la foi individuelle et sociale.

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