16.4.12

Le MASDU de l'abbé de Nantes est comique, mais faux




Le MASDU (mouvement animation spirituelle de la démocratie universelle) est une invention de l'abbé de Nantes qu'il croit tirer d'un discours de Paul VI su 30 janvier 1965 devant l'assemblée générale de l'Organisation des nations unies à New-York :

« L'Église... ne peut se désintéresser de l'animation idéologique, morale et spirituelle de la vie publique et, en ce domaine, elle invite à travailler avec confiance ; oui, avec confiance dans les institutions qui forment la norme et l'histoire de notre société, et qui sont aujourd'hui les institutions démocratiques »

Le MASDU a un effet comique indubitable, mais je pense que l’abbé de Nantes critiquait Paul VI à tort.

L'abbé ne tenait pas compte de la distinction catholique entre les clercs chargés de l'enseignement de la doctrine de la foi et les laïcs qui ne peuvent enseigner que ce qui dépend de la raison. Il est donc logique que l'Eglise s'intéresse à la spiritualité des intervenants. Les organisations démocratiques n'ayant rien de contraire en elle-même à la loi naturelle, l'Eglise encourage les croyants à y participer.

Paul VI invite les fidèles catholiques à respecter le droit positif et les institutions, ce qui est de la morale professée par l'Eglise. Il invite pour cela à faire confiance à ces institutions.

L'Organisation des Nations unies est une organisation laïque fondée sur la raison qui, en conséquence, promeut les droits de l'homme. Ces droits de l'homme sont la traduction de l'évangile : Jésus nous demande de faire pour les hommes tout ce que nous qu'ils fassent pour nous.

On se trompe lorsque l’on critique grossièrement la pensée de Paul VI bien qu’il ait manqué par ses actes de respect pour les droits naturels des catholiques dans le gouvernement de l'Eglise.

Donc la pensée de Paul VI est une merveille qui ne l’a pas empêché de tomber dans de graves fautes à l’encontre des droits naturels et libertés naturelles des catholiques, sans doute emporté par son enthousiasme pour la libération intellectuelle du catholicisme à l'égard de l'organisation politique obsolète de l'ancienne Europe. Mais il ne faut pas pour autant aller trop loin dans la critique, car sa pensée (parfaitement orthodoxe) est un étape que l’on ne peut négliger ou ignorer en matière de doctrine sociale. Comme Caritas in veritate le confirme, il a parfaitement vu la nouveauté des problèmes qui étaient mondiaux dès son époque et appellent donc des solutions mondiales. Il était un génie.

L'abbé de Nantes se trompait dans sa critique de la pensée de Paul VI. Paul VI avait raison d'inviter tous les hommes à participer aux institutions démocratiques actuelles, qui sont de droit positif, et on doit respecter le droit positif qui est l'expression de la volonté de Dieu, donc à l'ONU. Il assurait de son côté que l'Eglise se préoccupait de l'aspect non seulement spirituel, mais encore moral et idéologique. L'effet comique, qui mettait les rieurs du côté de l'abbé,, cachait que la critique de l'abbé de Nantes amputait le discours de Paul VI et occultait son sens profond (qui n'est pas l'abolition des frontières et des nations).

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